Forum des Amis du Patrimoine Napoléonien Association historique Premier et Second Empire (ouvert à tous les passionnés d'histoire napoléonienne) |
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| Le Colonel Boutin...Agent très secret de l'Empereur... | |
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Jean-Baptiste Administrateur adjoint
Nombre de messages : 16300 Localisation : En Languedoc Date d'inscription : 01/01/2007
| Sujet: Le Colonel Boutin...Agent très secret de l'Empereur... Mer 26 Nov - 15:40 | |
| ..... ..... 1er Chapitre....(Sources Elise Nouel). Evoquons un oublié de l'Histoire..." Monsieur Boutin " sans lequel les premiers pas de la France en Algérie n'auraient pas été exactement ce qu'ils furent.....Agent secret de Napoléon 1er....il remit, à l'issue d'une mission de renseignements à Alger en 1808, des plans et des informations qui, en 1830, guidèrent la conception et l'exécution du débarquement de Sidi-Ferruch et de la prise d'Alger. Voici son histoire..... C'est le 1er janvier 1772 que naît Yves Boutin, dans un petit village breton, le Loroux-Bottereau (Loire Inférieure). Son père est maréchal-ferrant, sa mère une solide paysanne. Déjà deux des fils de la famille travaille à la forge, un autre est marin, le quatrième apprenti boulanger, et l'unique fille parfaitement analphabète, comme ses frères, vaque avec sa mère aux soins de la nichée. Yves se distingue de ses frères et soeur par une intelligence vive et par l'intérêt qu'il porte à des choses qui dépassent généralement l'entendement d'un aussi jeune enfant. Une chance pour lui...le moment venu, le père décide de l'envoyer à l'école du village. Yves est un élève modèle et assimile ce qu'on lui enseigne avec une facilité étonnante. Les années d'école primaire terminées, son directeur conseille aux parents de pousser cet enfant très doué. Ainsi Yves part pour le collège de Nantes, où il se trouve sous la houlette du préfet des études, le futur ministre de la Police Impériale, Joseph Fouché. Il aura aussi comme bon camarade Cambronne. A dix-neuf ans, yves a terminé ses études classiques avec satisfecit....Esprit vif, aime le muscadet et adore les mathématiques. Mais durant ces années de collège, Boutin a pris une décision....il sera soldat. Il subit donc une préparation de dix-huit mois, pour entrer en 1793 à l'Ecole du génie militaire de Mézieres, d'où il sortira douze mois plus tard lieutenant en second. Ses notes, élogieuses, soulignent particulièrement qu'il est bon ingénieur en fortifications, qu'il sait faire des levées de reconnaissance en grand et en détail. Ces qualifications contribueront à en faire un agent secret de tout premier ordre. En outre, c'est un homme fin, réfléchi, épris d'aventures. Boutin commence une carrière militaire normale, parsemée toutefois de périodes où il "s'exerce" pour ainsi dire au renseignement. Du printemps 1798 au début 1800, avec la deuxième coalition, la guerre déferle sur le centre de l'Europe, et Boutin passé capitaine, se voit confier la mission d'étudier les passages des nombreuses rivières qui, après Constance, s'opposent à la marche des Français vers l'Est. Reconnaissances difficiles. Boutin se trouve là où sont les plus grands dangers. Il est même blessé d'une balle autrichienne. En 1801, Bonaparte a l'idée de mener une expédition en "Barbarie", c'est à dire détruire Alger, Tunis, Tripoli. Il pense occuper ensuite Malte, Candie, les îles de la Mer Ionienne. Il voudrait enfin faire de la Méditerranée un lac Français, détruire dans ce secteur l'influence et le commerce des Anglais, tout en mettant un terme à la piraterie des Barbaresques. Mais la paix d'Amiens de 1802 entre la France et l'Angleterre change le dispositif politique de Bonaparte. C'est un répit. En 1805 les relations entre le France et les Barbaresques se dégradent. Les corsaires manifestent une hostilité flagrante vis-àvis des Français, avec des gestes favorables aux Anglais. Aussi dès la paix de Tilsit signée, en 1807, l'Empereur, libre