Maréchal AUGEREAU http://www.napoleon-series.org/images/research/frenchgenerals/Augereau.jpg
Pierre François Charles AUGEREAU, Duc de CASTIGLIONE
(Paris, 21 octobre 1757 - La Houssaye-en-Brie 12 juin 1816) FILS d'un domestique et d'une fruitière, né rue Mouffetard, cet « obscur enfant de PARIS » servit dans l'Armée PRUSIENNE, puis fut instructeur des troupes NAPOLITAINES et enfin maître d'armes à NAPLES, avant la REVOLUTION.
A la Révolution, il rentre en FRANCE et fait une carrière rapide : d’abord simple soldat dans la Garde Nationale, puis Capitaine de Hussards en juin 1793, aide de camp de ROSSIGNOL en Vendée, Général de Division à l’Armée des Pyrénées Orientales, le 23 décembre 1793.
En avril 1796, il prend le château de CEVA, son premier exploit sous le Commandement du Général BONAPARTE. Sa bravoure s’illustre à LODI le 10 mai 1796, lorsqu’il s’élance malgré la pluie de mitraille AUTRICHIENNE. Le 3 août 1796, son intervention lors de la bataille de CASTIGLIONE renverse le sort de la bataille. A ARCOLE, le 15 novembre, il s’élance sur le pont à la tête de ses troupes avec BONAPARTE qui lui accordera son estime et sa confiance,
malgré les rumeurs sur sa « rapacité ».BONAPARTE l’envoie présenter au Directoire « les drapeaux pris à l’ennemi » et le propose aux Directeurs pour exécuter à sa place le Coup d’Etat du 18 Fructidor, ce qui provoqua l'arrestation et la déportation du Général PICHEGRU.
Dans cette affaire, AUGEREAU se révèle terriblement efficace, exécutant à la lettre tous les ordres du Directoire ; il est alors nommé Commandant d’un Corps de l’Armée du Rhin (1797-1798), mais il est déçu de n’avoir pas été choisi comme Directeur. Elu comme Député pour la Haute-Garonne, il siège à gauche au Conseil des Cinq-Cents et manifeste son hostilité au coup d’Etat du 18 Brumaire. Il est proche des JACOBINS. Il refuse l’invitation « au banquet donné en l’honneur de BONAPARTE ». Il se rallie néanmoins à BONAPARTE, le matin même du 18 Brumaire, embrassant BONAPARTE et s’exclamant : « Comment BONAPARTE … ! Tu as voulu faire quelque chose pour la Patrie et tu n’as pas appelé AUGEREAU … ! ». BONAPARTE lui confie le commandement de l’armée française de BATAVIE.
Malgré ses critiques du « CONCORDAT », AUGEREAU figure sur la liste des Maréchaux de 1804 et assiste au Sacre de l’EMPEREUR.
De septembre 1805 à février 1807, il reçoit le Commandement du VIIème Corps de la Grande Armée. A la bataille de IENA, le 14 octobre 1806, il bat les SAXONS et écrase le Corps de RUCHEL venu au secours de l’Armée PRUSSIENNE.
A EYLAU (8 février 1807),
AUGEREAU est malade, il se fait attacher sur son cheval au début de la bataille. Alors qu’il doit attaquer le centre RUSSE, « son Corps d’Armée se perd dans une tempête de neige », les Soldats FRANCAIS sont décimés par les canons ennemis.
Blessé au bras, AUGEREAU rentre en FRANCE. Le 19 mars 1808, il reçoit le titre de Duc de CASTIGLIONE.
Il sert ensuite en ESPAGNE. Ses Premières Victoires à la tête de l’Armée de CATALOGNE sont bientôt suivies de défaites et l’EMPEREUR renvoie AUGEREAU dans ses terres mais le rappelle pour la Campagne de RUSSIE de 1812 « où il lui confie un corps de réserve ».
Le Maréchal AUGEREAU est présent lors de la défaite FRANCAISE à LEIPZIG, du 16 au 19 octobre 1813.
En 1814, l’EMPEREUR lui confie le Corps d’Armée posté à LYON ; AUGEREAU qui a « ordre de couper les lignes de communications de l’armée de BOHEME »,
transige et refuse le combat et abandonne LYON aux Alliés en mars 1814 *,… l’intrépide Soldat a près de soixante ans et ne rêve plus que de jouir en paix de l’immense fortune qu’il a accumulée par ses rapines, mais il n’en profitera pas longtemps.
Il est maintenant un « Notable », et Le 16 avril 1814, il lance une proclamation où il enjoint à ses Soldats d’adopter « la cocarde blanche des Bourbons et dénonce NAPOLEON comme un tyran ». L’EMPEREUR biffe son nom de la liste des Maréchaux lors des Cent-Jours et le qualifie de
«traître à la FRANCE» , quand AUGEREAU vient lui proposer ses services.
