Michel Joseph GEBAUER : 1764 / 1812
Compositeur et Chef de la Musique des Grenadiers à Pied de la Garde Impériale.D’origine Suisse, M.J. Gebauer est né le 3 mai 1764 à La Fère ( Aisne ) d’un père musicien au Corps Royal d’Artillerie en garnison à La Fère ( ce même régiment ou Bonaparte entrera plus tard ). Il est l’aîné de quatre enfants, TOUS seront musiciens et compositeurs.
En 1778, à la mort de son père Michel-Joseph alors âgé de 14 ans est admis comme hautboïste dans la Musique des Gardes Suisses à Versailles et y restera 12 années. Parallèlement, Gebauer est clarinette alto à la Musique de la Chapelle du Roy, et Premier Hautbois dans l’Orchestre du Théâtre Comique et Lyrique de Paris.
Après les évènements de 1789, il entre dans le Corps de Musique de la Garde Nationale de Paris, puis Sarette le nomme professeur de musique au Conservatoire de Musique de Paris, institution fraîchement créée, Gebauer y enseignera jusqu’en 1803.
En janvier 1796 il est nommé Maître de la Musique des Grenadiers de la Représentation Nationale, puis le 3 janvier 1800, Chef et 1er hautbois de la Musique de la Garde des Consuls. C’est bien naturellement que l’Empereur le nommera le 18 mai 1804 : Chef de la Musique du 1er Régiment des Grenadiers à Pied de la Garde Impériale.
A la tête de cette incontestable et meilleure musique de l’époque, dont l’Empereur sera très fier et dira : « formation musicale d’une perfection absolue ! » Gebauer fera toutes les campagnes de l’Empire, dirigera toutes les Grandes Cérémonies ( Sacre, Mariage, Messes etc. ) et tous les bals et fêtes de la Cour Impériale.
En dehors des campagnes la musique de la Garde ouvrait tous les défilés et parades au rythme du Pas Ordinaire de la Grande Armée ( 60 pas / minutes ), et chaque jour à 9h00 en été et 12h00 en hiver, elle donnait l’aubade au Jardin des Tuileries.
Avec un statut mi-civil / mi-militaire, Gebauer portait fièrement ses galons de sergent-major, avec solde de lieutenant, c’est d’ailleurs l’origine de l’appellation qui subsiste encore aujourd’hui lorsque l’on s’adresse aux chefs de musiques : « Monsieur le Chef de Musique « quel que soit son grade.
L’Empereur portait à Gebauer, tout comme à Sénot le tambour-major de ce même régiment, une très haute estime et décerna à Gebauer la « Croix des Braves » le 1er mai 1808.
Les compositions de Michel Joseph Gebauer sont MONUMENTALES : multitudes de duos pour violons et altos, duos et quatuor pour clarinettes, bassons et cors, 12 cantates pour piano et clarinettes, un opéra comique entier « Aimé » et près de ………… 250 marches militaires et Pas Redoublés adaptés de chants populaires et militaires.
Sous sa direction musicale de 1796 à 1812 5 autres Gebauer : ses 3 frères, son fils et son neveu eurent l’honneur de servir dans cette prestigieuse Musique des Grenadiers de la Garde, appelée en argot militaire de l’époque : « Les Oiseaux du Paradis ». C’est en décembre 1812 que Michel Joseph Gebauer, âgé de 48 ans mourra d’épuisement quelque part entre Moscou et Paris.
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Monsieur Gebauer, 200 ans après, Jean-Nicolas SENOT ( alias Alain VONAU ) s’incline à votre mémoire et vous tire son bicorne !