à l'Est se retourne vers l'Algérie. C'est ainsi que le 18 avril 1808, Napoléon écrit de Bayonne à l'amiral Decres, ministre de la Marine et des Colonies.. ."""" Méditez l'expédition d'Alger....un pied sur cette terre d'Afrique donnera à penser à l'Angleterre. Je ne vous demande une réponse que dans un mois, mais pendant ce temps, recueillez des matérieaux tels qu'il n'y ait pas de """mais"""", de """si""""", de """car""". Envoyez un de vos ingénieur de terre. Il faut qu'il se promène lui-même en dedans et en dehors des murs, et que rentré chez nous il écrive ses observations afin qu'il ne nous rapporte pas de rêveries.""""""Cet agent , choisi entre cent de même qualité, sera le commandant Boutin. Il reçoit l'ordre de se rendre à Toulon, le 2 mai 1808, pour exécuter les directives qui vont lui être données et dont il ignore parfaitement la nature. L'amiral Gantheaume lui transmet les ordres de son départ sur le "" Requin "", avec une lettre secrète du Ministre, qui révèle enfin l'objet véritable du voyage de Boutin. A bord, il n'y aura plus de """commandant Boutin """", mais un gentleman coiffé d'un large chapeau panama, habillé de pantalons à sous-pieds et d'une redingote à la mode. Arrivé à Alger, l'agent de l'Empereur va loger chez le consul de France Dubois-Thainville, passant pour être un de ses proches parents curieux de sites archéologiques. Son séjour dure du 24 mai au 17 juillet. La mission est très dangereuse en raison de la méfiance des Algériens, Turcs en réalité, vis-àvis de cet Européen qui a l'air de s'intéresser aux défenses et abords de leur cité. Les ""promenades"" sont sévèrement réglementées pour les étrangers. Ils ne doivent pas dépasser un certain seuil. Dans Alger même, toute une partie de la ville leur est interdite. Le consul fort habile, aide Boutin de toutes ses connaissances pour faciliter la mission. Ainsi notre homme va ""flâner"", se risquant un peu dans les zones interdites. Puis il pousse jusqu'à Sidi-Ferruch, dépassant de trois ou quatre lieues les limites assignées aux Européens. Il fait semblant de pêcher à la ligne tout le long du littoral, se servant d'un plomb en guise d'hameçon, et sonde ainsi certains fonds. Puis il se déguise en chasseur, parcourt des sentiers, grimpe des coteaux, s'arrête pour escquisser quelques croquis au vu de tous, note les points d'eau, les accidents de terrain. Rentré le soir au consulat, il consigne ses observations. Il a l'art de se camoufler, mais la témérité met plus d'une fois sa vie en danger, ainsi que celles des membres du consulat de France. Ses excursions exaspèrent sérieusement le dey qui menace de le faire enterrer vivant s'il reparaît aux alentours de Sidi-Ferruch. Mais M. Boutin a terminé sa mission, elle aura duré 52 jours. Le 17 juillet 1808, il embarque à nouveau sur le "" Requin "", voyage qui ne va pas se passer sans incidents. Les Anglais prennent le "" Requin "" en chasse. Boutin jette alors une grande partie de ses papiers à la mer avant d'être fait prisonnier. Interné à Malte, il s'évade miraculeusement, déguisé en matelot, rusant avec ses gêoliers. Il file à bord d'un petit esquif qui l'entraîne à Delos, puis à Smyrne. Lorsque Boutin arriver enfin à Paris, le 29 août 1808, Napoléon vient de partir pour l'Espagne. Alors Yves, avec le carnet de notes qu'il a pu garder, et surtout grâce à son étonnante faculté de se souvenir des moindres détails, effectue la reconstitution de tous les renseignements qu'il a pu glaner. Il remet à Descres ...""un projet de descente et d'établissement définitif dans de pays (l'Algérie)."" Que contient-il ce rapport dans ses grandes lignes ? Il est d'une précision inimaginable lorsque l'on sait qu'il fut fait de mémoire. D'après les Archives, y sont consignés...une reconnaissance de la ville, principalement Alger avec ses environs, des points de débarquement possibles, des fortifications et mode d'attaque, des batteries, des chemins, les forces militaires du dey en temps de paix et en temps de guerre, le