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| Bataille des QUATRE-BRAS (Belgique), 16 juin... | |
| | Auteur | Message |
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Bibliothèque Empire Administrateur adjoint
Nombre de messages : 3453 Age : 56 Date d'inscription : 30/08/2006
| Sujet: Bataille des QUATRE-BRAS (Belgique), 16 juin... Mer 13 Sep - 20:48 | |
| _________________ [Site Internet réalisé par Eric Le Maître]
Dernière édition par le Mar 12 Déc - 19:18, édité 1 fois | |
| | | Route Napoléon
Nombre de messages : 387 Localisation : Isère Date d'inscription : 15/09/2006
| Sujet: RECIT DE KELLEMANN Mar 12 Déc - 17:31 | |
| Le Comte de Valmy, François-Etienne Kellermann a écrit après la fin de l'Empire un " TEMOIGNAGE INEDIT SUR LA CAMPAGNE DE 1815 " Le manuscrit original conservé au S.H.A.T de vincennes, égaré à la suite d'une erreur de classement, a été retrouvé recémment. Jacques Jourquin note que le contenu, à la fois militaire, politique et stratégique en font un texte rarissime. Le Général Kellermann est le fils du héros de la canonnade de Valmy, (1735-1820), duc de Valmy et mérachal dd l'Empire. Sa carrière débute à l'ombre de son père. Né à Metz en 1770, il est à 15 ans sous-lieutenant au régiment. Il sera aide de camp de son père au siège de Lyon en 1793. Campagne d'Italie, siège de mantoue, batailles d'Arcole, de Rivoli, il est général de brigade en 1797 et reste en Italie où il se distingue à Nepi, Toscanella et Naples en 1799. C'est à Marengo qu'il acquiert la célébrité par la charge qu'il mène le soir, ce qui lui vaut le grade de divisionnaire. Blessé à Austerlitz, Kellermann fils sert ensuite sous Junot au Potugal. il sera un des signataires de Cintra dont a vu le rapatriement maritime dans le sujet Epoque épique dans Discussions Générales... De 1810 à 1811 il sert en espagne remportant la btaille ded'Alba de Tormes en novembre 1809. Il est nommé Gouverneur des provinces de Toro, Palencia et valladolid. Il lui sera reproché des contributions excessives, des spéculations personnelles sur la ventes des biens nationaux. On le dit âpre à développer sa fortune... Rappelé en France, blanchi, il demande sa mise à la retraite en mars 1813, mais reprend du service pour la Campagne d'Allemagne et la Campagne de France. Rallié comme son père à Louis XVIII, il commande une division de cavalerie lors du retour de Napoléon en mars 1815. Il se range alors sous les Aigles impériales et sera Pair de France le 2 juin 1815 et sert lors de la Campagne de Belgique comme commandant du III° corps de la réserve de cavalerie. Il prendra part à la grande charge de Waterloo où il sera blessé, puis mis en disponibilité d'août 1815 à décembre 1818. La Restauration l'autorisera à porter le titre de Marquis de Valmy, il sera fait Duc et Pair du Royaume. En 1830, dans le procès des ministres de Charles X, il est un des cinq pairs à voter la mort. Il meurt à paris en 1835. En 1818, parut en Français à Londres, chez J. Ridgway, une " Relation de 1815 ou Relation des Opérations Militaires qui ont eu lieu en France et en Belgique pendant les Cent Jours, écrite par le général Gourgaud à Sainte Hélène. Cet ouvrage connu la même année une édition à Bruxelles et à paris sous le même titre. Il s'agit d'un récit dicté par Napoléon lui-même et personne ne se méprit quant à la personnalité de son auteur. A la lecture de cet ouvrage le comte de Valmy, prend la plume pour répondre et contester la présentation de la Campagne par l' Empereur. Cet écrit est conservé au Service Historique de l'Armée de Terre à Vincennes ( Mémoires et Reconnaissances n° 718) L'exposé suit fidèlement chapître par chapître le fil de l'ouvrage de Gourgau. Le ton est résolument polémique et l'hostilité de Kellermann est affirmée. Déjà dès le 6 avril 1814, près de Fontainebleau, Kellermann avait affiché ses sentiments. S'adressant aux officiers supérieurs de la division de cavalerie de Jacquinot, les engageant à se rallier aux Bourbons. Un témoin, le chef d'escadrons François Dumonceau, raconte : " Jusque-là cette allocution s'était maintenue dans des termes convenables... Mais ici le général se permit pour appuyer sa conclusion, d'entamer une critique pasionnée de l'Empereur, nous le dépeignant comme un ambitieux insasaible qui n'avait jamais eu en vue que sa grandeur personnelle. " Que sommes-nous après tout ? Que suis-je moi malgré tous mes services rendus ? " s'écriait-il . Cela dépassait les bornes. Un des chef d'escadrons du 13° régiment de Chasseurs l'interrompit en répondant : " Mais vous êtte devenu comte de Valmy et commandant en chef un corps d'armée. il me semble que c'est déjà satisfaisant " La réfutation de Kellermann n'a pas été ignorée des historiens. Henry