LOUIS XVIII revenu sur le trône
l’écarte également . AUGEREAU se retire dans ses propriétés, où il meurt peu après d’une maladie de poitrine, sans laisser d’enfants.
NAPOLEON dira de AUGEREAU à Sainte-Hélène : « Sa taille, ses manières, ses paroles, lui donnaient l’air d’un bravache ; ce qu’il était loin d’être, quand une fois il se trouva gorgé d’honneurs et de richesses, lesquelles d’ailleurs il s’adjugeait de toutes mains et de toutes les manières,... AUGEREAU était incapable de se conduire, il n’avait point d’instruction, peu d’étendue dans l’esprit, peu d’éducation ; mais il maintenait l’ordre et la discipline parmi ses Soldats, et en était aimé. Il divisait bien ses colonnes, plaçait bien ses réserves, se battait avec intrépidité ; mais tout cela ne durait qu’un jour : vainqueur ou vaincu, il était le plus souvent découragé le soir, soit que cela tint à la nature de son caractère, ou au peu de calcul et de pénétration de son esprit ». Le nom d’AUGEREAU figure sur l’arc de triomphe de l’Etoile. ----------
* Pendant la Campagne de FRANCE,
NAPOLEON écrivait à AUGEREAU, qui commandait l'armée de LYON, pour lui faire honte de son inaction : « Je vous ordonne de partir douze heures après la réception de la présente lettre pour vous mettre en Campagne. Si vous êtes toujours l'AUGEREAU de CASTIGLIONE, gardez le commandement.
Si vos soixante ans pèsent sur vous, quittez-le et remettez-le au plus ancien de vos Officiers Généraux. La patrie est menacée et en danger, elle ne peut être sauvée que par l'audace et la bonne volonté et non par de vaines temporisations... Il n'est plus question d'agir comme dans les derniers temps ; maïs il faut reprendre ses bottes et sa résolution de 1793 », mais AUGEREAU ne reprit point ses bottes de « 1793 » … !
Après la première abdication, AUGEREAU proclamait à son armée, le 16 avril 1814 : « Soldats, vous êtes déliés de vos serments ; vous l'êtes par la Nation, en qui réside la Souveraineté ; vous l'êtes encore, s'il était nécessaire, par l'abdication même d'un homme qui, après avoir immolé des millions de victimes à sa cruelle ambition, n'a pas su mourir en soldat.
« La Nation appelle LOUIS XVIII sur le Trône. Né FRANCAIS, il sera fier de votre Gloire et s'entourera avec orgueil de vos Chefs ; fils de Henri IV, il en aura le cœur, il aimera le Soldat et le Peuple.
« Jurons donc fidélité à LOUIS XVIII et à la Constitution qu'il nous présente ; arborons la couleur vraiment FRANCAISE »....
Après le retour de l’EMPEREUR de l'Ile d'Elbe, le même Maréchal AUGEREAU proclamait le 22 mars 1815 : « Soldats, vous l'avez entendu ; le cri de vos frères d'armes a retenti jusqu'à nous ; il a fait tressaillir nos cœurs.
« L'EMPEREUR est dans sa capitale. Ce Nom, si longtemps le gage de la Victoire, a suffi pour dissiper devant lui tous ses ennemis. Un moment, la Fortune lui fut infidèle. Séduit par la plus noble illusion (le Bonheur de la Patrie), il crut devoir faire, à la FRANCE, le sacrifice de sa Gloire et de sa Couronne.
« Égarés nous-mêmes par tant de magnanimité, nous fîmes alors serment de défendre d'autres droits que les siens ».
« Ses droits sont imprescriptibles ; il les réclame aujourd'hui ; jamais ils ne furent plus sacrés pour nous ».
« Soldats, dans son absence, vos regards cherchaient en vain sur vos drapeaux blancs quelques souvenirs honorables. Jetez les yeux sur l'EMPEREUR : A ses côtés brillent d'un nouvel éclat ses Aigles Immortelles. Rallions-nous sous son aile. Oui, elles seules conduisent à l'Honneur et à la Victoire : « Arborons donc les couleurs de la Nation ».
Mais NAPOLEON ne pardonna point au « défectionnaire de LYON ». Dans sa Proclamation à l'Armée, il plaçait le vieil AUGEREAU sur le même plan que MARMONT :
« Deux hommes sortis de nos Rangs ont trahi nos Lauriers, leur Pays, leur Prince, leur Bienfaiteur... » et NAPOLEON rayait AUGEREAU de la liste des Maréchaux (10 avril 1815). http://www.napoleon-series.org/images/research/frenchgenerals/Augereau.jpg