temps qu'il mettrait à les réunir en cas de besoin...marine et munitions de guerre algériennes, subsistance. Enfin les ports et rades de Tunis, Oran, l'eau (très important), la température, l'air, les maladies contagieuses, la meilleure période pour un débarquement. Le productions du pays...cultures et animaux (nécessaire pour l'armée). Monnaies, poids et mesures, itinéraires, et pour finir un tableau très précis de l'armement des forts, avec leur nombre de canons en batterie. Pour terminer, Boutin affirme clairement que l'endroit idéal d'un débarquement est la pointe de Sidi-Ferruch. Voilà bien la première fois que l'on songe à opérer par la terre, alors que depuis des siècles toutes les marines du monde se sont ingéniées à vouloir réduire les Barbaresques par des bombardements effectués par leurs escadres en mer, et que toutes y ont laissé un nombre incalculable de navires, sans résultat. Ce volumineux document ne sera étudié par Napoléon que trois mois plus tard, lorsque celui-ci rentrera d'Espagne. Il tient à le féliciter lui même son """envoyé spécial""", mais la 5è coalition et la guerre d'Espagne, détournent l'Empereur de son, projet d'intervention en ""Barbarie."" Le dossier de Boutin est classé aux Archives de la guerre d'où il sera exhumé quelque 20 ans plus tard, lors du débarquement de 1830 en Algérie, Bourmont et son état-major auront sur place une éclatante confirmation de l'excellence des informations rapportées par l'officier de l'Empereur. Que va devenir Boutin à présent ? Il fait une demande pour être intégré à l'armée d'Allemagne, afin de participer aux opérations de 1809. Après les vitoires d'Eckmühl, d'Essling, Boutin est désigné pour constuire les ponts qui relieront les deux rives du Danube, afin que puisse progresser la Grande Armée. Juillet 1809...Wagram où Boutin est blessé, ce sera son dernier combat en Europe. 1810....Napoléon l'envoie à Ostende pour y diriger des fortifications. Alors que le commandant s'affaire à cette tâche nouvelle, une note parvient du ministère de la Guerre lui ordonnant de se rendre à Paris immédiatement. Lorsqu'il y arrive, on lui signifie de se préparer à partir pour une mission très voisine de celle effectuée en Algérie. L'ordre est assorti d'un décret Impérial du 2 août 1810...Boutin est nommé colonel. .....A....Suivre.... _________________ " Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter " (Sagesse Chinoise). | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Colonel Boutin...Agent très secret de l'Empereur... Mer 26 Nov - 18:04 | |
| Cher Jean-Baptiste. Je suis en train de lecture un livre de Marchioni "Boutin". Grande personnage en Pologne completement inconnu. Merci pour Votre texte - je lis avec plaisir comme toujours. Amities et |
| | | Percy Modérateur
Nombre de messages : 2471 Age : 66 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 01/04/2007
| Sujet: Re: Le Colonel Boutin...Agent très secret de l'Empereur... Mer 26 Nov - 19:58 | |
| Tiens, voila du Boutin ! Nous connaissions déjà Schülmeister dans ce rôle d'espion et vous nous faites découvrir un nouveau personnage tout aussi intéressant. Soyez-en remercié. | |
| | | Jean-Baptiste Administrateur adjoint
Nombre de messages : 16300 Localisation : En Languedoc Date d'inscription : 01/01/2007
| Sujet: Le Colonel Boutin...Agent très secret de l'Empereur... Jeu 27 Nov - 12:39 | |
| ..... ...... Merci les Amis..(ie).....!!! 2è Chapitre.........