Fiche présentée par M. Jean-Pierre BIBET
Sources : Dictionnaire Biographique et Historique des Généraux et Amiraux Français (de Courcelles)
Général de division d’Hautpoul
L’un des meilleurs généraux de la cavalerie lourde de Napoléon.
Ce chef d’une rare intrépidité était sur le point de devenir maréchal de France ; Napoléon y songeait déjà avant la fin de la campagne de Pologne. Il fut l’une des plus grandes gloires militaires de l'Empire, et sa perte fut justement regrettée par tous ses compagnons d’armes.
L’Empereur, voulant honorer la mémoire de ce guerrier, ordonna, par décret daté du camp d’Osterode, du 6 mars 1807, que les 24 canons pris à l’ennemi à Eylau seraient fondus, et qu’il en serait fait une statue équestre, représentant le général d’Hautpoul dans son costume de commandant des cuirassiers, malheureusement le projet ne put être réaliser. D’HAUTPOUL-SALETTE (Jean-Joseph-Ange)
(1754 – 1807)
Conte d’HAUTPOUL
Général de division
Sénateur de l’Empire
Grand Aigle de la Légion d’honneur (Grand’Croix) Né le 13 mai 1754, au château de Salette, à Cahusac-sur-Vère, près de Gaillac (Tarn)
Baptisé le 13 mai 1754 en l’église paroissiale de Cahusac-sur-Vère (Tarn)
Issu d’une famille d’ancienne noblesse du Languedoc
Fils du légitime mariage de Joseph d’Hautpoul, seigneur de Salette, et d’Antoinette de Verdun.
Elève étudiant de l’abbaye-école de Sorèze.
Marié en 1802 avec Alexandrine-Suzanne Daumy, morte en 1862. De leur union naîtra trois enfants :
- Jean-Pierre-Joseph d’Hautpoul-Salette
- Alphonse-Napoléon, comte d’Hautpoul
- Paul-Louis-Joseph d’Hautpoul.
Décédé dans d’affreuses conditions de souffrances, des suites de sa grave blessure reçue sur le champ de bataille d’Eylau, au château de Vornen près d’Eylau, le 13 février 1807.
Inhumé dans le cimetière d’Eylau.(Pologne)
Exhumé, ramené en France et déposé dans le caveau familial du cimetière du Père-Lachaise, 43ème division, à Paris, le 26 juin 1840, par son fils Alphonse-Napoléon, comte d'Hautpoul
Napoléon fit déposer son cœur embaumé dans la crypte des Gouverneurs de l’Hôtel des Invalides, à Paris.
La sépulture familiale existe encore de nos jours.
Etat des services :Engagé volontaire à l’âge de 15 ans dans la légion Corse (1769)
Dragons dans la légion du Dauphiné (1771)
Brigadier (1774)
Maréchal des logis, 24 novembre 1776.
Sous-lieutenant, cadet gentilhomme, à la suite du régiment des chasseurs à cheval de Languedoc, 29 décembre 1777.Capitaine, 10 mars 1792.
Lieutenant-colonel, 15 août 1792.
Colonel du 6e régiment de chasseurs à cheval à la fin de 1793.
Exclu comme noble à Cambrai, en février 1794 ; ses soldats exigent et obtiennent son maintien au corps.Chef de brigade, 21 mars 1794.
Général de brigade, 3 avril 1794, à titre provisoire, à l’armée du Nord, sous les généraux Ferrand et Pichegru
Commandant l'avant-garde de la Cavalerie Légère à l'armée des Ardennes, sous le général Desjardins, 17 mai 1794.
Commandant de l'avant-garde de l’armée des Ardennes, sous le général Marceau, 27 mai 1794
Passé à la division du général Dubois, 6 juin 1794.
Muté de la division du général Dubois pour la division du général Lefebvre, 21 juillet 1794.
Général de brigade, 13 juin 1795, (Confirmé par le Comité du salut Public)
Général de division, 18 octobre 1796.
Commandant de la grosse cavalerie de l’armée de Sambre-et-Meuse, sous les ordres du général Grenier du corps du général en chef Hoche, 23 janvier 1797.