Houssaye dans 1815-Waterloo fait allusion au témoignage de Kellermann pour les Quatre-Bras et Waterloo... Bataille des Quatre-Bras : " Napoléon ne cesse de revenir sur la faute qu'a faite le maréchal Ney de n'avoir pas occupé en force la position des Quatre-Bras dans la journée du 16 et d'attribuer à la fluctuation, l'hésitation qui caractérisa cette opération, la cause de ses désastres. C'est une bonne fortune pour lui, et ce reproche fondé à beaucoup d'égards, est merveilleusement propre à éblouir le vulgaire et à donner le change sur l'extravagance de ses propres projets et la presque impossibilité de réussir à moins d'un miracle. On ne peut disonvenir que la conservation de ce point important par les ennemis, pendant la journée du 16, n'ait eu une grande influence sur les résultats de la campagne et qu'elle aurait avancé la bataille de Waterloo, qui peut-être sans cela n'eût pas eu lieu. Sans prétendre attribuer cette faute au maréchal Ney ou l'en disculper, l'on conviendra que s'il y eut quelque possibilté de battre les ennemis, de leur éprouver de ces échecs qui amènent de grands résultats, c'était sans doute dans la journée du 16 et particulièrement à la gauche de l'armée. En effet il est probable que l'on aurait pu s'emparer facilement, dès le matin et même jusqu'à 2 ou 3 heures après midi, de la position des Quatre-Bras qui était faiblement occupée jusqu'alors, séparer l'armée anglaise et celle des Prussiens et peut-être battre successivement les divisions à mesure qu'elles arrivaient sur le champ de bataille par des directions différentes. Mais plus tard cela devint très difficile et cependant il ne tint à rien que le succès ne couronnât une tentative désespérée essayée sur ce point. Le maréchal Ney, qui d'abord s'était, à ce qu'il paraît, considéré seulement en observation sur son point, n'avait pas appelé assez promptement ses troupes à lui, et quand elles l'eurent rejoint successivement, l'ennemi avait déjà réuni la plus grande partie des siennes. Il put donc sans peine résister aux attaques molles du prince Jérôme, qui s'était poté sur le bois de Bossut, tandis que l'aile droite, quoique commandée par un officier dont l'ardeur et l'intelligence sur le champ de bataille n'était pas moins brillante que son éloquence à la tribune ne faisait elle-même aucun progrès. (il s'agit du général FOY...) Enfin stimulé par les ordres réitérés de Napoléon, le marécahl sentit enfin, mais un peu tard, toute l'importance de ce poste et le tort qu'il avait eu de ne pas s'en emparer à temps. Aussi il tenta les plus grands efforts pour y réussir, mais ce fut en vain. Cependant, la division du prince Jérôme et celle du général Foy étaient vivement engagée, mais sans résultat, lorsque le colonel Forbin-Janson vint porter à ce maréchal les ordres de l'Empereur lui disant qu'il tenait en ses mains le salut de la France. Désespéré de ne point être maître de cette position, de voir les forces de l'ennemi grossir à chaque instant, et les efforts de son infanterie impuissants, le maréchal fit appeler le comte de Valmy, commandant la réserve de cuirassiers, et lui répétant les mots de l'Empereur, il lui dit : " Mon cher général, il s'agit du salut de la France, il faut un effort extraordinaire. Prenez votre cavalerie, jetez vous au milieu de l'armée angalise, écrasez la, passez lui sur le ventre ! "... | |
| | | Route Napoléon
Nombre de messages : 387 Localisation : Isère Date d'inscription : 15/09/2006
| Sujet: RETOUR Mar 12 Déc - 18:29 | |
| Une splendide gravure de cet exploit réalisé par le général kellermann aux Quatre-Bras, rejoindre les lignes Françaises, en s'accrochant aux sangles des chevaux de deux de ses cuirassiers : | |
| | | Route Napoléon
Nombre de messages : 387 Localisation : Isère Date d'inscription : 15/09/2006
| Sujet: PRISONNIER ? Mer 13 Déc - 10:37 | |
| " ... C'était au moment le plus chaud de la journée, il était 6 à 7 heures du soir. Cet ordre, comme ceux de l'Empereur, était plus aisé à donner qu'à excécuter. Le comte de Valmy ( Kellermann parle ici de lui à la 3° personne...) représenta au maréchal Ney qu'il n'avait avec lui qu'une brigade de cuirassiers, ( La brigade Guiton, 8° et 11° Cuir.) que le surplus de son coprs était resté, d'après les ordres même du marécahl, à deux lieues en arrière, à Frasnes, enfin qu'il n'avait pas une force suffisante pour une telle entreprise. " Qu'importe ! réplique celui-ci... Chargez avec ce que vous avez, écrasez l'armée anglaise, passez-lui sur le corps, le salut de la France est entre vos mains, partez donc je vous fais suivre par toute la cavalerie ici présente. " En effet, il avait sous la main plus de 4.000 chevaux de la garde et de la division Piré qui étaient à 1/2 portée de canon.
