La biographie de ce personnage est tirée du" Dictionnaire historique de tous les Ministres depuis la révolution jusqu'en 1827 ; publié par M. Léonard-Gallois, auteur de l'histoire de napoléon, d'après lui-même ; de l'histoire abrégée de l'inquisition d'espagne, etc ; Paris, Charles-Béchet, Libraire-Commissionnaire, quai des Augustins, n°57n près le Pont-Neuf ; Ambroise Dupont et cie, Libraires, rue Vivienne, n° 16. 1828" :
Bourguignon-Dumolard (CLaude-Sébastien) : né le 21.03.1760 à vif, arrondissement de Grenoble. Au début de la révolution, il remplit dans son département des fonctions administratives.
Après les événements du 31.05.1793, il fut arrêté et emprisonné comme un des chefs des fédéralistes du midi. rendu à la liberté, il se réfugia à paris pour se soustraire à la loi des suspects, et quitta le nom deDumoulard, sous lequel il était plus connu, pour ne conserver que son nom de famille.
Bourguignon accepta alors un emploi subalterne au comité de sûreté générale, et reçut la mission périlleuse d'apposer les scellés sur les papiers des deux frères Robespierre avant leur renversement. Après le 9 thermidor, Bourguignon obtint la place de secrétaire-général du comité de sûreté générale, et contribua, dit-on, à faire mettre en lmiberté ungrand nombre de victimes.
Lors de la mise en activité de la constitution de l'an 3, bourguignon fut nommé substitut du commissaire du directoire exécutif près la cour de , cassation.
Enfin, après le 30 prairial an qui amena au directoire Roger-Ducos, Moulin et Gohier, Bourguignon succéda au minisyttre de la police Duval ; mais à peine était-il entré en fonctions, que tout le crédit de Gohier ne put l'y maintenir : 27 jours après son élévation, Bourguignon fut à son tour remplacé par fouché.
Pendant ce court et insignifiant ministère, il ne se fit remarquer que par ses circulaires contre les alarmistes : il était lui-même très effrayé. Bourguignon devait, sans doute, être propre à tous les emplois, puisqu'en quittant les rênes de la police on le fit régisseur des domaines et de l'enregistrement.
Après le 18 brumaire, le Premier Consul mit Bourguignon à sa véritable place en le faisant rentrer dans la magistrature. Il employa ses loisirs à publier plusieurs ouvrages de droits fort estimés, parmi lesquels on remarque un Mémoire sur "les moyens de perfectionner en france l'institution du jury ; le manuel d'd'institution criminelle ; de la magistrature en france ; dictionnaire raisonné des lois pénales en france, etc.
Bourguignon se trouvait membre du tribunal criminel du département de la Seine, lorsque Moreau, Georges et Pichegru furent mis en jugement. On assure qu'aucune influence ne put le forcer à voter la condamnation capitale contre le général Moreau, et qu'il opina pour une simple détention de deux ans.
Attaché ensuite comme conseil à l'administration des droits réunis, Bourguignon obtint, en 1804, la place de substitut du procureur général impérial près la haute-cour. En 1809, l'empereur le présenta au sénat pour occuper une des places vacantes à la cour de cassation, mais il ne fut pas nommé.
Bourguignon a été mis à la retraite après la seconde rentrée du roi ; il ne conserve que le titre de conseiller honoraire.