Fiche présentée par M. Jean-Pierre BIBET - APN
Sources : Dictionnaire Biographique Généalogique et Historique du département de l'Yonne (Paul Camille Dugenne)
De SPARRE (Louis-Ernest-Joseph)
(1780 - 1845)
Baron de Kronoberg
Comte de SPARRE
BARON DE L'EMPIRE
Général de division
Lieutenant-général
Pair de France
Conseiller-général
Grand'Croix de la Légion d'honneur
Né le 8 juillet 1780, à Saint-Roch, à Paris (Seine)
Fils du légitime mariage de Louis-Ernest-François de Sparre, baron suédois de Kronoberg, comte français de Sparre, maréchal de camp, et de Adélaïde-Thérèse Hardouin de Beaumois.
Marié le 11 octobre 1798 avec Marie de Montholon-Sémonville (fille de Mathieu, marquis de Montholon, et colonel de dragons, premier veneur de Monsieur et de Angélique Aimée de Rostaing remariée à Charles-Louis Huguet, marquis de Sémonville (Le frère de la mariée était Charles Tristan de Montholon-Sémonville, compagnon de captivité de Napoléon à Sainte-Hélène, puis l'un des exécuteurs testamentaires de l'Empereur.)
Décédé le 9 juillet 1845, à Paris 2è (Seine)
Etat des services :Après la mort de sa mère (1795), il rejoint en Suède sa soeur aînée Marie de Spparre, qui s'est mariée avec le comte suédois Fabian Wrede d'Elima, connétable de Suède. Sa soeur divorce de son époux en janvier 1796. Louis de Sparre s'engage alors comme sergent dans la garde royale à cheval de Suède, à Stockholm.
Enseigne sans appointements, 3 avril 1796.
Enseigne appointé à l'âge de 16 ans, 8 juillet 1796. De retour en France, il épouse le 11 octobre 1798, à Paris, Marie de Montholon-Sémonville, dont la soeur de Marie de Montholon-Sémonville, Félicité, est la femme du général Barthélemy Joubert, ami du général Bonaparte. Le mari de Félicité qui est nommé général en chef de l'armée d'Italie, 6 juillet 1799, quitte aussitôt Paris pour rejoindre ses troupes. Il est tué à la désastreuse bataille de Novi, 15 août 1799. Louis de Sparre adresse alors une lettre au ministre de la Guerre, lui demandant une sous-lieutenance dans la cavalerie pour aller venger son beau-frère en Itale.Cette requête est accueillie favorablement : le jeune volontaire est mis à la disposition du général Championnet, 3 septembre 1799.
Chef d'escadron au 1er régiment de cavalerie polonaise, 22 octobre 1799.
Louis de Sparre quitte sans délai Paris pour aller rejoindre son unité en Italie. Il se trouve à 40 lieues de la capitale lorsqu'il reçoit l'ordre de rebrousser chemin, 7 novembre 1799. Il arrive à temps à Paris pour participer, au côté de Napoléon Bonaparte, comme chef d'escadron, au coup d'Etat du 18 brumaire (9 novembre 1799). Le lendemain, il se distingue lors de la prise du conseil des Cinq-Cents, 10 novembre 1799. Pour le remercier de son aide, les trois consuls de la République lui font cadeau d'un sabre d'apparat fabriqué à la manufacture de Versailles, 1er janvier 1800.
Le même jour, 1er janvier 1800, Louis de Sparre reçoit l'ordre de partir en Hollande, pour y accompagner le père adoptif de son épouse, à savoir l'ambassadeur Charles-Louis Huguet de Sémonville, second mari de sa belle-mère.
Affecté à l'état-major de l'armée de Hollande, 2 janvier 1800.
Chef d'escadron surnuméraire au 4è régiment de dragons, 22 mars 1800.
A La Haye, le général Augereau est très satisfait de lui : dans une lettre adressée au ministre de la Guerre, il dit que " la conduite de cet officier, son intelligence et le zèle qu'il a montré dans toutes les circonstances, lui font mériter des éloges", 6 novembre 1800.Major au 28è régiment de dragons, 8 février 1804.
Un un après le décès de sa femme, 9 avril 1807, il est promu au grade de colonel, recevant le commandement du 5è régiment de dragons, 28 mars 1808.
Général de brigade, 11 avril 1812
Affecté à la 3è division de cavalerie de l'armée du Midi, en Espagne, 14 avril 1812.
Il demande un repos de convalescence au ministre de la Guerre, 27 juin 1813. Celui-ci préfère le muter à l'armée des Pyrénées, comme chef de la 3è brigade de la 1ère division de cavalerie légère, 16 juillet 1813.