Il n'y avait point à délibérer dans un tel moment et le comte de Valmy s'élança, comme une victime dévouée à la mort, à la tête de six cents cuirassiers et, sans leur donner le temps de se reconnaître et d'envisager la grandeur du danger, les entraîna, à coprs perdu, dans ce gouffre de feu.
Le premier régiment ennemi qu'il rencontra fut le 69° composé d'Ecossais. ce régiment fit sa décharge à 30 pas, mais sans être arrêtés, les cuirassiers leur passèrent sur le ventre, le détruisirent en entier et renversèrent tout ce qui se trouva sur le chemin.
Quelques-uns même pénétrèrent jusque dans la ferme des Quatre-Bras et y furent tués. Lord Wellington n'eut que le temps de sauter sur son cheval et des se dérober à cette furieuse charge.
Elle avait complètement réussi, contre toute probabilité. Une large brèche était faite, l'armée ennemie était ébranlée, nulle cavalerie n'était là pour la soutenir, les lignes anglaise étaient flottantes, incertaines, dans l'attente de ce qui allait arriver. Le moindre appui de notre cavalerie en réserve, le moindre mouvement de notre infanterie engagée sur notre droite, auarit décidé et complété le succès : rien ne s'ébranla, cette cavalerie redoutable est abandonnée à elle même, seule, dispersée, débandée par l'impétuosité même de la charge.
N'étant plus dans la main des chefs, elle se voit assaillie des coups de fusils de l'ennemi, qui était revenu de son étonnement et de sa frayeur. Elle abandonne le champ de bataille comme elle l'avait enlevé, sans être même poursuivie par la cavalerie ennemie, car elle n'était pas arrivée. Le comte de Valmy lui-même, renversé de son cheval, tué d'un coup de fusil, revint à pied du milieu des Anglais et rencontra enfin, près du point d'où il était parti, la division Piré qui s'ébranlait au pas et ne fit que des attaques aussi infructueuses que tardives contre une ennemi revenu de son effroi... " | |
| | | Route Napoléon
Nombre de messages : 387 Localisation : Isère Date d'inscription : 15/09/2006
| Sujet: OCCASION MANQUEE !?!? Mer 13 Déc - 14:45 | |
| "...A la guerre on ne manque point impunément l'à-propos et la nombreuse cavalerie de l'aile gauche de l'armée ne fut point employée à saisir le joint et s'y précipiter. Ce fut un grand malheur pour l'armée, pour la France, que l'éloignement des 3 brigades du coprs du comte de Valmy. Si elles eussent été sous sa main, prêtes à profiter de cette heureuse témérité, à se jeter au milieu de l'armée anglaise commes de loups affamés au milieu d'un troupeau bouleversé, peut-être, en moins d'une heure, c'en eût été fait de l'armée angalise. Elle eût disparu sous les pieds des chevaux ou sous le fer impitoyable des cavaliers et cette journée nous eût valu un de ces résultats qui décident du destin des Empires. (Kellerman adressera un rapport au maréchal Ney le soir et daté de Frasnes le 16 juin 1815 à 10 h. du soir) En effet, l'armée anglaise anéantie, l'armée prussienne se trouvait prise en flanc, pressée en tête, et ne pouvait échapper à un désastre complet. Elle eût pu repasser le Rhin. La victoire ramenait sous drapeaux les Belges, les riverains du Rhin et nous aurions eu bon marché des Russes et des Autrichiens. Ce rêve a pu se réaliser pendant près d'un quart d'heure, il a agité plus d'une tête. De ces chances d'un succès que l'on pouvait pas prévoir, il ne faut pas conclure que Napoléon eût bien fait de donner tant au hasard. les succès que l'on fut sur le point d'obtenir aux Quatre-Bras auraient été un autre miracle dans le genre de Marengo (on se souvient que ce général a été à l'honneur à Marengo et il cite cette bataille trois fois dans son récit...) Mais d'après la situation disproportionnée des armées contondantes, à moins d'un prodige, il y avait peu de probabilité de succès pour nous. Mais enfin la guerre amène des chances tellement inattendues qu'il n'était pas impossible que celle que Napoléon attendait, sortît du cornet, elle fut près de s'en échapper. Dans l'état d'infériorité de nos forces, avec un ennemi qui donnait peu au hasard, il eût moins fallu brusquer la décision, mais il semble qu'une fatalité nous entraîne de tout temps et nous porte à nous précipiter de gaieté de coeur dans le gouffre, à attaquer le taureau anglais par les cornes. En effet, il est à remarquer que, d'Azincourt à Waterloo, presque toutes les batailles gagnées sur nous par les Anglais ont été des batailles défensives : nous alons les attaquer tête baissée dans des positions formidables ou préparées à l'avance, qu'ils savent merveilleusement défendre... " (Il écrit drôlement bien ce Kellermann...) | |
