COMPTE-RENDU de KULMBACH 2011
Ayant lieu tous les deux ans à la mi-août, les bourses de figurines de Kulmbach se suivent et ne se ressemblent pas.
Alors qu'il y a deux ans, j'avais qualifié l'ambiance de morose, consulter l’article que j’y avais consacré et qui est toujours consultable sur le site. La bourse de cette année 2011 fut nettement meilleure sous fréquemment un beau soleil, bien qu’un peu frais. Sans attirer autant de monde qu'il y a dix ans ou plus, lorsqu'avant l'ouverture des portes au public, deux cents ou trois cents personnes s’agglutinaient devant la bierhalle, au point de bloquer la circulation, il y eu nettement plus de visiteurs et d'acheteurs qu’il y a deux ans.
Le centre de cette manifestation reste toujours la bourse de figurines. Elle a lieu dans ce qui est appelé la "Bier Halle" (Halle de la bière). C’est une sorte d’immense grange dont les côtés sont en dur, le toit en toile de tente et d’énormes portes en bois. Elle est au centre de la ville et faite pour y célébrer des "bier fest". Kulmbach est réputé pour sa bière bavaroise et possède au moins trois brasseries industrielles. Les allemands ont coutume alors de s’asseoir sur des bancs en bois devant des tables aussi en bois, pour y boire des chopes de bière de deux litres, serrés les uns contre les autres, en chantant des chants folkloriques entraînés par un orchestre bavarois placé au centre sur une haute estrade. C’est la "grosse noce" de la chanson du regretté Gilbert Bécault.
Pour la bourse, avec ce confort spartiate, les bancs et les tables sont toujours là, mais les chopes de bière sont remplacées par les figurines. Ainsi cela tient plus d’un marché aux timbres voire d’un vide-grenier que d’un salon.
Je rajoute en plus que, si selon certains, suivez ma pensée, j'ai peu de sens commercial, comment qualifier celui des allemands à Kulmbach. Soit vous vous trouvez face à un mur de boîtes, sans catalogue, tout en allemand, soit vous pignochez dans des casiers horizontaux en bois, comme autrefois les typographes se servaient, avec un petit panier, toujours sans l'aide d'un catalogue. Souvent eux-mêmes ne savent pas ce qu'ils ont. La qualité est quelquefois médiocre. Quant à faire des séries, comme votre serviteur, présentées sur une plaque en carton, donc qu'on peut voir de près, avec la documentation jointe au dos, pas question. J'en ai discuté avec des concurrents allemands, dont deux parlaient couramment français (rares), ils trouvaient cela très bien, "mais nous, on fait pas comme ça" (sic).
Selon moi, au jugé, il continue à y avoir 3/4 de figurines plates à Kulmbach. Cela reste la "Mecque de la figurine plate" quand même. Pour le reste on y trouve 20 % de rondes bosses et 5 % de divers: socles, cette année trois libraires. Je n’y ai pas vu de brocanteur en militaria, comme autrefois, il y a toujours un tchèque qui vend du faux: fausses croix de fer, faux insignes, surmoulages divers et variés y compris du
III ème Reich et qui trouve cela normal. A ce propos, j’y ai vu un retour de figurines de cette époque. Ce qui était impensable et interdit auparavant. Ainsi était à vendre la Mercedes noire de Hitler au un quart environ. Hitler debout à l’arrière faisant le salut nazi avec Mussolini assis à son coté. Le tout très bien fait en plus.
Je rajoute que sur ces 75% de vendeurs de figurines plates, la moitié cette année tentaient de vendre des figurines peintes. C’est moins qu’auparavant. Je rajoute qu'ils n'en vendent pas ou peu. Il en va de même pour les rondes-bosses.
En dehors des allemands, bien sur majoritaires, d’autres nationalités étaient plus présentes qu’il y a deux ans: des italiens, des polonais, des américains et même un uruguayen. Sans oublier notre voisin russe de Saint-Petersburg. Je me souviens qu’il a vendu un important buste en bronze de Guillaume II en uniforme d’officier des Gardes du Corps.
De plus, cette année, les dates coïncidaient avec celles du festival de Bayreuth. La ville de Bayreuth, voisine de celle de Kulmbach, possède un opéra construit par Louis II de Bavière pour son protégé Richard Wagner. On y donne un festival d'opéras en majorité Wagnériens vers la mi-août. C'est pourquoi on vit débarquer deux cars de festivaliers de nationalités diverses, dont de nombreux japonais, qui ayant appris l'existence de la bourse de figurines s'y rendirent par curiosité. Ainsi nous fûmes dévalisés de "minis-collections" qu’ils achetaient souvent comme souvenirs, il faut le reconnaître. Ces derniers parlaient un anglais parfait à défaut de parler français. Des gens polis et souriants qui connaissaient Napoléon bien entendu, Jeanne d’Arc ou Marie-Antoinette, plus surprenant, un peu Madame de Pompadour, mais ignoraient l’impératrice Eugénie, qu’ils prirent cependant devant la beauté de notre figurine d’après le portrait de Winterhalter.
Néanmoins, côté français, nous étions les seuls à avoir un stand de vente et les français étaient encore plus rares qu’autrefois. En réalité, pour certains de nos compatriotes, je pense que c'est un peu une sortie dans un pays étranger pour retrouver des copains dans une ambiance bon enfant, sans bobonne, la bière n'est pas mauvaise et accessoirement… on achète.
Pour les autres nationalités, en rondes-bosses Pégaso et Art Girona avaient comme d’habitude fait le déplacement.
Nous pûmes constater un retour certain de la figurine plate "classique" (30mm, historique et gravée sur les deux faces la plupart du temps) que les éditeurs allemands appellent désormais "Kulturhistorische Zinnfiguren". Si le Premier Empire se tailla la meilleure part, le Moyen-Age fit un retour certain. Nous pûmes par nous-mêmes le constater.
De même sur les tables du concours qui avait lieu comme d’habitude dans la salle polyvalente de l’office du tourisme séparé de la Bierhalle que par une rue et une station d’autobus. Concours qui attira encore moins de pièces que lors du précédent de 2009. Tout au plus cent cinquante pièces voire moins. Il y avait les immanquables figurines infantiles: mamans lapins ou nains de jardin, ou à l’inverse relevant de la psychiatrie: monstres ou femme nue chevauchant un poisson géant. Toujours ces peintures hyper réalistes, qui sont tellement réalistes avec des dégradés ou des glacis tellement fondus, qu’elles n’en deviennent plus réaliste du tout, et fades en plus. Néanmoins on y notaient d’avantage de figurines plates historiques. Ainsi j’y vis deux dioramas en figurines 30 mm, l’un représentant un défilé d’infanterie française Premier Empire, et l’autre une charge de cuirassiers français sur un carré d’infanterie anglaise à Waterloo. Nous y avons remarqué de nombreuses figurines de chez SEGOM dans ce dernier. Ce qu’on y avait pas vu depuis longtemps.
Enfin comme l’année précédente, nous eûmes droit aux trois discours du Maire. Le premier à l’ouverture, le second lors du dîner (payant) au musée de la bière, dîner où on nous rapporté qu’il y a de moins en moins de monde, il pleuvait un peu en plus, et le dernier à la remise des prix du concours à laquelle je n’ai pas assisté. Ne me demandez pas ce qu’il a dit. Ils étaient longs et en allemand. Langue que mon épouse comprend un peu, quant à moi, pas du tout.
En résumé une bourse de Kulmbach meilleure que celles des récentes années.
Jean BARRIERE