Maréchal MASSENA André MASSENA, Duc de RIVOLI, Prince d’ESSLING, Maréchal (1804).
(NICE 6 mai 1758 – PARIS 4 avril 1817). Sa carrière Militaire sera « en dents de scie », il gagnera nombres de batailles, mais s’est rendu vraiment célèbre par sa façon de dépouiller l’ennemi. MASSENA, fils d’un commerçant, orphelin très jeune. Il embarque sur un vaisseau en qualité de mousse à onze ans. Quatre ans plus tard en 1775, il s’engage dans le régiment ROYAL-ITALIEN où il sert pendant 14 ans.
En 1789, il est congédié en août avec le grade d'Adjudant. Il quitte l’armée, s’installe à ANTIBES et se marie. Il est élu Lieutenant-Colonel par les Volontaires du VAR en février 1792, puis engagé dans la Garde Nationale, il est rapidement nommé Général de Brigade le 22 août 1793, puis Général de Division le 20 décembre de la même année, après s'être distingué au Siège de TOULON.
Lorsque BONAPARTE (de 10 ans son cadet) est nommé Général en Chef de l’Armée d’ITALIE, MASSENA est placé sous ses ordres,
il en conçoit de la rancœur mais s'efforce de prouver ses qualités par une suite d'exploits ; présent à MONTENOTTE, à DEGO, forçant le passage du Pont de LODI (10 mai 1796), entrant le premier à VERONE (3 juin), écrasant les AUTRICHIENS, à LONATO (3 août).
On le trouve encore à ARCOLE (15 -17 novembre), SAN MICHELE (12 janvier 1797), RIVOLI (14 janvier), où il prend une part importante à la Victoire, à la FAVORITE (16 janvier),
ou BONAPARTE reconnaît ses mérites en l'appelant « L'Enfant Chéri de la Victoire ». Il est devenu un homme important, dont on parle "un temps comme d’un possible Directeur".
Sa Gloire est ternie un an plus tard : Le Directoire le charge de remplacer BERTHIER au commandement des troupes d’occupation des Etats Pontificaux.
MASSENA réprime durement l’insurrection de Soldats mécontents de n’être pas payés. Les Officiers lui signifient qu’ils ne le reconnaissent pas pour CHEF et l'accusent de dilapidations et de prévarication : MASSENA doit quitter son poste au bout de trois jours.
La vérité est que MASSENA se montra durant toute sa carrière d'une rapacité et d'une malhonnêteté exceptionnelles, pratiquant ouvertement et à grande échelle les prévarications et détournements de fonds que ses collègues ne se permettaient qu'avec prudence et à une échelle réduite. Il se tourne alors vers BONAPARTE et lui écrit : «Que vais-je devenir ? J’ai recours à vos bontés, j’attends tout de vous», mais BONAPARTE ne réagi pas.
Le Directoire rappelle MASSENA en février 1799 car les hostilités avec l’AUTRICHE ont repris.
MASSENA est désigné à la tête, d’abord de l’Armée d’HELVETIE au début de 1799, du DANUBE et du RHIN (après la destitution de BERNADOTTE et de JOURDAN) et en septembre 1799,
il bat les AUTRICHIENS et les RUSSES à ZURICH (25 et 26 septembre) et contraint SOUVOROV à une désastreuse retraite. Après le 18 BRUMAIRE, BONAPARTE envoie MASSENA en ITALIE et le met à la tête de l'Armée à la place de CHAMPIONNET ; sa retraite coupée par les AUTRICHIENS, MASSENA doit se réfugie et s’enferme dans GENES en avril 1800. Après trois mois de siège, il capitule le 4 juin 1800.
Sa résistance lui permet d’évacuer la ville avec les Honneurs de la Guerre. MASSENA connaît de nouveau la disgrâce, peut-être pour ne pas avoir approuvé le coup d’Etat du 18 BRUMAIRE. Il se retire à RUEIL.
Devenu Député de la SEINE en juillet 1803, il vote contre le CONSULAT à VIE. Il reçoit néanmoins le bâton de Maréchal en 1804. L’année suivante, NAPOLEON le rappelle au commandement de l’Armée d’ITALIE. MASSENA prend VERONE et « occupe les troupes de l’Archiduc CHARLES et livre une bataille indécise à CALDERIO (30 octobre),… tandis que NAPOLEON marche sur VIENNE ».
Après la signature du traité de Presbourg en 1805, Masséna reçoit le commandement de l’Armée de NAPLES au début de l’année 1806, dont l’objectif est d’installer JOSEPH BONAPARTE sur le trône.
Il rejoint ensuite l’EMPEREUR en POLOGNE après la bataille d’EYLAU (8 février 1807), où il commande l’aile droite de la Grande Armée jusqu’à la signature de la Paix de TILSIT.
MASSENA revient à RUEIL, avec « le titre de Duc de RIVOLI ». Il perd un œil lors d’un accident de chasse.
En mars 1809, il organise un corps de 40 000 hommes et rejoint la Grande Armée pour la Campagne d’AUTRICHE. Après les batailles de LANDSHUT (21 avril) et d’ECKMUHL (22 avril), débloque PASSAU (26 avril), il parvient à prendre EBERSDORFF (3 mai) après un dur combat, ouvrant ainsi la route de VIENNE.
Quand LANNES est tué à ESSLING le 22 mai, MASSENA, à la tête des hommes restés sur la rive gauche du fleuve, doit protéger le pont qui permet à l’Armée FRANCAISE de se retrancher dans l’île de LOBAU.
A WAGRAM les 5 et 6 juillet, il contient le gros de l’attaque AUTRICHIENNE, le 11 juillet, « il dégage MARMONT à ZNAIM »
et à la fin de cette Campagne, MASSENA est fait Prince d’ESSLING avec un généreux majorat.En 1810, il reçoit le Commandement de l’Armée du PORTUGAL. Après avoir envahi le pays, pris CIUDAD-RODRIGO le 10 juillet et ALMEIDA, MASSENA se heurte au Général WELLINGTON et à ses fortifications de TORRES-VEDRAS le 27 juillet et doit se replier, livrant une bataille indécise à FUENTES de ONORO (3 et 5 mai 1811) : « une fois encore, il tient, en attente de renforts qui ne viendront pas ».
Il est forcé de se retirer : « Une fois encore, il connaît la disgrâce de NAPOLEON », peut-être cette fois pour ses nouvelles déprédations. Il ne connaîtra plus le champ de bataille. Gouverneur Militaire à MARSEILLE, il reste en fonction à la première Restauration.
MASSENA se rallie à regret à NAPOLEON durant les Cent-Jours. Commandant de la Garde Nationale de PARIS après WATERLOO, il est vite démis de cette fonction par LOUIS XVIII. Il meurt deux ans plus tard, à 59 ans.
Le nom de MASSENA est inscrit sur l'Arc de Triomphe.