| | | Route Napoléon
Nombre de messages : 387 Localisation : Isère Date d'inscription : 15/09/2006
| Sujet: ESPAGNE Mer 13 Déc - 17:13 | |
| "...On dirait que nous prenions à la tâche de leur faire précisément l'espèce de guerre qui convient à la nature de leur courage, témoins dans les derniers temps, Vimeiro, Talavera, Busacco, Salamanque, Waterloo, qui n'eût point lieu si l'armée anglaise eût été vaincue le 16. En effet, soit leur caractère, leur génie militaire, soit l'esprit de leur gouvernement qui impose à leurs chefs une plus grande circonspection, on croirait que les Anglais sont moins propres à la guerre offensive qu'à la guerre défensive. A moins d'une grande supériorité de forces, comme àToulouse, ou d'une nécessité absolue, comme à Alkmaar, ils se décident difficilement à prendre l'initiative des mouvements et à attaquer. On a vu avec quel succès ils l'ont fait dans cette dernière circonstances en 1799 (Le 27 août 1799, une flotte anglaise débarque au Helder, une armée anglo-russe commandée par le duc d'York, vaincue par le général Brune à Bergen. Le duc d'York signe laconvention d'Alkmaar stipulant l'embarquement de ses troupes et l'évacuation de la Hollande) Pourquoi donc ne les avoir pas forcés à devenir les agresseurs ? En Espagne surtout, notre rôle y était marqué, nous étions les maîtres du pays, c'éatait à eux à nous chasser. Quoi qu'il en soit, on ne peut revenir sur le passé et l'avenir est trop éloigné pour offrir des chances de vengeance à la génération militaire de 92. Fidèle à son amour propre et à son désir de persuader au monde qu'il devait vaincre et qu'il n'a été vaincu que par des trahisons ou par des fautes qui lui sont étrangères, Napoléon vante la valeur de ses soldats et déprise la conduite de ses lieutenants, accuse leur manque d'audace et dénergie. On proteste contre cette indignité. Les généraux de cette armée se sont battus avec un courage, un dévouement d'autant plus admirables qu'ils ne pouvaient se dissimuler qu'il y avait peu de chances de succès. Ils se dévouaient à la patrie. Ils étaient, eux, toujours les mêmes, mais ils n'avaient plus les mêmes soldats qu'aux beaux jours de la République. Cet esprit belliqueux et ce dévouement à la patrie s'étaient perdus dans des coprs renouvelés tant de fois en entier depuis 15 ans. Ils n'avaient pas même pour leur héros, pour le seul homme (à l'entendre) digne de leur confiance, ce dévouement des soldats de César : en un mot, ils n'ont pas fait généralement, ce que lui particulièrement devait attendre d'eux. On ne sait jusqu'à quel point on peut compter sur la sincérité de l'auteur, quand il parle de défection, de tranfuges. Il n'y en a eu que trois, c'était sans doute trop et surtout assez pour donner l'évail à l'ennemi. Ce que l'on peut affirmer, c'est qu'à la gauche de l'armée il ne s'est rien passé le 16 qui puisse donner lieu à de pareilles imputations. (Allusion à la trahison de Bourmont qui le 15 au matin, rejoint les lignes prussiennes avec son état-major, le colonel Clouet, le chef d'escadrons Villoutreys et les capitaines d'Andigné, Tréla, et Sourda...) (Fin de l'épisode des Quatre-Bras. En même temps se déroule la bataille de Ligny contre les forces de Blücher. Drouet avec son corps de 20.000 hommes plus 12 escadrons de cavalerie, fait la navette entre les Quatre-Bras et Ligny sans participer à aucune de ces batailles !...) | |
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