(Sources Elise Nouel). Napoléon a toujours eu des visées coloniales, mais n'a pu réaliser tous ses rêves, tant il fut accaparé par les affaires d'Europe. Il veut, c'est un fait, faire pièce à l'Angleterre, mais il sait par ailleurs l'intérêt que susciterait une association des masses indigènes et de Français, pour la mise en valeur commune des richesses de pays inexploités. Fasciné par l'Orient, il songe sérieusement à la reconquête de l'Egypte (sur d'autres bases que celles de la première opération), puis celle de la Syrie et des Indes. Pour tenter la réussite de ce programme, il faut de nombreuses données, des renseignements de tout premier ordre. Et Boutin est tout indiqué pour ce travail. C'est ainsi qu'en novembre 1810, il quitte Paris avec des instructions formelles que l'Empereur a adressées à son ministre de la Guerre, le duc de Feltre. Un certain retard dans le départ de Boutin a mis Napoléon en fureur et il écrit ....."""" Je croyais l'officier du génie Boutin parti pour l'Egypte et la Syrie...qu'il masque sa mission comme il l'entendra, mais qu'il la fasse....qu'il y passe l'hiver et une partie de l'été prochain...de manière à pouvoir ensuite rendre compte de la situation politique et militaire de ces pays...levez tous les obstacles et ne m'en parlez plus...."""""De Fontainebleau, des lettres ont été adressées, le 15 novembre, à tous les consuls de France au Levant..... """"Il est important que le gouvernement ait des notions exactes sur l'état de nos relations commerciales....afin de déterminer les moyens qui pourraient être employés pour leur donner tout le développement que comportent les circonstances....j'ai chargé M.Boutin de se rendre dans votre résidence en qualité d'agent du commerce extérieur...."""""Voilà que le colonel Boutin devient officiellement un paisible agent commercial. A part ce titre destiné à camoufler son travail, il reçoit comme directives de ....bien examiner les places et citadelles du Caire, Daniette, Saint-Jean d'Acre, Alep, Alexandrie, et d'être en mesure de répondre à toutes les questions concernant les troupes et l'esprit du pays. Notre colonel débarque à Alexandrie fin mai 1811. Outre sa "couverture" d'agent commercial, il fait valoir sa passion pour l'archéologie, et tout l'intérêt qu'il porte aux anciennes civilisations du Moyen-Orient. Tout d'abord il se rend au Caire, où notre consul M.Drovetti lui obtient, une entrevue avec Méhémet-Ali, vice-roi d'Egypte. Boutin va discuter d'une commande de blé !....l'affaire est vite conclue, et en fin de négociations, l'envoyé de l'Empereur sollicite du pacha l'autorisation de visiter un peu le pays, de pousser si possible jusqu'en Haute-Egypte pour y admirer les fabuleux temples et monuments pharaoniques. Méhémet-Ali donne au colonel tous les laissez-passer qu'il désire....y compris celui de faire une incursion du coté de la mer Rouge, ce qui va inquiter sérieusement les Anglais, car tout se sait dans le monde diplomatique, et la mission "officielle" de Boutin ne les a pas trompés. Ainsi le consul britannique, le major Misset, écrit au vice-roi pour le mettre en garde contre ce Français et les intrigues qu'il pourrait nouer auprès des beys en leur assurant le cas échéant, la protection de l'Empereur contre le pacha. Toutefois Méhémet-Ali n'a aucune sympathie pour les Britanniques et il répond courtoisement au consul Misset que des anglais ayant fait un voyage similaire, il ne voit pas pourquoi il opposerait un refus à un Français avec le gouvernement duquel il entretient les meilleures relations. Boutin effectue donc par petites étapes fructueuses un premier périple jusqu'à Assouan, explorant à loisir ce qu'il veut. Puis il oblique vers le mont Sinaï, il y visite le célèbre couvent érigé à l'emplacement où Moïse reçut les Tables de la loi. Acte pieux peut-être, qui n'empêche pas le colonel d'examiner le site montagneux et ses possibilités d'accès. Son nouvel objectif est Suez....il désire se rendre au Temple de Jupiter Ammon, mais il se heurte cette fois malgré sa tenacité et la bénédiction du pacha, à une opposition formelle des habitants du village de Syouab. Comme il n'est pas dans les intentions de Boutin de provoquer des incidents, il rebrousse chemin. De place en place, Boutin séjourne deux ans en Egypte, envoyant scrupuleusement ses rapports à l'Empereur. Cette période d'investigation a été bien plus longue que prévue au départ. Et notre "agent" doit encore se rendre en Syrie. Serait-ce la peste qui règne dans ce pays, dont les entrées par mer et par terre sont interdites qui