Yves Vincent BOUTIN
Né au Loroux-Bottereau(Loire-Atlantique) le 1er Janvier 1772.
Fils d’Yves Boutin, maréchal-ferrant et propriétaire, et de Perrine Gaillet.
Elève sous-lieutenant à l’Ecole du Génie de Mézières le 17 Septembre 1793, transférée à Metz le 9 Mars 1794, il est employé à l’armée de Sambre-et-Meuse pour participer au siège de Maastricht du 17 Septembre au 4 Novembre 1794, et au cours duquel, il est blessé au genou gauche par une balle à l’attaque du Mont Saint-Pierre le 18 Octobre 1794. Nommé lieutenant le 13 Novembre 1794 puis capitaine le 21 Mars 1795, il est affecté au Quesnoy puis à Nantes le 20 Novembre 1797. Appelé à l’armée de Mayence par le général Marescot, commandant du Génie, il est employé ‘en chef “à la division Ferino, aile droite de cette armée commandée par le général Jourdan en 1798. En Décembre de la même année, il est en Haute-Alsace et a sous ses ordres la 5ème compagnie du 3ème bataillon de sapeurs. Il est ensuite attaché à l’Etat-Major du Génie de l’armée d’Helvétie le 9 Novembre 1799 puis il est désigné pour exercer les fonctions de chef d’Etat-Major du Génie de l’aile droite (général Lecourbe) de l’armée du Rhin au mois de Mars 1800. Au début du mois de Mai 1800, il est placé sous les ordres du général Moncey au corps de l’armée d’Helvétie qui constitue l’aile gauche de l’armée de réserve et est nommé capitaine de 1ère classe le 20 Juin 1800.
Il reste en Italie après la signature du traité de Lunéville (9 Février 1801) comme commandant supérieur du Génie à Pizzighettone le 23 Septembre 1801, à Peschiera en Octobre 1802, à Vérone en Février 1803 puis à Alexandrie en Juin 1803. Désigné pour servir à l’armée de Batavie en Janvier 1804, il rejoint le camp d’Utrecht et est affecté “en chef “à la 1ère division sous les ordres du général Boudet. Il participe avec le corps du général Marmont à la campagne de 1805 à la Grande Armée puis il accompagne ce dernier en Dalmatie en 1806. Pris par les Russes en se rendant de Raguse à Raguse-le-Vieux le 15 Octobre 1806, il est envoyé en captivité à Corfou et est échangé trois mois après. Envoyé à Constantinople auprès du général Sébastiani à la fin Janvier 1807, il arrive dans cette ville le 21 Février 1807 et participe à sa défense contre la flotte Anglaise. Détaché ensuite au camp du Grand Vizir, Ibrahim Pacha, sur le Danube jusqu’à la fin des hostilités avec la Russie et l’armistice de Slobodjié le 21 Août 1807, il regagne Constantinople au début d’Octobre 1807 et il obtient l’autorisation de partir en congé pour Paris en Novembre 1807. Nommé chef de bataillon le 28 Décembre 1807, il est mis à la disposition du ministre de la Marine et des Colonies le 30 Avril 1808 et il reçoit l’ordre de se rendre sans délai à Toulon pour y exécuter les instructions qui lui ont été données le 2 Mai 1808. Embarqué à bord du brick le Requin pour se rendre secrètement à Alger le 9 Mai 1808, il est légèrement contusionné par un éclat au cours du combat du Requin avec le brick Anglais le Wizard le 11 Mai 1808 et il arrive en rade d’Alger le 24 Mai 1808 à neuf heures du soir et est reçu par le consul de France à Alger Dubois-Thainville. Sa mission de reconnaissance de l’Algérie accomplie, il rembarque sur le Requin le 17 Juillet 1808 mais il est fait prisonnier de guerre après un combat avec la frégate Anglaise la Volage le 28 Juillet 1808. Conduit à Malte le 14 Août 1808, il parvient à s’enfuir à bord d’un navire marchand ragusais avec la complicité de son propriétaire le 1er Septembre 1808 et arrive à Constantinople le 2 Octobre 1808.
Il repart de cette ville le 10 Octobre 1808, il rentre à Paris le 29 Octobre 1808. Utilisant les notes qu’il a pu sauver au moment de sa capture, il rédige son rapport qu’il remet à Décrès, ministre de la Marine et des Colonies, le 18 Novembre 1808 (ce rapport intitulé Reconnaissance générale des villes, forts et batteries d’Alger, des environs faite en conséquence des ordres et instructions du ministre de la Marine pour servir au projet de descente et d’établissement définitif dans ce pays sera utilisé pour l’expédition d’Alger en 1830). Il est reçu par l’Empereur aux Tuileries le 21 Février 1809, il lui est demandé de rester à Paris pour préparer unmémoire diplomatique destiné à renseigner le ministre des Relations extérieures sur la politique dans le bassin occidental de la Méditerranée et les rapports des beys et de l’empereur du Maroc avec l’Angleterre. Sur sa demande, il est employé à l’armée d’Allemagne pour participer à la campagne de 1809 et arrive au quartier général d’Ebersdorf alors que la bataille d’Essling vient de s’achever. Il est affecté par le général Bertrand qui commande en chef le Génie de l’armée d’Allemagne à son propre Etat-Major et il est blessé par un biscaïen à la bataille de Wagram le 5 Juillet 1809. Chef d’Etat-Major du Génie du 4ème corps de l’armée d’Allemagne au début de 1810. Il est nommé sous-directeur des fortifications à Ostende le 24 Juin 1810, il y reste moins d’un mois car le 15 Juillet 1810, sur ordre de l’Empereur, le ministre de la Guerre lui enjoint de se rendre sur-le-champ à Paris. Il est promu colonel au corps du Génie le 2 Août 1810 à l’âge de 38 ans et après 17 ans de services. En Novembre 1810, sous couvert d’activité commerciale, il est envoyé en mission secrète en Egypte et en Syrie où il est chargé de rendre compte de la situation politique et militaire et d’examiner les places et citadelles du Caire, Alexandrie, Damiette, Saint-Jean-d’Acre (de triste mémoire), Alep et Damas. Débarqué à Alexandrie le 30 Mai 1811, il gagne par la voie terrestre Le Caire le 7 Juin 1811 et est reçu par le pacha Muhammad Ali. Après avoir séjourné en Egypte, en particulier au Caire jusqu’en Décembre 1813, il se rend en Syrie. Il arrive à Sayda le 28 Mars 1814, il réside à Baalbek, Damas, Hama, Alep puis à Lattaquié en Décembre 1814.
Il est assassiné par les Hashashins près du village d’El-Batta dans les montagnes de Lattaquié (Syrie) en Juillet ou Août 1815.
Les décorations
. Chevalier de la Légion d’Honneur le 17 Janvier 1807.
.Ordre du Croissant de Turquie de 3ème classe le 6 Juin 1807.
Texte réalisé par Xavier, conseiller en bibliographie du réseau génie.
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