JEAN-BAPTISTE-JOSEPH SOURD
Né Le 26 JUIN 1775 à Signes (Var).
Décédé le 02 août 1849 à Paris.
Il s'engage en 1792 à l'âge de 17 ans avec les volontaires de son département et participe à la campagne d'Italie.
Il se distingue au siège de Gênes en dégageant André Masséna,enveloppé de cavaliers autrichiens,celui-ci le plaça comme maréchal-des-logis dans les guides de l'armée d'Italie.
Il reçoit une première blessure à la jambe lors du passage du Mincio en décembre 1800.
A la paix de 1801,il comptait déja 11 campagnes et 2 blessures.
En 1803,il passa au 7ème chasseurs à cheval comme sous-lieutenant.
Deux coups de baïonnette qu'il reçut à Iéna lui valurent le grade de lieutenant en 1806.
A Eylau,il est blessé et fait prisonnier par les russes.
Après dix mois de captivité,il reprend du service à la campagne de Wagram où il est fait capitaine le 7 avril 1809.
En 1812,il entra en Russie comme chef d'escadron et enleva le 18 octobre,au-dessous de Polotsk,un corps de 2000 russes.
Arrivé à Borisow,lieu désigné pour le passage de l'armée,il franchit le premier la rivière à la nage à la tête du 7ème chasseurs,sous les yeux de Napoléon,chacun de ses cavaliers ayant un voltigeur en croupe.
Pendant la retraite,il contint et battit des nuées de cosaques.
Après l'armistice en sepembre 1813,l'Empereur étant à Dresde lui remit le brevet de colonel et le titre de baron de l'Empire .
A Leipzig à la tête du 20ème chasseurs à cheval,on le vit culbuter devant lui infanterie,cavalerie,artillerie et s'emparer de la redoute de Gustave-Adolphe.
Dans la nuit qui précéda le combat de Hanau,il reconnut le champ de bataille où Napoléon lui conféra la Croix d'officier de la Légion d'Honneur.
Dans la campagne de 1814,il exécuta plusieurs brillantes charges à La Chaussée,contint toutes les têtes de colonne de Blücher à La Ferté-sous-Jouarre et soutint la retraite de l'armée,en recevant sa 9ème blessure à Fère-Champenoise le 9 février 1814.
Il contribua aux succès de Grouchy à Champaubert,à Montmirail,à Vauchamps,il dégagea l'infanterie de la Jeune Garde à Arcis-sur Aube.
Ensuite il se jeta avec 400 chevaux dans Bar-le-Duc et battit dans les rues même de cette ville un corps russe considérable.
Après la journée du 30 mars,il passa la Seine à Melun pour se rendre à Fontainebleau auprès de l'Empereur.
La Restauration lui donna le commandement des lanciers de la Reine qui deviendra le 2ème rgt de lanciers lors des Cent-Jours,ainsi que la Croix de Saint-Louis.
Au retour de l'île d'Elbe,Napoléon le complimenta sur sa bravoure à l'assemblée du Champ de Mai et l'envoya au 2ème corps de l'armée du Nord,où il débuta pal la journée de Fleurus.
A waterloo,chargé par le comte Lobau d'attaquer l'infanterie anglaise dans sa position en deça de Gennapes,il la tourne,la culbute et la oursuit jusque sur la route de Bruxelles;mais forcé par un contre-ordre de se replier sur le point d'attaque,il traverse Gennapes au grand galop,puis il rencontre dans un défilé,un régiment de cavaliers anglais dont le colonel le somme de se rendre;pour toute réponse le colonel Sourd lui traverse le corps avec son sabre,mais lui-même atteint de six blessures,ne pouvant plus soutenir son arme (les muscles du bras et l'artère brachiale avaient été coupés),il se fit asseoir sur une borne,le long d'un chemin,de là il excitait ses hommes par ses cris.
Le chirurgien Larrey appelé sur les lieux pratiqua l'amputation,pendant que le colonel dictait une lettre à l'Empereur pour le prier de lui conserver le commandement de son régiment....
D'après Larrey,non seulement il ne manifesta aucun signe de douleur mais à peine le pansement de la plaie du moignon fut-il terminé,qu'il remonta à cheval et s'éloigna....
Son certificat médical établit par Poussiergues (chirurgien-major du 2ème lanciers) indique que Sourd reçut six coups de sabre à Gennapes,il précise que malgré son affaiblissement total et la perte considérable de son sang avant et pendant l'opération,malgré les douleurs occasionnées par les différentes contusions qu'il reçut sous les pieds des chevaux au moment des diverses charges de cavalerie,la guérison du baron Sourd s'est opérée en l'espace d'un mois jour pour jour,époque à laquelle il se remit à la tête de son rgt.Le chirurgien précise qu'il avait effectué après son amputation un trajet à cheval de plus de 150 lieues (600km) !.
La révolution de juillet le tira de sa retraite et le vit combattre pendant les trois journées.
Il eut mission d'organiser le rgt de lanciers d'Orléans,il en fit un des plus beaux corps de cavalerie de l'armée.
Nommé maréchal de camp à la revue du 1 mars 1831,il quitta non sans regret son régiment,pour aller prendre le commandement de Tarn-et-Garonne,où il reçut en 1837 la décoration de Commandeur de Légion d'Honneur.
Il est mis en retraite en 1848,l'héroïque amputé de Waterloo est mort à Paris le 2 août 1849 après avoir reçu les adieux du président de la République,ceux de Jérôme Bonaparte,du général Rullière(ministre de la guerre) et de ses nombreux amis.