Maréchal LEFEBVRE François Joseph LEFEBVRE, Duc de DANTZIG, Maréchal (1804)
(ROUFFACH (HAUT-RHIN), 25 octobre 1755 - PARIS, 14 septembre 1820)Lassé des charmes du métier de Clerc de Procureur, LEFEBVRE, fils d’un hussard, s’engage à 18 ans dans le régiment des Gardes FRANCAISES en 1773.
Quinze ans plus tard, en 1789, il est Sergent, il sauve la vie de plusieurs de ses officiers, molestés le 14 juillet 1789, la Révolution commence…
Lieutenant de la Garde Nationale Parisienne mais resté fidèle à son Roi, il est blessé en protégeant la famille royale durant sa tentative pour se rendre à Saint-Cloud, puis favorise la fuite des tantes de LOUIS XVI.
Capitaine au début des guerres de la Révolution en 1792, il devient Général de Brigade en Moselle à la fin de 1793 où il retrouve le Général HOCHE.
Son courage au feu lui vaut le grade de Général de Division en 1794. On trouve LEFEBVRE dans toutes les batailles importantes dans le NORD et sur le RHIN de 1793 à 1799, notamment au GEISBERG (26 décembre 1793), à la prise d'ARLON (18 avril) et à celle de DINANT (29 mai 1794), à FLEURUS (26 juin 1794), à ALTENKIRCHEN (4 juin 1795) et WETZLAR (15 juin), à FRIEDBERG (10 juillet), au passage du RHIN à NEUWIED (18 avril 1797), il prend le commandement de l’Armée de SAMBRE et MEUSE (septembre 1797). Après la mort de HOCHE, Il commande l’avant-garde de l’Armée du DANUBE sous les ordres de JOURDAN en mars 1799.
Blessé à PFULLENDORF (21 mars 1799), il est désigné par le Conseil des Cinq-Cents comme candidat au Directoire mais n'est pas élu.
Rallié à BONAPARTE, LEFEBVRE joue un rôle important durant le coup d'Etat des 18-19 Brumaire. Son appui est important car il est Commandant des troupes de PARIS.
BONAPARTE le fait Sénateur (1er avril 1800), Maréchal le 19 mai 1804, Grand-Aigle de la Légion d’Honneur mais ne l’emploie pas dans l’armée avant 1805. Son âge et sa parfaite connaissance des règlements d'infanterie font que NAPOLEON préfère l'employer à l'arrière.
Ses rudes manières et le comportement de sa femme, ex-cantinière, la fameuse « Madame Sans-Gêne », irritent l'EMPEREUR lorsque le couple parait à la Cour Impériale.Pour la Campagne d’ALLEMAGNE, à l'âge de cinquante ans LEFEBVRE retrouve les champs de bataille, NAPOLEON lui confie une Division de la Grande armée.
A Iéna, le 14 octobre 1806, LEFEBVRE commande l’infanterie de la Garde Impériale, Il rassemble le X ème Corps d’Armée à THORN et assiège Dantzig (27 mars au 19 mai 1807). Lefebvre répète aux artilleurs : «Je n’entends rien à votre affaire ; mais fichez-moi un trou et j’y passerai». Ce qu’il fait, en mai 1807. Ce siège difficile lui vaut le titre de Duc de DANTZIG, après la capitulation de la ville, le 10 septembre 1808.Remarquable meneur, LEFEBVRE est très populaire parmi ses hommes ; malgré son âge et ses infirmités physiques, LEFEBVRE part en 1808 avec l’EMPEREUR en ESPAGNE où il remporte notamment les Victoires de DURANGO, d’ESPINOSA, il prend BILBAO et SANTANDER, bat les ANGLAIS à GUENES (7 novembre), VALMACEDA (8 novembre), prend SEGOVIE (3 décembre). De retour en ALLEMAGNE pour la Campagne contre l'AUTRICHE en 1809, il est nommé Commandant de l’Armée BAVAROISE. Le Maréchal LEFEBVRE est présent à ECKMUHL et à WAGRAM, il est ensuite chargé d’écraser la révolte des TYROLIENS. Il est défait par Andréas HOFER et remplacé.
Il commande la « Vieille Garde » pendant la campagne de RUSSIE (1812), cheminant à sa tête ou marchant à pied "au milieu d'elle", il galvanise « ses Hommes par son exemple pendant cette longue retraite ».
Epuisé, il ne prend pas part à la Campagne de 1813 en ALLEMAGNE. C’est également à la tête (une dernière fois) de la Vieille Garde, qu’il prend part aux batailles de la Campagne de FRANCE, à CHAMPAUBERT et à MONTMIRAIL en 1814.
LEFEBVRE vote la déchéance de l’Empereur au SENAT et il est fait Pair de FRANCE par LOUIS XVIII (4 juin 1814), mais se rallie à NAPOLEON « durant les Cent-Jours ».
Il est exclu de la Chambre des Pairs lors de la « seconde restauration ».
Il est néanmoins maintenu à son rang de Maréchal. LOUIS XVIII lui rend sa pairie le 5 mars 1819.
Mort en 1820, il est enterré auprès de MASSENA "au Père-Lachaise", à PARIS.
Son nom est gravé sur l'Arc de Triomphe.