Fiche présentée par M. Jean-Pierre BIBET – APN
Sources : Dictionnaire Biographique et Historique des Généraux Français (Courcelles-1822)
Archives nationales – Dossier de la Légion d’honneur côte : LH/515/31
Service Historique de l’Armée de Terre – Fort de Vincennes – Dossier côte 7 Yd 587.
Dessin d’armes : M. Jean-Pierre BIBET, d’après le Dictionnaire Armorial du Premier Empire (A. Révérend)
CHEMINEAU (Jean)
(1771 – 1852)
Baron de l’Empire
Volontaire de 1791
4e bataillon de la Gironde
Général de division
Lieutenant-général
Commandant de la Légion d’honneur
Règlement d’armoiries :
« Coupé : -1) parti :a) de sable au lévrier rampant d’or. –b) de gueules à l’épée haute d’argent. -2) d’azur au palmier terrassé d’or. »Né le 26 avril 177, à Grelet, près d’Angoulême (Charente)
Décédé le 12 juin 1852, à Poitiers (Vienne)
Etat des services :Entré au service comme volontaire, dans le 4e bataillon de la Gironde, 25 septembre 1791.
Sergent-major, 25 septembre 1791.
Sous-lieutenant, 14 juillet 1792.
Lieutenant, 22 vendémiaire an II (13 octobre 1793)
Capitaine, 30 thermidor an II (17 août 1794)
Chef de bataillon, nommé sur le champ de bataille du pont du Var, 6 prairial an X (26 mai 1802)
Chef de bataillon confirmé par brevet du 10 prairial an X (30 mai 1802)
Major du 61e régiment d’infanterie de ligne, 1er nivôse an XII (22 décembre 1803)
Commandant à titre provisoire de la brigade composée des 6e et 61e régiment d’infanterie de ligne du général Coehorn, blessé à Friedland, du 14 juin 1807 au 28 juin 1807.
Colonel du 76e régiment d’infanterie de ligne, 28 juin 1807.
Général de brigade, 22 juin 1811.
Commandant de la 1ère brigade de la division Foy au Portugal, en juillet 1812.
Commandant de la 1ère brigade du général Souham, à la Grande Armée, 10 mars 1813.
Général de division, 31 juillet 1813.
Commandant d’armes de la place de Strasbourg, 25 novembre 1813.
Lieutenant-général, commandant le département de la Vienne, et dans les subdivisions formées par les départements de la Charente Inférieure (Charente-Maritime) et des Deux-Sèvres, 20 mai 1814.
Admis à la retraite, 15 novembre 1815.
Rappelé au service, placé dans la section de réserve de l’état-major général, 7 février 1831.
Admis définitivement à la pension de retraite, 15 avril 1832.Campagnes et actions d’éclat :1793 : Employé à l’armée du Nord.
1794 à 1800 : Aux armées du Rhin, de l’Ouest et d’Italie.
26 mai 1802 : Il rendit des services signalés au combat du pont du Var,
1805 : A la Grande Armée – En Autriche.
1806 : A la Grande Armée – En Prusse.
1807 : Employé à la Grande Armée, en Prusse et en Pologne.
Participe activement au siège de Dantzig.
Il fut chargé de poursuivre activement l’ennemi qui se retirait, sur Pillau. S’étant mis à la tête d’un escadron du 11e régiment de chasseurs, qui faisait partie des troupes sous son commandement, Chemineau déploya toute sa bravoure en chargeant les ennemis dans un bois ; il fit mettre bas les armes à 800 hommes, et se saisit de 3 pièces de canon.14 juin 1807 : A la bataille de Friedland, gagnée sur les Russes, le général Coehorn ayant été blessé le matin, Chemineau prit le commandement de la brigade de grenadiers de ce général, composée des 6e et 61e régiment d’infanterie de ligne. Cette brigade soutint vaillamment les efforts des Russes pendant toute l’action, et prit une grande part au succès de cette affaire.
1811 à 1813 : Affecté au 6e corps de l'armée d'Espagne, 22 juin 1811.et employé à l’armée du Portugal. Il y commanda une des brigades du général Foy.
