Reconstitution historique: je connais aussi

Je vais commencer petit à savoir, il y a 20 ans, la fondation du Xe Escadron des Chasseurs à cheval de la Garde.
Oui, il y a juste 20 ans, 4 amis m'ont fait une des surprises de ma vie.
C'était le jour de mon mariage avec Françoise. Le secret avait été bien gardé. Je sors de l'église (notre petit bled de campagne limitrophe de Rambouillet) et que vois-je ? Mes 4 lascars costumés en cuirassiers Second Empire sur les marches de l'église qui faisaient la haie d'honneur sabre au clair (quatre, ce n'est pas beaucoup mais c'est toujours cela).
Je suis resté saisi, stupéfait: le choc. Tout le monde savait, naturellement, que j'aimais les Cuirs et donc ils s'étaient concertés et avaient loué des tenues au magasin de l'ORTF des Buttes Chaumont, devenu peu après la SFP.
Au bras de ma moitié, je suis donc passé sous la voûte d'acier (selon l'expression consacrée).
Mes 4 copains ont fondé quelques semaines plus tard le Xe Escadron auquel j'ai immédiatement adhéré, c'était bien la moindre des choses.
A l'escadron, et selon les Archives de Vincennes, chaque chasseur devait reprendre l'identité d'un "Ancien", si possible un nom commençant par la même initiale que son patronyme.
Je ne fus pas chasseur, mon goût pour les Cuirs m'ayant porté plutôt sur ces dignes représentants de la grosse cavalerie. Notre période de référence chronologique était 1806. Ayant opté pour le titre de colonel... du 5e Cuir, vous l'avez deviné, (pas vraiment modeste le bonhomme Gribeau!...), je relevai le patronyme de Noirot qui commandait le 5e à Austerlitz et qui, après la bataille, fut affecté au Grand Etat-Major en qualité d'aide de camp. C'était donc conforme à la chronologie et à l'Histoire.
Je commence donc par quelques photos prises au Concours des "Amis d'Historex et de la figurine Historique" de 1988 à Sèvres.
Un premier détail pour calmer vos hurlements: nos tenues de l'époque avaient été bricolées par nous-mêmes et nos moitiés, bien sûr pour la couture. Il y a plein d'imperfections et de détails qui clochent mais, tout était fait par nous et à nos croûtes. Inutile d'insister je pense: l'opération nous a coûté la peau des fesses. On a fait ce qu'on a pu et les améliorations ont suivi, avec le temps et avec l'amélioration de nos moyens financiers. Inutile de me charrier, mes épaulettes étaient à ch... Un peu trop Ancien Régime! Horreur!
J'en ai fait fabriquer une paire plus tard. Coût: 4000 francs. Ajoutez, hors habit, le casque, la cuirasse, le sabre, le ceinturon, les bottes...
Je ne fais pas l'addition, vous tomberiez à la renverse.
Allez, c'est parti.

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Premier pépin, confusion dans les légendes. Je demande au modérateur d'effacer ce lien.

Bonjour Gribeauval.
Parmis vos 4 camarades, n'y avait t'il pas Jean Pierre M., Gabriel M, et Claude V. ?
Ce sont de bons amis à moi qui m'ont racontés vos débuts (X° Escadron) avec les moyens de fortune pour la confection des uniformes.
Lorsque Claude m'a expliqué avec quels "matériaux" étaient "bidouillés" vos unifromes... du vrai système "D" à la Française.
Bonne journée.

Philippe.

Bonjour Philou,
Tout cela est exact à la précision suivante près: les 4 purs et durs du tout début, à l'origine du Xe Escadron, furent les cuirassiers qui firent la haie d'honneur à mon mariage avec Françoise P., figuriniste professionnelle de talent. Ils avaient loué des tenues de cuirassiers Second Empire au magasin de l'ancien ORTF avant que cela ne devienne la SFP.
J'ai bien connu ce magasin qui, à la disparition de la SFP, a dû hélas être bazardé et dispersé entre des plaisantins avides de pognon qui n'en ont rien à f... . A mon humble avis, un scandaleux gâchis monumental géré par les technocrates ministériels auxquels j'aurais eu un plaisir fantastique à botter le séant. Ce magasin regorgeait littéralement de costumes d'un luxe et d'une richesse inouïs, dont des tenues militaires de toutes époques, du simple soldat au maréchal, avec les armes s'il vous plaît, le tout avec une exactitude à couper le souffle même s'il s'agissait bien entendu de bidouille. Je n'ai plus jamais revu pareille caverne d'Ali Baba. C'était aux Buttes Chaumont et c'est bien simple, tout un vaste bâtiment de plusieurs étages lui était consacré. De quoi tomber à la renverse.
Ces 4 cuirassiers donc étaient Jean-Pierre M., Michel F., Claude V. et le regretté Michel A. brutalement et prématurément disparu.

Voilà pour répondre à ta question. Je confirme absolument les détails de Claude V., ce fut un travail acharné avec des moyens réduits car on n'a pas idée du coût de la reconstitution d'une tenue Empire par exemple.
Si ce n'est pas astronomique, c'est nettement au-dessus des moyens de
nos bourses moyennes. Et tout cela s'est fait dans la bonne humeur et la convivialité. Chez moi, par exemple, j'ai eu jusqu'à 16 personnes à table pour des soirées mémorables.

Si j'ai abandonné la série commencée sur le sujet de la reconstitution historique, c'est que j'ai pris conscience que cela n'intéressait pour ainsi dire personne. Et, comme personne n'a demandé la suite...

Bonsoir
Gribeauval

Et bien moi ça m'intéresse, na !
Merci de votre réponse Gribeauval.

Phil.

Chapeau, des costumes fait mains!

Tu sais la machine à coudre, ils ne connaissaient pas encore

La "chance" pour nous c'est d'avoir à refaire des tenues qui n'ont pas connu l'industialisation, ou tout était fait mains peu de machines ( travail du métal et encore) donc c'est assez facile avec beaucoup de guillemets bien entendu.
Pour réussir ces tenues il ne suffit pas de trouver la couturière qui va bien, car l'habillement du 19 ème siècle militaire ou civil c'est du pareil au même n'est pas conçu et ajusté comme il peut l'être aujoudhui.
Je ne porterai pas de jugement de valeur sur ceux qui réalisent nos tenues, mais très rare sont ceux ou celles qui ont cette maitrise, le coup d'oeil qui va bien.

Mais non philou, tout a commencé avec le rassemblement des amis d'historex sur la grand place de Bruxelles.
Les gaillards pensaient pouvoir refaire les uniformes de chasseurs à chevale parce qu'ils savaient les peindre.
Je ne me moque pas, mais Claude V, mon maréchal des logis préféré m'a racontré à de moultes occasions la haie d'honneur d'un vieil ami, les gens qui les prenaient pour les pompiers. C'est toujours raconté avec beaucoup de passion et je ne m'en lasse pas.
D'ailleurs ce vieil ami avait un faible pour les cuirassieur d'où l'uniforme de colonel porté par ce vieil ami à ROCHEFORT en 2000.