Général KELLERMANN - Héros de MARENGO La célèbre Charge du Général KELLERMANN à MARENGO KELLERMANN François Etienne, Général FRANÇAIS et Comte de VALMY (né à METZ dans la MOSELLE en 1770 et décédé en 1835, et fils du Maréchal d’Empire du « même nom »). KELLERMANN (fils) appartient à la magnifique cohorte des très bons et très glorieux Généraux de Cavalerie de la Grande Armée. Nommé Officier en 1795, KELLERMANN commença par servir comme Aide de Camp sous le commandement de son père.
Nommé Adjudant-Général, il reçut l'ordre d'aller rejoindre le Général BONAPARTE qu'il suivit à LODI, à MILAN et à PAVIE. Passé ensuite à la Division du Général MASSENA, il se trouva avec lui à BASSANO, à ARCOLE, à RIVOLI et à la prise de MANTOUE.
Au passage du TAGLIAMENTO, il fut blessé de « plusieurs coups de sabre dans la charge qu'il exécuta avec le Général DUGUA ». Chargé d'aller présenter au Directoire les drapeaux conquis sur l'ennemi, il fut élevé au grade de Général de Brigade sur la « demande formelle du Général BONAPARTE », … il n'avait alors que VINGT-SIX ANS. KELLERMANN commandait l'avant-garde de la Division MACDONALD, à l'époque de l'entrée du Général MACK en Italie, … et fit sous les ordres de CHAMPIONNET, cette immortelle Campagne ou 15000 FRANCAIS dispersèrent 60000 NAPOLITAINS qui étaient appuyés d'innombrables masses d'insurgés. Placé en avant du village de NEPI, le 23 frimaire an VII, il résista à la première colonne, "qui l'attaqua avec résolution", et n'ayant avec lui que deux Bataillons, trois Escadrons de Chasseurs et deux pièces d'Artillerie Légère, il parvint quand même à mettre en déroute 8 000 ennemis : 500 tués ou blessés, 5 pièces de canon, 30 caissons de munitions, 2000 prisonniers, des étendards, 2000 fusils, tous leurs bagages et effets de campement, « furent les trophées de cette Mémorable Journée ». Cependant le « Général ennemi », déterminé à prendre sa revanche, marcha de nouveau contre le Général KELLERMANN, qui avait à peine 600 Hommes d'Infanterie, 150 Chevaux du 19ème de Chasseurs et 2 pièces de canon. Après avoir soutenu cette attaque « avec sa bravoure accoutumée », KELLERMANN chargea la colonne NAPOLITAINE, la mit en fuite, s'empara de ses caissons, de ses équipages, « du trésor de leur Armée », puis arriva sous les murs de ROME, où il n'eût point hésité à pénétrer pour enlever le Roi de NAPLES, s'il n'avait craint que les troupes du Général BURKARD, réunies à celles du Comte Roger de DAMAS, Emigré FRANCAIS, ne vinssent lui couper la retraite en se reformant derrière lui.
Voulant châtier la ville de VITERBE qui s'était révoltée, KELLERMANN se dirigea sur elle, et ayant rencontré sur sa route le Comte Roger de DAMAS à la tête de 6000 Hommes, il le défia et l'obligea à chercher son salut dans la fuite, puis privé de ces secours, la ville de VITERBE se rendit, et les FRANCAIS prisonniers qui se trouvaient depuis un mois dans cette ville, furent rendus à la Liberté, puis KELLERMANN se dirigea vers ROME pour rejoindre « l'Armée qui était en marche sur NAPLES ».
Après que les Divisions de LANNES et de VICTOR eurent été culbutées, (et après la mort du Général DESAIX qui commandait la réserve), … la colonne ennemie s'abandonnait avec une ardeur inconsidérée à leur poursuite, … KELLERMANN qui se trouvait dans un terrain embarrassé de vignes, déploie ses troupes parallèlement au front de l'ennemi, porte quelques Escadrons en avant pour contenir un Corps de Cavalerie qui était flanqué d'Infanterie AUTRICHIENNE, ... et « par un mouvement de conversion à gauche », KELLERMANN se jette sur le flanc de la colonne de Grenadiers, y pénètre par les intervalles et « en moins de cinq minutes ;les soldats de MELAS, culbutés , sabrés, demandent à mettre bas les armes ».
Sa réputation d’excellent Chef de Cavalerie « compétent et astucieux » se trouva encore confirmé ce jour là : c’était le 14 juin 1800 à la Bataille de MARENGO, car KELLERMANN durant cette Bataille sut saisir intelligemment l’instant propice pour lancer une charge de Cavalerie décisive qui jeta la panique dans les rangs AUTRICHIENS , transformant une « défaite annoncée en éclatante Victoire », … Le Général KELLERMANN décida par « cette Charge, d'une des plus étonnantes VICTOIRES de nos ANNALES MILITAIRES ». Promu Général de Division en juillet 1800.
A la bataille d’AUSTERLITZ, le général KELLERMAN y commanda une Division et la rapidité de ses mouvements pendant cette bataille ayant attiré le Régiment des HULANDS du Grand Duc CONSTANTIN à travers nos Bataillons, ce Régiment de cavalier (des HULANDS) périt presque entier, fusillé à bout portant et le Général ESSEN qui l'avait conduit, y fut mortellement frappé. KELLERMANN fut aussi blessé. En 1807, il prit la « tête de la Cavalerie de JUNOT » au PORTUGAL et c’est encore lui qui négocia « la très avantageuse Convention de SINTRA ».