ont provoqué ce retard ?....Toujours est-il que malgré les mauvaises nouvelles de France (la coalition générale et la traversée du Rhin en janvier 1814 par les Alliés), Boutin persiste dans l'accomplissement de sa mission. Le 28 mars 1814, il débarque à Saïda au sud de la Syrie, ancienne Sidon. Il loge comme il se doit chez le consul de France M.Taitbout et va reprendre ses recherches "archéologiques". Il est déjà chargé de plusieurs valises contenant des objets de fouilles et d'antiquités diverses qui témoignent en apparence de sa passion pour "l'archéologie". C'est à Saïda qu'il retrouve un personnage extraordinaire....Lady Hester Stanhope, nièce de William Pitt, l'ancien Premier ministre d'Angleterre, avec lequel elle avait collaboré aux destinées du Royaume-Uni pendant quelques temps. Pitt étant décédé brusquement, Lady Stanhope avait quitté son pays, de façon définitive. Elle s'est fixée après maintes péripéties, dans cette région du Proche-Orient. Elle avait de façon tout à fait fortuite, rencontré Boutin au Caire dans une réunion mondaine, et ne l'avait pas oublié. Le revoyant dans les parages de Saïda, Hester Stanhope, qui a été profondément mêlée aux affaires du pouvoir, n'est pas dupe. Elle est persuadée que Boutin n'est ni "agent" commercial" ni " archéologue". Mais Hester est une femme, une femme qui vient d'être abandonnée par le seul homme qu'elle ait vraiment aimé. Or, Boutin est séduisant. Hester confortablement installée dans sa propriété de "Mars-Elias", située au bon air de l'Anti-Liban (elle vient d'être miraculeusement guérie de la peste) écrit à Boutin pour l'inviter. Le colonel sait de son côté qui est Hester Stanhope. Pourra-t-elle, aussi bien instruite des hommes que de la politique de la région, servir ses projets de recherches ?....Pourra-t-il tirer de cette Anglaise les indications qui lui sont indispensables ?....Petit jeu de cache-cache. Il accepte l'invitation. .....A.....Suivre..... _________________ " Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter " (Sagesse Chinoise). | |
| | | Jean-Baptiste Administrateur adjoint
Nombre de messages : 16300 Localisation : En Languedoc Date d'inscription : 01/01/2007
| Sujet: Le Colonel Boutin...Agent très secret de l'Empereur... Ven 28 Nov - 10:25 | |
| ...... ...... 3è Chapitre.........(Sources Elise Nouel). Désormais, il vivra partagé entre la résidence d'Hester et le consulat de Saïda...cela pour des raisons que l'on conçoit bien....Boutin a besoin de préparer ses rapports entre les murs qui n'ont pas d'oreilles....! Certains biographes anglais et français ont laissé entendre qu'Hester et Boutin, ces deux êtres solitaires, auraient pu connaître d'autres rapprochements que le jeu des considérations politiques. Peu d'indices le prouvent, sinon de petites phrases dans quelques lettres adressées (vingt deux au total) par Lady Stanhope et Boutin. En avril 1814, il décide de quitter définitivement Saïda, d'autant plus que la peste y est revenue en force, et qu'il y fait une chaleur insupportable. Hester semble s'émouvoir. Elle écrit à Boutin, désirant le revoir.. ..""""ne serait-ce qu'une demi-heure...."""" Une véritable supplique qu'elle transmet par messager spécial. La réponse est négative. Pour tenter, en desespoir de cause de faire revenir le colonel, elle lui envoie des informations qu'elle a reçues par le truchement d'un Tartare de Constantinople, concernant les détails d'une sérieuse bataille en France. Cette fois Boutin ne résiste pas. Il revient à Mars-Elias pour apprendre les revers de la Grande Armée, mais ne montre rien de son inquiétude à cette annonce. La chute de l'Empire arrive à grands pas. Hester, heureuse d'avoir retrouvé Boutin, même si elle sait qu'il va repartir, promet de lui faire suivre tous les renseignements qu'elle recevra.....Elle est fidèle à sa parole. Tout ce qu'elle peut recueillir.....des lettres d'Angleterre, de Hollande, d'Allemagne, des journaux, parviennent aussi régulièrement que possible à son ami qui remercie