Que Napoléon Bonaparte soit classé de manière définitive parmi les plus "grands Capitaines" de l'Histoire , nul ne pourrait aujourd'hui le contester, après les preuves éclatantes qu'il nous a prouvées quant à ses facultés guerrières...
L'écho de ses retentissantes victoires de fait encore entendre de nos jours, sans être aucunement affaibli par le fracas des grandes mêlées qui ont déchiré l'Europe, dans la première moitié du XXème siècle ...
Mais qu'est-ce qui fit son génie et où l'occasion lui fut-elle donnée de l'exercer ?
Quand on considéère le champ si vaste de ses activités créatrices, il n'y a pas lieu de penser que la guerre fut pour lui une fin en soi, mais bien plutôt un instrument de sa politique, cette politique qui constituait l'une de ses préoccupations dominantes, ce qui somme toute, s'avère logique pour la position qu'il occupait alors.
Et il est in téressant d'y voir même un lien de cause à effet, dans le fait que la maturation de son génie militaire a bien pu influencer en lui ce penchant pour la politique ...
Encore que, n'eût-il que la passion de son art, que très vite son intelligence lui aurait fait entrevoir qu'il ne pourrait en tirer le meilleur rendement qu'à la condition d'être seul Maître du jeu.
Ce qui pourrait expliquer qu'au lendemain des Campagnes d'Italie et d'Egypte, il ait songé à s'affranchir de sa "condition de Général de 1ère ligne" tenu de se conformer aux instructions d'un gouvernement débile...
C'est alors qu'il imagina sans peine que pour sortir la France aux abois, de ses graves difficultés, il fallait impérativement que l'action militaire et l'action politique se soient trouvées actionnées par la même main.
Je ne développerai pas plus les tenants et les aboutissants de l'avènement politique de Bonaparte, pour en revenir au sujet posté, le génie guerrier...
C'était un génie qui se mesurait à l'aptitude du Grand Homme à concevoir pour ensuite faire exécuter...
Or, concevoir est une chose, mais exécuter en est une toute autre ; et Napoléon lui-même disait que l'art militaire était un art simple "tout d'exécution" ...
Concevoir, en matière d'opérations de guerre représente un travail de pensée à la fois déductive et inductive, c'est-à-dire n'excluant nullement l'effort d'imagination.
C'est là que l'on peut différencier la stratégie de la tactique, et nous avions déjà évoquer ces facettes de l'art militaire, il y a quelques mois...
Pour simple rappel, la partie stratégie regarde la répartition de nos propres forces dans l'espace dans le but de les amener à rencontrer les forces ennemies pour les décimer.
La partie tactique elle, met en oeuvre, concrètement toute la stratégie élaborée avant que ne comment le combat des deux partis.
Là, les délais de réflexion autorisés sont souvent si courts qu'il importe que les réflexes devancent les pensées.
Il faut bien reconnaître que Napoléon eût toujours une grande faculté et une manière surprenante de se décider , aussi bien stratégiquement que tactiquement.
En effet, combien de fois l'a-t-on vu prompt à redresser une situation ,ou à modifier son dispositif , au tout dernier moment !
Tout comme les grands artistes, et en artiste qu'il était, il savait discerner de suite l'essentiel d'un schéma problèmatique, pour ne retenir que les faits porteurs d'esprit.
Son intuition et son tempérament n'intervenaient souvent qu'en dernier ressort, pour faire jaillir la décision finale tel un éclair ...
Dim 10 Juin - 22:07