Au début de la campagne de France de 1814, Sparre quitte Dax pour se rendre à Paris en janvier 1814 et rejoint la Grande Armée en Champagne.
Lieutenant-général par ordonnance du 9 juillet 1814.
Mis en demi-solde, 1er septembre 1814.Rappelé pour la défense de l'Empire durant les Cent-Jours.
Général de division, commandant la 11è division de cavalerie de réserve, 5 juillet 1815.
Avec ses troupes il quitte la capitale assiègée et se retire derrière la Loire conformément aux closes de l'armistice de Saint-Cloud, 8 juillet 1815.
Mis en non activité à la seconde Restauration, 1er août 1815.
Profitant de sa retraite forcée, Sparre quitte la france pour aller régler en Suède la sucession de sa mère décédée depuis plus de vingt ans et ne retourne à Paris qu'en 1817.
Réemployé dans l'armée et nommé inspecteur général de cavalerie, 1er juillet 1818.
Bénéficiaire d'une pension de 12.000 francs, 28 mai 1824.
Il meurt en fonction d'une attaque aiguë d'apoplexie devant les ducs de Nemours et d'Aumale, fils de Louis-Philippe, en inspectant les troupes sur le Champs de Mars, à Paris, 9 juillet 1845.Campagnes et actions d'éclat:1800 : En Hollande
1804 : A l'armée des Côtes de l'Océan
1806 : En Italie, à l'armée de Joseph Bonaparte, il participe à la conquête du royaume de Naples qui se termine par la prise de la capitale, 15 février 1806.
1808 : En Espagne. Dans la péninsule ibérique Louis de Sparre accomplira trois actions d'éclat.
- A Zamora, il traverse une rivière à la nage avec vingt soldats, pour contourner l'ennemi qui garde un pont avec deux pièces de canon ; il charge ensuite avec ses hommes, dispersant ses adversaires et s'emparant de leur batterie, 6 janvier 1809.
- Chargé de reconnaître l'ennemi avec son régiment, il le rencontre à Baza, fort de 14.000 hommes et l'empêche de passer un défilé depuis 4 heures du matin jusqu'à 3 heures de l'après-midi ; l'ennemi ayant fini par déboucher sur plusieurs points, Louis de Sparre est obligé de se retirer avec ses hommes, sous le feu de six pièces de canon, et sous celui des tirailleurs ; ayant reformé son régiment en arrière, il charge l'ennemi, le culbute, lui prend cinq canons et tue deux canonniers sur leurs pièces ; il retourne ensuite la batterie conquise contre l'adversaire, ébranlant la seconde ligne qui protège le défilé et la mettant en fuite, 3 novembre 1810.
- Sous les ordres du général Soult, il rencontre à Murcia la division de cavalerie du général La Carrera, la met en déroute, tuant le général espagnol et son chef d'état-major, 26 janvier 1811.
Blessures :- Blessé au bras au cours d'une opération en juin 1813.
- Blessé grièvement d'une balle à la jambe à la bataille de Craonne, opposant les troupes de Napoléon à celles de Blücher, 7 mars 1814.
Il devra resté alité huit mois, puis user de béquilles pendant six mois.
Décorations :- Membre (chevalier) de la Légion d'honneur en 1807
- Officier de la Légion d'honneur par décret impérial du 22 décembre 1809.
- Commandeur de la Légion d'honneur par ordonnance du 23 août 1814.
- Grand-Officier de la Légion d'honneur par décret du 29 avril 1834.
- Grand'Croix de la Légion d'honneur par décret du 13 avril 1845.
- Chevalier de Saint-Louis par ordonnance du 27 juin 1814.
- Commandeur de Saint-Louis par ordonnance du 29 octobre 1828.
- Chevalier de l'ordre suédois de l'Epée, 21 juillet 1810.
- Commandeur de l'ordre suèdois de l'Epée, 9 juillet 1814.
. Grand'Croix de l'ordre suèdois de l'Epée, 27 novembre 1815.
Titres :- Baron héréditaire de Kronoberg
- Comte héréditaire de Sparre
- Baron de l'Empire par décret impérial du 9 mai 1811.
- Baron-pair, 25 juin 1822.
Autres fonctions :- Pair de France, 5 mars 1819
- Conseiller général du département d'Indre-et-Loire
Fait partie des 660 personnalités à avoir son nom gravé sous l'Arc de Triomphe de l'Étoile, à Paris (Seine). SPARRE apparaît sur la 5è colonne. (côté Nord)
Il était propriétaire du château de Brizay, en Indre-et-Loire.