Hester par des mots laconiques. En effet, il est bien trop bouleversé par la chute de l'Empire, cette fois consommée, pour se livrer à une longue correspondance. Boutin est pourtant décidé à aller au bout de sa mission. Installé maintenant à Damas, il continue de travailler d'arrache-pied pour réunir des renseignements précieux, bien que l'Empereur ait abdiqué. Puis il adresse à Lady Stanhope probablement l'une de ses dernières missives ...""""Les circonstances, Madame, m'appellent du côté de la Perse....""""Hester répond, lui donnant des conseils de prudence, et glisse cette petite phrase qui pourrait confirmer l'existence de relations plus qu'amicales entre les deux personnages ...."""""Si vous mourriez, deux beaux yeux vous pleureraient...."""" Elle termine ainsi ....""""de quelque côté que vous alliez, mes voeux vous accompagnent...Adieu....""""Alors qu'il serait temps pour Boutin de revenir en France, il a finalement décidé de parfaire sa mission bien qu'en réalité, elle soit à présent sans objet. Il va s'engager dans une expédition dangereuse, quelque peu incompréhensible, et dont le dénouement n'a jamais été clairement élucidé. Au mépris du risque, il part pour effectuer la traversée des monts Ansaries, situés entre Tripoli et Antioche. Site aux vallées encaissées, hérissées de pics lugubres, où règne une secte mystique d'une cruauté infinie....les hachashins (fumeurs de hachisch). Ces montagnards dépendent des pachas de Tripoli et de Damas, mais personne n'ose s'aventurer sur le territoire de cette tribu redoutée du sultan, même pour collecter l'impôt. Malgré tous les avertissements qui lui sont prodigués, Boutin part quand même, avec un domestique, tous deux à cheval, et munis d'un très petit bagade. Cette expédition inouïe prouve-t-elle le désespoir dans lequel le colonel se trouve ploNgé après la chute de l'Empire ? Quoi qu'il en soit lui et son accompagnateur disparaîtront bel et bien dans l'aventure. Des hypothèses diverses ont été avancées, dont celle du suicide. Il semble plus logique de croire que les deux hommes ont été assassinés. En effet l'on retrouvera la montre et divers objets de Boutin, en vente au bazar de Damas. Lady Stanhope, sans nouvelles et inquiète, usa de toute son influence pour que les pachas envoient chez les Hachashins des hommes armés afin de découvrir la vérité. Personne ne voulut risquer une telle entreprise. Alors Hester décida d'agir seule. Elle paya largement trois hommes sûrs pour qu'ils suivent le chemin qu'avait emprunté Boutin et tentent d'avoir quelque information. Ils devaient se faire passer pour de pauvres mendiants, sans intérêt pour la secte avide des montagnards sanguinaires. En revenant les hommes d'Hester déclarèrent (mais cela est au conditionnel) avoir eu des preuves que le colonel et son coéquipier auraient bien été assassinés, puis dévalisés près du villade d'El Blatta. C'est tout ce que l'on a pu savoir sur la disparition de Boutin. En tout état de cause, ce dernier, à l'image de nombreux explorateurs, fut victime de son opiniâtreté, et quelle que fût son idée...peut-être vouloir vaincre l'impossible....il trouva la mort, ayant peut-être dépassé son rôle d'agent secret. .......FIN....... _________________ " Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter " (Sagesse Chinoise). | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Colonel Boutin...Agent très secret de l'Empereur... Ven 28 Nov - 20:51 | |
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| | | Percy Modérateur
Nombre de messages : 2471 Age : 66 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 01/04/2007
| Sujet: Re: Le Colonel Boutin...Agent très secret de l'Empereur... Ven 28 Nov - 22:24 | |
| Une fin tragique pour un homme hors du commun. Merci de nous avoir fait partager cette destinée extraordinaire. | |
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| Sujet: Re: Le Colonel Boutin...Agent très secret de l'Empereur... | |
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