Après la bataille des Arapiles, perdue le 12 juillet 1812, l’armée du Portugal s’étant ralliée sous Alba-de-Tormès, commença son mouvement de retraite dans la direction de Pénéranda, vers la fin de juillet 1812. Chemineau à la tête de la 1ère brigade de la division du général Foy, formait l’arrière garde de l’armée. L’avant-garde anglo-portugaise, ayant passé la Tormès, à Alba, vint attaquer l’arrière-garde française, et enfonça un des carrés de cette dernière. Un autre carré, formé par le 2e bataillon du 69e régiment d’infanterie de ligne, et au milieu duquel se trouvait Chemineau, arrêta, par sa contenance ferme, la cavalerie anglaise. Les officiers et les sous-officiers, placés dans l’intérieur du carré, firent feu, tandis que les chevaux des ennemis venaient se faire percer par les baïonnettes des soldats des premiers rangs du carré. Le nombre de chevaux et d’hommes ainsi tués forma bientôt un rempart, qui préserva le bataillon du 69e du sort qu’avait éprouvé le carré enfoncé au commencement du combat, et donna au général Foy le temps d’amener une seconde brigade, de seconder celle commandée par Chemineau, et d’arrêter la marche de l’ennemi.
L’armée du Portugal ayant repris, en octobre 1812, l’offensive contre cette armée anglo-portugaise et espagnole, cette dernière battit à son tour en retraite. La division du général Foy se présenta le 25 juillet 1812, devant la ville de Palencia. A la première sommation qui leur fut faite, les anglo-espagnols qui se trouvaient dans cette place offrir d’en ouvrir les portes, si le général Foy se présentait lui-même. Ce général envoya alors un de ses aides de camp ; mais, par une perfidie insigne, le parlementaire fut accueilli par une décharge de mousqueterie à bout portant. Le général indigné par cette action déloyale, donna l’ordre au général Chemineau d’attaquer Palencia.
Chemineau employa d’abord le canon pour enfoncer les portes de la ville ; mais s’apercevant que l’artillerie ne produisait pas tout l’effet qu’il en attendait, il se précipita à la tête des sapeurs du 69e régiment d’infanterie de ligne, fit rompre à coups de hache les portes barricadées, pénétra le premier dans la ville, en poussant l’ennemi l’épée aux reins, arriva rapidement au pont de Carriou, l’emporta de vive force, et se saisit de suite des barils de poudre qui étaient disposés pour le faire sauter. L’ennemi n’ayant pas eut le temps de mettre le feu aux mèches. Le général Chemineau quitte l’Espagne à la date du 10 mars 1813 pour rejoindre l’armée d’Allemagne.
1813 : Employé en Saxe.
Chemineau se distingua au combat de Weissenfels, 27 avril 1813, et fut cité honorablement à cette occasion. Il donna de nouvelles preuves de valeur à la bataille de Lützen, 2 mai 1813, et s’y couvrit de gloire. Dans cette mémorable journée, ce fut lui qui, en faisant tirer le canon, annonça les attaques des ennemis. La principale de ces attaques fut dirigée sur Caïa, que Chemineau était chargé de défendre avec la 1ère brigade de la division Souham, formant en quelque sorte l’avant-garde du corps du maréchal Ney. Il résista à tous les efforts de l’ennemi, et donna par ce moyen le temps à l’armée d’arriver sur le champ de bataille. Quoi que blessé d’une balle qui lui traversa la nuque, le général Chemineau ne cessa point pour cela de combattre, mais ayant eu la jambe droite de fracassé, il fut obligé de quitter le champ de bataille et de se rendre à l’ambulance, où on lui fit l’amputation qu’il supporta avec le courage le plus calme.Blessures :- Blessé d’un coup de feu à la bataille de Hondschoote, 8 septembre 1793.
- A eut son cheval de tué sous lui au combat près de Pillau (Prusse), en mai 1807.
- Reçoit une balle qui lui traversa la nuque, a eut également la jambe droite de fracassée nécessitant de suite l’amputation, a eut deux chevaux tués sous lui, à la bataille de Weissenfels, en Saxe, 27 avril 1813.
Décorations :- Membre de la Légion d’honneur par décret du Premier Consul du 5 germinal an XII (26 mars 1804)
- Officier de la Légion d’honneur par décret impérial du 1er juin 1807.
- Commandant de la Légion d’honneur par décret impérial du 10 août 1813.
- Chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis par ordonnance du 27 octobre 1814.
Titre :Baron de l’Empire, par décret impérial du 19 mars 1808 et par lettre patentes du 26 octobre 1808.
Mention :Son nom est gravé dans la pierre, sur un des piliers, côté Est, de l'arc de triomphe de l'Etoile, à Paris.