Maréchal BESSIERES Bessières, Jean-Baptiste, maréchal et duc d'Istrie (1768-1813) Chef de capacité limitée, BESSIERES, populaire dans l'Armée, a néanmoins laissé le souvenir d'un Homme Cultivé, d'une Grande Humanité et d'une Totale Honnêteté.
Plusieurs mémorialistes militaires soulignent quand même sa courtisanerie : à NAPOLEON qui l'interrogeait en RUSSIE sur le ravitaillement de l'armée, il avait platement répondu qu'elle ne manquait de rien.
Fils d'un chirurgien, il devint Capitaine dans la Garde Nationale de son village natal de PRAYSSAC, près de CAHORS, puis, en 1792, se changea en simple soldat pour faire partie de la Garde Constitutionnelle de LOUIS XVI. Il monta de nouveau en grade et redevint officier en février 1793. À l'Armée d'Italie, il retrouva son ami d'enfance, Joachim MURAT, qui lui permit d'entrer dans le premier cercle de BONAPARTE.
Ce dernier lui donna le commandement de ses " Guides ", précurseurs des Chasseurs à Cheval. C'est en cette qualité qu'il s'illustra en ITALIE et en EGYPTE. Il apporta son appui au Général BONAPARTE lors de sa prise de pouvoir le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799). Général de Brigade en 1800, BESSIERES commanda la Cavalerie de la Garde des Consuls à MARENGO.
Il fut nommé Général de Division en 1802, puis, en 1804, fit partie de la grande promotion du Maréchalat (bien qu'il n'eût jamais commandé une force, même de moyenne importance, sur le terrain). Sans doute en récompense de son soutien du 18 brumaire. La même année, il devint Colonel Général de la Cavalerie de la Garde Impériale.
Les traits dominants de la personnalité de BESSIERES furent sans doute
la loyauté et l'intégrité, " à l'antique " , selon le mot de NAPOLEON. "
Bon, Humain et Généreux, un Homme Honnête et Respectable " qui se servait de sa haute fonction pour faire le bien. Trop prudent, BESSIERES ne se distingua pas particulièrement dans un commandement indépendant, mais il fut
un subordonné compétent, il mena la Cavalerie de la Garde dans la charge déterminante de la bataille d'AUSTERLITZ et se distingua à EYLAU. Envoyé en ESPAGNE, il remporta la bataille de MEDINA de RIOSECO, mais, fort critiqué pour son manque d'énergie, il fut rétrogradé de son commandement indépendant, et c'est avec celui de la Cavalerie de la Garde qu'il fit la campagne de La COROGNE.
Il impressionna par son calme en commandant l'Arrière-Garde à ASPERN-ESSLING en mai 1809, mais, le soir de la bataille, sa querelle avec le Maréchal LANNES, qui lui était infiniment supérieur aurait mal tourné si MASSENA ne s'était pas interposé.
Fait duc d'ISTRIE, il retourna en ESPAGNE en 1811, mais fut à nouveau vivement critiqué pour son excès de prudence lors de l'engagement de FUENTES de ONORO.
Pendant la campagne de RUSSIE, où il commandait la Cavalerie de la Garde, il fut sévèrement blâmé pour avoir conseillé à l'EMPEREUR de ne pas engager la Garde à la fin de la bataille de la MOSKOWA, ce qui eût peut-être achevé la Déroute Russe.
Le corps d'élite aimait beaucoup BESSIERES, et lorsque, à WAGRAM (6 juillet 1809), il fut jeté au bas de son cheval, tué par un boulet, un cri se fit entendre dans les rangs : " Bessières, voilà un beau boulet, il a fait pleurer ma Garde ", lui dit NAPOLEON.Le 1er mai 1813, veille de la bataille de LUTZEN, alors qu'il faisait une reconnaissance à RIPPACH, à huit kilomètres de WEISAENFELS, il fut atteint par un boulet qui en ricochant lui infligea une terrible blessure presque immédiatement mortelle.
NAPOLEON ressentit cruellement le décès de BESSIERES, moins, cependant, que ceux de DUROC, survenu le 22 mai suivant, et du Maréchal LANNES, à ESSLING en 1809.