Cimetiere d'Antakalnis a Vilnius : sepulture a la memoire des soldats de la Grande Armee.
A Vilnius, il y eut en Décembre 1812 entre 20 et 40 000 cadavres. Après le dégel de l’hiver 1812 – 1813, l’épidémie menaça. Le Professeur (francais) Auguste Bécu, de l’Université de médecine, fut chargé de s’occuper de leur enterrement. 1 000 cadavres ont été brûlés à Šnipiškės. Mais, ironie du destin, il a été rapidement décidé de les enterrer dans les tranchées qui avaient été creusées en Juin 1812 pour défendre Vilnius et qui n’avaient jamais servi. Le Professeur Becu a reçu l’ordre de Vladimir pour ce travail bien organisé. C’est peut-être le seul médecin qui ait été décoré pour avoir enterré ses patients ……
En octobre 2001, lors d’un grand chantier d’urbanisme à Žirmūnai, quartier nord de Vilnius, les ouvriers mettent à jour des restes de corps humains. La police constate la présence d’une centaine de corps enchevêtrés. Comme le site est celui d’une ancienne caserne soviétique, la première hypothèse est celle d’une exécution de masse datant de l’époque hitlérienne ou stalinienne. Mais l’analyse, à l’institut médico-légal, des objets découverts avec les corps démontre que les restes découverts sont ceux de soldats de la Grande Armée de 1812.
En Janvier 2002, l’équipe lituanienne d’anthropologie du professeur Jankauskas contacte l’équipe d’anthropologie biologique de l’Université de Marseille, du professeur Olivier Dutour (UMR 6578 CNRS), spécialisée dans l’étude des charniers historiques. Cette équipe de 6 chercheurs arrive le 20 Mars à Vilnius pour participer aux fouilles, avant que les travaux de construction ne reprennent en Avril. C’est un total d’à peu près 2 600 corps qui seront exhumés, à 2 mètres de profondeur sous la surface actuelle. Les analyses permettront de dire par la suite qu’il y avait 1905 hommes et 47 femmes, le reste n’étant pas identifiable. La majorité des corps ont une vingtaine d’années (le plus jeune ayant 15 ans), ce qui est en adéquation avec le fait que la Grande Armée de 1812 était principalement constituée de nouvelles recrues. Des chevaux étaient inhumés dans les mêmes tranchées que les hommes.
Le 1er Juin 2003, l’équipe anthropologique française a participé à la cérémonie de réinhumation au cimetière d’Antakalnis.