la nomination des maréchaux de l'Empire

Bonjour à tous,
je lance un débat (qui j'espère ne sera pas inutile): La nomination des maréchaux d'Empire, basé sur l'amitié, la politique ou l'idée que ce faisait Napoleon du général, mais peu sur leur qualités militaires est-elle une des causes internes des futures désatres impériaux et de la fin de l'Empire?
Il est indéniable, à mon humble avis, que l'empereur préféra toujours avoir des maréchaux simples éxécutants de ses ordres (brillants dans ce domaine cela lui suffisait) car il dirigerait toujours la principal champs de guerre d'une coalition.Mais il n'a pas pris en compte le fait d'avoir plusieurs champs d'opérations et donc d'avoir des maréchaux capables de mener des armées indépendantes.Jusqu'en 1807 pas de soucis (sauf Masséna commandera une armée independante en Italie et Naples en 1805-06) mais avec la guerre d'Espagne, et les coalitions succéssives (1809-1815) très vite les capacités médiocres de nombreux maréchaux se sont révélés au grand jour:Ney, Murat, Oudinot etc...la bravoure et le courage ne suffisaient plus.......
Qu'en pensez vous?

La nomination des maréchaux a été essentiellement politique.
En but à une contestation multiple et parfois musclée de ses généraux et officiers supérieurs, le consul Bonaparte avait du louvoyer pour éviter d'être débordé. Pour se concilier les militaires issus des différentes armées, le nouvel empereur a procédé a un savant dosage entre les grandes armées de la révolution, suivant l'importance de chacune d'elles. le maréchalat n'est qu'un titre militaire mais pas un grade, plutôt une récompense théoriquement accordée à des commandants d'armées ayant gagné des batailles !
La personnalité, le renom au sein de leurs troupes et l'influence politique ont guidé ces choix. ainsi, certains ont été nommés mais jamais eu de réel commandement par la suite, tel Sérurier. Lefebvre a fait toutes les campagnes de l'empire dans la Garde, en étant officiellement à la retraite.  Grouchy, excellent général de cavalerie, n'a obtenu son maréchalat que pour sa gestion politique dans le Sud-Ouest aux cent-jours.
L'empereur connaissait parfaitement les qualités et les défauts de chacun d'entre eux. il savait aussi jouer de leurs rivalités. Tous n'étaient pas foncièrement aptes à commander seuls en chef, tels Masséna, Davout ou plus tard Suchet. Berthier était inégalable à l'état-major général, Lannes excellent à l'avant-garde, Ney ou Augereau dans l'action au coeur du combat, Brune dans la lutte anti-guérilla.
Malheureusement, le temps fait son oeuvre. Les blessures, les épreuves sans nombres éprouvent les enthousiasmes, d'autant que beaucoup n'étaient pas foncièrement bonapartistes. Quand la nécessité a imposé sa loi, les déconvenues sont apparues, comme les limites de chacun !

Essentiellement politique, en effet, en ce qui concerne la majorité. Il fallait que le nouvel empereur s'attache la fidélité les généraux ayant servi en Allemagne, ce qui n'était pas acquis au cours du Consulat.

Je pense que l'Empereur n'avait pas de "stratèges géniaux" à sa disposition, ceux de son niveau. En dehors de Masséna, Davout ou Soult, il faut admettre que les autres n'étaient pas des commandants en chef hors du commun. Le format des armées de la Révolution n'avait pas grand chose à voir avec les corps de la Grande Armée. Le commandement d'une armée de deux ou trois divisions et de celui d'un corps très complexe des armées napoléoniennes n'est pas forcément à la portée du premier venu.

Les armées révolutionnaires opéraient peu de façon combinées, alors que le mécanisme de la Grande Armée reposait en partie sur la combinaison de plusieurs corps opérant simultanément, une sorte de rouleau compresseur face aux adversaires.

Une nomination regrettable dans la promotion de 1804, celle de Bernadotte.

Est-ce en souvenir de Désirée Clary ? Pour amadouer ce général opposant depuis le 18 brumaire.

Quelle que soit la raison, de héros de l'Epopée méritaient ce titre. A mes yeux Bernadotte ne la méritaient pas.

Amitiés.

Choix politique, choix de l'amitié, certes.
Mais tous ces généraux promus au titre de maréchal avaient tous été vainqueurs de batailles de la Révolution.

ALEXANDRA a écrit:

Une nomination regrettable dans la promotion de 1804, celle de Bernadotte.

Est-ce en souvenir de Désirée Clary ?  

Napoléon a évoqué la question face à Bertrand au début d'année 1821 (Bertrand, Cahiers de Sainte Hélène) :
"Aujourd'hui il dit que c'est parce qu'il lui pris [à Désiré Clary] le c[on] et le p[uits] du c[ul] qu'il a fait Bernadotte maréchal, prince et roi."

La grande classe...