Fils d'un notaire grenoblois, cousin de Stendhal, Ernest Hébert, né le 3.11.1817 à Grenoble, passe une jeunesse studieuse dans sa ville natale où il prend ses premiers cours de peinture avec Benjamin Rolland, conservateur du Musée de la ville et professeur de l'Ecole de dessin. Benjamin Rolland est aussi un ancien élève de David et fut professeur des enfats du prince Murat à Naples.
En 1821, la mère du peintre, Amélie Hébert, achète "l'enclos de la Tronche" avec une partie de l'héritage de sa mère. Après la séparation de ses parents en 1834, la maison de vacances de son enfance est un refuge familial très apprécié d'Hébert. Lorsque sa carrière l'entraîne à Paris ou à rome, le domaine reste une étape sur le chemin de l'Italie.
En 1859, Amélie donne à son fils la propriété devenu trop lourde à entretenir pour elle. La maison, qui n'a pas connu de gros travaux depuis son achat, est inconfortable. En 1860, Hébert lance une grande campagne de rénovation pour la rendre agréable et l'embellir.
En 1874, il aménage une écurie, poursuivant en 1875 avec un atelier. S'il rêve un temps de se fixer à La Tronche, les obligations parisiennes le rappellent à ses devoirs de peintre de renom. Les années passant, il renoue avec les séjours plus longs, généralement à l'automne, sa saison préférée en Dauphiné. Il y meurt le 4 novembre 1908 ; sa dépouille est transférée par la suite dans le tombeau édifié, près de sa maison, dans le jardin.
C'est à sa femme, Gabrielle hébert née d'd'Uckermann, que l'on doit la création du premier musée, alors privé, dans la propriété familiale. Elle rassemble sa correspondance et rachète ou collecte systématiquement auprès de ses amis les oeuvres de son mari. En 1934, elle fait aménager des salles d'exposition dans les dépendances qui jouxtent le pavillon de l'atelier. Le musée est inauguré le 24 juin 1934.
René Patris-d'Uckermann, fils adoptif et héritier de madame hébert, fait don de l'ensemble du domaine et des collections au département de l'Isère en 1979.
Formé pendant les années romantiques, Ernest Hébert commence sa carrière avec la percée du Réalisme. Après une formation classique à l'Ecole des beaux-Arts de Paris où il remporte le Grand Prix de Rome de peinture historique, il accède à la notoriété avec "La Mal'aria" au salon de 1850. Un bel avenir s'ouvre devant lui, il partage son temps entre la France et l'Italie, où il a été deux fois directeur de l'Académie de France à Rome. Il devient un portraitiste recherché de la haute société Parisienne du Second Empire puis de la Troisième République.
Toutefois, c'est en Italie qu'Hébert trouve ses sujets de prédilection en peignant des scènes de la vie paysanne empreintes d'un réalisme mélancolique. Il y passe près de 30 années : Le pensionnat à la villa Médicis, les séjours où inlassablement il cherche des motifs pour ces compositions, et les deux directorats, prolongés au-delà du terme fixé.
Après les années 1870 Hébert est sensible au courant symboliste dont il partage les tendances, littéraires et musicales. Il est une figure attachante de l'art académique. Homme cultivé et mélomane averti, il a été lié à de nombreuses personnalités, hommes de lettres, musiciens et artites, notamment à la princesse Mathilde. Le portrait, genre préféré de la bourgeoisie et de l'aristocratie, est parfaitement maîtrisé par Hébert qui sait révéler, avec élégance et subtilité, le statut social du modèle. Mondain, il peint presque exclusivement des femmes de la belle société parisienne.
Source : brochure du Musée Hébert, La Tronche (Isère)