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 VECHTE (Antoine) Maître Orfèvre - Avallon (YONNE)

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CapitaineCOIGNET

CapitaineCOIGNET


Nombre de messages : 1455
Localisation : Vierzon (CHER)
Date d'inscription : 29/10/2007

VECHTE (Antoine) Maître Orfèvre -  Avallon (YONNE) Empty
MessageSujet: VECHTE (Antoine) Maître Orfèvre - Avallon (YONNE)   VECHTE (Antoine) Maître Orfèvre -  Avallon (YONNE) Icon_minitimeLun 5 Mai - 22:28

Fiche présentée par M. Jean-Pierre BIBET - APN
Sources : Jean-Pierre BIBET - Madame Denise Durey de la Société Historique d'Avallon - Dictionnaire Biographique , Généalogique et Historique du Département de l'YONNE de Paul Camille DUGENNE.
Archives Départementales de l'Yonne - Mairie d'Avallon.

Département de l'Yonne
Arrondissement d'Avallon
Canton d'Avallon
Commune : AVALLON

VECHTE (Antoine)
(1799-1869)

Maître-Orfèvre
Chevalier de la Légion d'honneur


VECHTE (Antoine) Maître Orfèvre -  Avallon (YONNE) Legion38


Né en 1799, au hameau de Maison-Dieu, à Vic-sous-Thil (Côte-d'Or)
Fils du légitime mariage de pierre-Gabriel VECHTE, menuisier, et de Marie LAURENT.
Marié à Saint-Merry, à Paris (Seine) en 1827, à Maruie-Reine-Elisabeth d'Haller, d'où seize enfants.
Décédé le 30 août 1868, à Avallon (Yonne).
Inhumé dans le cimetière de la paroisse Saint-Lazare d'Avallon.

La sépulture existe encore de nos jours.