Inspecteur-général de la cavalerie en 1798. Il fut chargé d’organiser et d’instruire les troupes de cette arme, sur les deux rives du Rhin.
Commandant de la 7e division de Cavalerie de l'armée de Mayence, 29 juillet 1798
Commandant la réserve de cavalerie sous le général Ney, 25 Septembre 1799.
Commandant la réserve de cavalerie sous le général Lecourbe, en novembre 1799.
Commandant la réserve de cavalerie sous le général Baraguey d'Hilliers, en janvier 1800.
Suspendu de ses fonctions, 30 avril 1799 après la retraite de l’armée du Danube, par le général en chef Jourdan, mécontent de la charge faite par la réserve de cavalerie, à la bataille de Stokach. Il fut honorablement acquitté par le Conseil de guerre tenu à Strasbourg et rendu à ses fonctions.Inspecteur-général de la cavalerie après la paix avec l’Autriche, 24 juillet 1801.
Commandant en chef de la cavalerie du camp de Saint-Omer, 17 novembre 1803.
Commandant la 2e division de cuirassiers à la réserve de cavalerie de la Grande Armée sous les ordres du maréchal Murat, 24 août 1805 durant les campagnes de 1805 et de 1806.Campagnes et actions d’éclat :1792, 1793, 1794, 1795, 1796 et 1797 : Employé aux armées du Nord, des Ardennes et de Sambre-et-Meuse.
Il se fait remarquer à la délivrance de Maubeuge (15 octobre 1793)
Il combat à Fleurus. (26 juin 1794)
Employé à l'armée de Sambre-et-Meuse, sous le général Jourdan (2 juillet 1794)
Il se distingua à la bataille d’Aldenhoven (2 octobre 1794) et à la prise de Juliers, en chargeant à la tête de 2 escadrons de chasseurs, contre 4 escadrons ennemis, qu’il culbuta et força de se précipiter dans la Roer.
Lorsque l’armée française effectua sa retraite des bords du Mein, d’Hautpoul commanda la cavalerie de l’avant-garde aux ordres du général Lefèvre.
Cette avant-garde, qui avait pris position en avant de Limbourg, sur la Lahn, ayant été attaqué par un parti de 15 à 1800 chevaux ennemis et 4 pièces de canon, d’Hautpoul attaqua cette troupe ennemie, et lui prit 3 pièces de canon et 200 chevaux.
Il se signale au combat de Blankenberge (13 septembre 1795)
Sa belle conduite, ainsi que les talents militaires qu’il déploya dans ces armées, surtout au déblocus de Maubeuge, lui valut le grade de colonel.
En 1796, le général d’Hautpoul servit encore dans l’armée de Sambre-et-Meuse, sous les ordres du général Kléber. Sa brigade était composée des 1er, 6e et 9e régiments de chasseurs à cheval. Il empêcha, par un trait d’audace et de présence d’esprit, qui lui fit beaucoup d’honneur, que les généraux Kléber et Lefèvre ne tombassent, au pouvoir des hussards autrichiens de Barco, qui se trouvaient embusqués dans une position où l’on n’avait pu d’abord les apercevoir. Les ennemis perdirent en cette occasion, par les charges que fit exécuter d’Hautpoul, un assez grand nombre d’hommes et de chevaux, et 2 pièces de canon (1er juin 1796)
Le général d’Hautpoul commanda une forte reconnaissance, qu’il poussa jusqu’en arrière du camp que les Autrichiens avaient établi à Waillebruck, sur la Sieg ; et, par ce mouvement hardi, il força 20.000 ennemis à lever le camp (3 juin 1796)
Il se distingua à la bataille d’Altenkirchen (4 juin 1796), en faisant exécuter, contre plusieurs escadrons autrichiens, une brillante charge qui produisit l’effet le plus avantageux pour nos armées. Bien que blessé dans cette bataille, cela ne l’empêcha pas de gagner de vitesse, avec sa brigade, un corps d’infanterie ennemie qui cherchait à se retirer, et qu’il contraignit de mettre bas les armes. Ce corps ennemi était le régiment de Jordis, dont d’Hautpoul fit le colonel prisonnier de sa propre main. et qui, en cette occasion, laissa au pouvoir des Français ses drapeaux et 11 pièces de canon. A peine guéri de sa blessure, le général d’Hautpoul rejoignit l’armée de Sambre-et-Meuse et reprit le commandement de l’avant-garde.
