Fiche présentée par M. Jean-Pierre BIBET - APN
MANIGAULT-GAULOIS (Joseph-Yves)
(1770 – 1809)
Volontaire de 1791
1er bataillon de volontaires de la Sarthe
Général de brigade
Commandant de la Légion d’honneur
Réglement d'armoiries :
Parti : 1) de sable au chevron d'or, accolé en chef à dextre d'une étoile d'argent, à senestre d'une coquille du même -2) coupé : a) de gueules à l'épée haute d'argent -b) d'azur au rocher mouvant du flanc dextre d'argent, soutenu d'une mer de sinople et surmonté de 3 baïonnettes d'or mouvantes de senestre et sommées d'un léopard au naturel, contourné et s'élançant dans la mer.Né le 14 avril 1770 à La Flèche (Sarthe)
Fils de N..... Manigault-Gaulois, et de Anne de la Primaudière.
Epoux de sa cousine germaine, Marie-Charlotte François de La Primaudière, fille du député conventionnelle dont il eut un fils, Jules Manigault-Gaulois à qui Napoléon, en considération des services de son père, conféra le titre de baron héréditaire par décret du 14 août 1813.
Mort au champ d'honneur sur le champ de bataille d'Avisa, en Espagne, 16 janvier 1809.
Etat des services :Entré au service à l’âge de 18 ans, en 1791, comme sergent au 1er bataillon des volontaires nationaux de la Sarthe.
Sous-lieutenant au 43è régiment d’infanterie de ligne, 1er avril 1792.
Lieutenant au 43è de ligne, 5 novembre 1792.
Capitaine, 5 septembre 1793.
Adjudant-général, chef de bataillon provisoire, 29 mars 1794, confirmé le 30 octobre 1794.
Adjudant-général, chef de brigade, 13 juin 1796
Commandant de la 1ère demi-brigade d’infanterie légère, 13 novembre 1797.
Colonel, 14 mai 1803.
Général de brigade, 29 août 1803.
Campagnes et actions d’éclat :1792 à 1801 : Aux armées du Nord, d’Allemagne, d’Angleterre, de Sambre-et-Meuse, du Rhin et de la Moselle.
1809 à 1809 : Employé à l’armée d’Espagne.
A l’époque des premières guerres de la Révolution, il se signala par un trait de générosité qui n’était point alors sans danger. Etant rentré à Coblence avec l’armée française, il voulait empêcher les soldats de piller une maison, lorsqu’il reconnut parmi ceux qui l’habitaient trois émigrés qui avaient été ses camarades de collège, et qui réclamèrent aussitôt sa protection. Ils auraient été fusillés, si le chef de bataillon Manigault-Gaulois ne les eût cachés et ne leur eût fait obtenir, à force de démarches, des passeports, au moyen desquels il parvinrent à échapper
A une mort certaine.
Dans une autre circonstance, il donna des preuves d’un grand désintéressement. Il avait préservé du pillage un riche couvent de moines, en y plaçant des sauvegardes. Par reconnaissance, le Supérieur lui offrit une voiture magnifique, attelée de 4 chevaux du plus grand prix. Il refuse d’abord ; mais pressé plus vivement, il se détermine à accepter, vend aussitôt la voiture et les chevaux, et en distribue le prix à ses soldats, qui, dit-il, en s’adressant aux moines, l’avaient aussi bien mérité que lui.
S’étant distingué en plusieurs occasion pendant la campagne de 1796, le général Marceau l’appela près de lui en qualité d’adjudant-général à titre provisoire, et le fit confirmer dans ce grade. Manigault-Gaulois resta constamment près de Marceau jusqu’à la mort de ce général, qui fut tué, 22 septembre 1796.
Vers la fin de 1808, Napoléon, passant à Burgos une revue de troupes de nouvelles levées, dont le général Manigault-Gaulois avait le commandement, témoignat sa satisfaction de la belle tenue et de la discipline qui règnaient parmi les troupes ; puis il ajouta : « Général, je suis content de vous ; depuis longtemps je n’ai que des éloges à donner à votre conduite ; dans peu, vous recevre des témoignages de ma satisfaction ; pour l’instant que désirez-vous ? Modeste autant que brave, le général ne demanda rien pour lui ; mais il sollicita et obtint des récompenses pour ses deux aides-de-camp.
Après cette revue, Manigault-Gaulois reçut, conjointement avec les autres généraux de brigade de la division Merle, l’ordre de se porter sur la Corogne, afin de culbuter les Anglais dans la mer.
Il eut le commandement de l’avant-garde de cette expédition ; et ce fut en remplissant sa mission avec tout le zèle dont il avait déjà donné tant de preuves, qu’il reçut un coup mortel à la bataille d’Avisa, 16 janvier 1809.
Chéri de ses soldats et estimé de ses chefs, ainsi que de ses camarades, sa dépouille mortelle reçut d’eux des témoignages marquants du plus sincère regret. On lui rendit les honneurs funèbres à Saint-Jacques de Compostelle, en Galice.
Décorations :- Membre de la Légion d’honneur par décret du Premier Consul du 12 décembre 1803.
- Commandant de la Légion d’honneur par décret du Premier Consul du 14 juin 1804.