Il fut l'un des plus grands orfèvres du XIXe siècle, "Avallonnais injustement oublié".
- Son père remarié, l'emmène à Paris, mal acceuilli par sa marâtre. Il débute très tôt dans les fabriques et entre comme apprenti chez un ciseleur, FAUCIN, puis chez un fondeur SOYER, à qui il demande des modèles à dessiner et qui refuse au milieu des moqueries des ouvriers. Humilié, mais non découragé, il dessine dans sa chambre, le soir, après ses dures journées de labeur.
- Il quitte l'atelier SOYER pour son compte, dessine des modèles de pendules pour un bronzier, VITTOZ, se perfectionne en dessin à partir de gravures, étudie la mythologie, l'histoire, les poètes, puis lance ses premiers essais : casques, boucliers, plats, exécutés en "repoussé". L'antiquaire LACROIX lui achète ses oeuvres et les revend comme étant des oeuvres de Benvenutto CELLINI. Nombre de ces oeuvres figurent dans les musées londonniens ou italiens, notamment l'Armoria Reale à Turin. Un amateur d'art vient un jour s'informer auprès de VECHTE sur un plat qu'il vient d'acquérir comme étant une oeuvre de CELLINI ; VECHTE sourit et lui montre dans le métal la lettre "V" incrustée, en disant " Il est de moi ce plat". Et l'amateur lui demande d'exécuter le pendant.
- Le sculpteur FEUCHERES, qui lui enseigne l'art ancien, ainsi que des amateurs d'art et des amis, l'encouragent à sortir de l'ombre. Le DUC DE LUYNES lui commande alors un vase en argent repoussé : Le Triomphe de Galatée (1835) ; LEPAGE-MOUTIER, armurier, lui confie la ciselure de la lame et du fourreau de l'épée que la ville de Paris souhaite offrir à la naissance du COMTE DE PARIS (1838), exposé de nos jours au musée Carnavalet. FROMENT-MEURICE, orfèvre de la ville de Paris utilise les talents de VECHTE et lui confie la ciselure de La Coupe des Vendanges, exposées aujourd'hui au musée du Louvre. Au salon de 1847, il expose un vase d'argent qui devient célèbre, Jupiter foudroyant les Titans; à celui de 1848, une aiguière, une coupe en argent repoussé intitulée L'harmonie dans l'Olympe. Il reçoit la médaille d'or et il est fait chevalier de la Légion d'honneur. Le gouvernement de THIERS lui passe commande d'un vase.
- La Révolution de 1848 lui est toutefois fatale ; les commandezs sont très rares, suite à la peur de ceux qui se souviennent de 1789, de la crise économique. Il cède aux propositions des orfèvres londoniens HUNT et ROSKELL, quitte la France, s'installe à Londres, travaille pour eux et pour la riche clientèle qui se presse bientôt à son atelier. Il s'entoure de collaborateurs français, MULLERET, RONCO et VERNAZ, ce dernier devenant son gendre en 1853 en épousant sa fille Héloïse.
- Dans son Rapport sur l'Exposition universelle de Londres en 1851, le COMTE DE LABORDE déplore le départ de VECHTE a qui il aurait souhaité confié la direction de l'orfèverie dans la grande manufacture qu'il voulait créer. A cette exposition, il est représenté à la fois dans la section française (LEPAGE-MOUTIER y expose son bouclier du Massacre des Innocents et celui des Poètes italiens) et dans la section anglaise (HUNT et ROSKELL exposent un autre bouclier, consacré à NEWTON, MILTON et SHAKESPEARE, encore inachevé, Jupiter foudroyant les Titans, acheté par MORTIMER, prédécesseur de HUNT et ROSKELL, et un petit vase intitulé L'Amour et Psyché) grâce à lui, les orfèvres londoniens reçoivent la médaille du Conseil. VECHTE reçoit la médaille de 1ère classe.
- A l'Exposition universelle de Paris (1855), HUNT et ROSKELL exposent : le bouclier achevé de NEWTON, MILTON et SHAKESPEARE, quatre vases en argent partiellement oxydé, la statuette de Daphné. VECHTE, "artiste éminent", reçoit la grande médaille d'honneur.
- En 1860, il quitte l'Angleterre, s'installe un moment à Dieppe, travaillant toujours pour HUNT et ROSKELL avec sa fille et son gendre. A l'Exposition de 1861, il présente le vase commandé par THIERS, intitulé Vase de la Création du Scrutin, exposé aujourd'hui au musée du Louvre. VECHETE revient enfin à la Maison-Dieu, où vit encore sa tante et quelques cousins, achète une maison dans la rue de la Maladière, à Avallon. Aux Expositions de 1862 et 1867, HUNT et ROSKELL présentent encore les oeuvres de VECHTE ; un vase candélabre de 2 mètres de haut (Les Centaures et les Lapides), deux vases intitulés Vénus et Adonis, Thétis et Achille (commande du PRINCE ALBERT), le vase de La Création et le vase de La Guerre des Titans.
- Parmi d'autres oeuvres, citons : une épée, des statues : Daphné et Prométhée, une boîte à thé en vermeil, le médaillon de l'Ecole des Beaux-Arts, une couverture de la Bible en platine (1867).
- Il laisse de nombreux élèves, outre sa fille Héloïse et son gendre VERNAZ dont Joseph FANNIERE, Alexandre DALBERG, MULLERET, Léonard MOREL-LADEUIL.
- Il était membre de la société d'Etudes d'Avallon.
- Après sa mort en 1869, on expose encore au palais de l'Industrie à Paris une vingtaine de pièces originales, dont le plâtre de l'oeuvre laissée inachevée, et l'un de ses gendres, M. SCHMALZ, constitue un musée réunissant originaux et moulages d'un grand nombre de ses pièces. En 1993, Le Triomphe de Galatée est vendu aux enchères à Monaco, avec une mise à prix de 500.000 francs. Le vase candélabre est mis, en 1995, en vente chez un antiquaire parisien au prix de trois millions de francs.

(Voir sépulture)

https://lesapn.forumactif.fr/les-cimetieres-de-province-f46/89-yonne-t680.htm#29580
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