Il se trouva au passage du Rhin, à Neuwied, toujours à l’armée de Sambre-et-Meuse (18 avril 1797)
1798 : Employé à l’armée d’Angleterre (12 juillet 1798)
1799 : Employé à l’armée du Danube (6 mars 1799), sous les ordres du général en chef Jourdan.
Dès l’ouverture de la campagne, il alla prendre position, avec sa troupe, dans les environs de Pfullendorff, d’où il devait attaquer, et fournir de la cavalerie aux divisions qui en auraient besoin.
Il sert à Ostrach (24 mars 1799) Le combat s’étant engagé sur toute la ligne, d’Hautpoul fut chargé de réunir toute la cavalerie de réserve dans les plaines de Pfullendorff (25 mars 1799) , pour protéger la retraite de l’avant-garde. Il eut le même ordre, le jour de l’affaire de Stokach (26 mars 1799) ; mais cette charge ne produisit pas l’effet qu’on en attendait. A la suite de cette affaire, il soutint vigoureusement la retraite de l’armée française, sous le feu de l’ennemi, qui tirait continuellement à mitraille.
1800 : Employé au corps de réserve de l’armée du Rhin, sous le général en chef Moreau., ayant prit ses fonctions à la date du 27 juillet 1799
Il se signale au combat d’Engen (3 mai 1800)
Il se distingue à Biberach (9 mai 1800)
Il combattit en avant de Hohenlinden (5 décembre 1800), et, pendant l’action, entra, avec sa troupe dans Hohenlinden.
1803 à 1804 : Employé à l’armée des Côtes de l’Océan.
Au camp de Compiègne (30 août 1803)
1805 : Employé à la Grande Armée – En Autriche.
Il se distingua en plusieurs occasions, particulièrement à la bataille d’Austerlitz (2 décembre 1805).
1806 : A la Grande Armée – En Prusse.
Il se signala tout particulièrement à la bataille d’Iéna (14 octobre 1806).
Le général d’Hautpoul participa à la prise de Lubeck (6 novembre 1806)
Employé avec sa division au 2e corps de Cavalerie du maréchal Bessières, 13 décembre 1806
puis de nouveau sous le maréchal Murat, 12 janvier 1807
1807 : A la Grande armée – En Pologne.
A la tête de sa division de cuirassiers.
Il se signala au combat de Hoff (6 février 1807)
Il se couvrit de gloire à la bataille d’Eylau (8 février 1807)
Blessures :- Atteint d'une balle à l'épaule gauche à Altenkirchen, 4 juin 1796.
- Blessé dans les combats de Bergfried et d’Allenstein qui eurent lieu sur les bords de la Passarge (3 février 1807)
- Atteint grièvement d’un coup de biscaïen à la cuisse, au cours de la troisième charge sur le champ de bataille d’Eylau, 8 février 1807. La cuisse broyée présente une fracture ouverte, d’Hautpoul, refusera l’amputation, contre l'avis du chirurgien Baron Larrey, et succombera dans d’horribles souffrances, cinq jours après (13 février 1807)
Décorations :- Grand Officier de la légion d’honneur par décret du Premier Consul du 25 prairial an XII (14 juin 1804)
- Grand Aigle (Grand’Croix) de la Légion d’honneur par décret impérial du 8 février 1806.
Titre :Comte héréditaire.
Autres fonctions :- Président du collège électoral du département du Tarn, en 1804.
- Sénateur de l’Empire avec une pension annuelle de 20 000 francs, 19 mars 1806.
Mentions- Son nom a été donné à une des rues du 19e arrondissement de Paris.
- Une statue du général d’Hautpoul est située à Gaillac (Tarn)
- Son nom est inscrit sur un des piliers de l’arc de triomphe de l’Etoile, à Paris.