En novembre 1809, il remporta un « Succès majeur en écrasant les troupes du Général DEL PARQUE à ALBA de TORMES.
KELLERMANN revint en FRANCE en mai 1811, destiné à faire partie de l'expédition de Moscou, le Général KELLERMANN fut arrêté en chemin par une maladie grave lorsqu'il se rendait en toute hâte à la Grande Armée et c’est « cette Santé dégradée qui lui fit manquer la Campagne de RUSSIE ».
En 1813, il fit la Campagne de SAXE avec le Corps du Maréchal NEY, dont il commandait l'Avant-Garde au combat de RIPPACH. A la Bataille de LUTZEN, « il soutint le premier choc de l'ennemi, fut blessé et eut trois chevaux tués sous lui ». A la Bataille de BAUTZEN, il emporta toujours à la tête de l'Avant-Garde du Maréchal NEY, le village de KLIX, « où il eut encore deux chevaux tués sous lui ».
En 1814, à l'affaire de MORMANT, le Général KELLERMANN battit les troupes du Comte de PAHLEN et s'empara de 11 pièces de Canon, de 40 caissons et de 20000 Fantassins.
Au combat de SAINT-DIZIER, il contribua à mettre en déroute les colonnes de WINZINGERODE, « qui eurent considérablement à souffrir des charges réitérées de notre courageuse Cavalerie ».
Sous la première restauration, il fut nommé Inspecteur Général pour l'organisation de la Cavalerie dans les places de LUNEVILLE et NANCY le Ier juin, il reçut la Croix de SAINT-LOUIS le 2 juin et le 23 de la même année, le Grand Cordon de la LEGION-d'HONNEUR.
KELLERMAN fut membre de la Chambre des PAIRS, pendant les Cent-Jours et l’EMPEREUR lui confia le commandement du IIIème Corps de Cavalerie de Réserve, avec lequel il prit une part glorieuse pendant la Campagne de BELGIQUE du mois de juin ; « Le Maréchal NEY, que NAPOLEON avait chargé de combattre l'Armée ANGLAISE était resté une partie de la journée sous l'influence d'une continuelle irrésolution ». Si, dès dix heures du matin, NEY s'était porté sur la position des QUATRE-BRAS, occupée par la 3e Division BELGE, nul doute que NEY eût écrasé cette Division et qu'il ne fût parvenu à faire subir le même sort aux autres Corps de l'Armée ANGLO-HOLLANDAISE qui s'avançaient isolément, harassés de fatigue, sur les chaussées de NIVELLE et de BRUXELLES.
Vers midi seulement, le Maréchal NEY, sur de "nouveaux ordres de l'EMPEREUR", se mit en marche avec 14000 Hommes d'Infanterie, 13000 Chevaux et 11 bouches à feu. Mais ce ne fut qu'à 3 heures, et lorsque la canonnade de LIGNY se fit entendre dans toute sa force, que les troupes du Maréchal NEY abordèrent franchement l'ennemi.
Alors le Maréchal NEY, résolu à frapper un coup énergique, dit au Général KELLERMANN : «Allons, Général, l'EMPEREUR est Victorieux, écrasons les ANGLAIS, rejetons-les sur la mer, et forçons-les de se rembarquer ». KELLERMANN lui fit observer qu'il avait bien peu de cavalerie pour obtenir un succès décisif (car une partie de sa cavalerie faisait partie de la réserve laissée par le maréchal en arrière de FRASNES).
Puis, voyant que le Maréchal NEY paraissait ne pas douter du succès, le Général KELLERMANN forme sa Division de Cuirassiers en colonne, se précipite sur le centre de l'Armée ANGLAIS et passe sur le ventre de plusieurs Bataillons ECOSSAIS.
KELLERMANN se disposait à profiter des brillants avantages qu'il venait d'obtenir, quand il s'aperçut que le Maréchal NEY n’avait pas ordonné un seul mouvement « pour appuyer cette charge si Vigoureuse ». Obligé de rétrograder, « KELLERMANN se fraie un passage à travers les armées ennemis, au milieu de la mitraille, et tombe avec son cheval qui venait d'être blessé à mort ».
A l'aspect du danger que courait KELLERMANN leur chef (qui était blessé), … le « Colonel TANCARVILLE et quelques Cuirassiers lui font un rempart de leurs corps et le tirent de cette position critique ».
Lors de cette Campagne de BEGIQUE, le Général KELLERMANN fit preuve encore « d’un Courage sans faille » dans toutes les Charges de Cavalerie "fâcheusement ordonnées par le Maréchal NEY ".Au retour du Roi à PARIS, il fut chargé quelque temps après, avec les Généraux GERARD et HAXO d'apporter à LOUIS XVIII la soumission de l'Armée de la LOIRE.
Ce « Grand Cavalier » que fut KELLERMANN eut, hélas, la triste réputation d’être pillard et cupide, deux défauts que l’EMPEREUR abhorrait, mais sur lesquels NAPOLEON fermait les yeux « en souvenir de la très célèbre Charge de MARENGO ».