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........ (Sources...Uriel Ospina).....
Déserteur Par Amour..Héros de l'Indépendance Sud-Américaine..
Un Officier de Napoléon, brillant, courageux, est emporté par la passion...Et les aventures commencent, plus nombreuses, variées et émouvantes que dans un roman...Le destin de ce soldat s'emmêla à celui de l'Amérique du Sud.
Au mois d'octobre 1808, le lieutenant de cavalerie légère, Alfred Emmanuel de Roërgas
Serviez fut transféré à Pau où se trouvait son oncle, le Général comte de T...., chargé par l'Empereur de constituer un corps d'armée destiné à entrer en campagne en Espagne. Au préalable, le lieutenant Serviez avait été attaché au service de son oncle, dont le corps d'armée était cantonné dans la capitale du Béarn.
Appartenant à une ancienne famille originaire du Languedoc, le jeune lieutenant de cavalerie avait fait ses armes dans la campagne d'Italie, ainsi que son père, officier général dans l'armée, dont il était l'attaché. Rejeton d'une famille de la plus authentique tradition militaire au service de son pays, le lieutenant Serviez prolongeait en lui une déjà longue liste de fidèles serviteurs de la France.
Il avait commencé une très belle carrière sous Napoléon. Il s'était battu à Iéna. Discipliné, courageux, il était promis à un brillant avenir. Lorsqu'il fut envoyé à Pau, il était fier de son transfert. Il était loin de se douter que cette mutation devait décider autrement de son avenir.
Peu de temps après son arrivée à Pau, le lieutenant Serviez fit la connaissance de la comtesse F...., épouse d'un général très apprécié de Napoléon. Stéphanie...ainsi s'appelait la belle comtesse, était d'une beauté resplendissante. Elle appartenait à une illustre famille, jouissait d'une considérable fortune et de l'estime de tous ceux qui l'approchaient. Mère de deux enfants, sa grace personnelle et le charme qui se dégageait de sa personne faisaient de ses salons le rendez-vous de la meilleure société béarnaise.
La jeune comtesse ne tarda point à se montrer particulièrement attirée par le lieutenant. Celui-ci à son tout, ne put être insensible aux charmes de la belle générale. On les voyait ensemble dans toutes les soirées élégantes de la ville. Et ce qui devait arriver arriva un beau jour....tous deux tombèrent éperdument amoureux l'un de l'autre.
Le corps d'armée, dont la constitution avait motivé son transfert à Pau, ayant été formé, le lieutenant Serviez dut partir pour l'Espagne. Il franchit donc la frontière avec son régiment de cavalerie sous les ordres de Napoléon qui entamait une nouvelle campagne au-delà des Pyrénées.
La séparation ne fut pas de longue durée. Blessé d'un coup de sabre à la poitrine dans un engagement près de Vineiro, le lieutenant Serviez demanda et obtint sans difficultés une permission pour aller se faire soigner à Pau. Il arriva à Pau le 7 décembre 1808... à bord d'une calèche fournie par le gouverneur d'Alava. Rentré en France, sa première pensée ne fut autre que d'informer son amis de son arrivée et de lui demander un rendez-vous privé. Ce qu'elle s'empressa d'accorder dans la joie.
L'entrevue fut pourtant dramatique. La comtesse avait bien des raisons pour être inquiète. Elle avait même de très mauvaises nouvelles à communiquer...elle était enceinte.... et son mari, le général comte de T...., venait de lui faire savoir par lettre qu'il rentrerait bientôt à Pau profitant d'une permission spéciale accordée par Napoléon. Il fixait même la date à quelques jours près.
Inutile de dire le désarroi qui s'empara du couple. Ils restèrent longtemps en silence. La comtesse craignait le scandale avant toute autre chose. le lieutenant marié et père de famille, n'avait pas moins de raisons pour être inquiet....il vit sa carrière brisée par les conséquences d'une liaison clandestine avec la femme d'un officier supérieur tenu en haute estime par Napoléon.
En proie tous les deux à l'angoisse la plus affreuse, ils n'arrivaient pas à choisir une solution. En plus, ni l'un ni l'autre ne voulaient une décision qui les obligerait à se séparer.
La veille de l'arrivée à Pau du général de T...., Serviez rencontra Stéphanie pour la dernière fois. Au cours de l'entrevue, le désarroi et l'angoisse de la jeune femme le touchèrent profondément. Il n'hésita pas à sacrifier sa carrière pour l'amour de celle qu'il aimait, en lui proposant la seule solution possible dans un pareil cas....la fuite.
La comtesse eut des réticences que le lieutenant sut vaincre. Ils n'avaient dorénavant qu'à partager une existence traquée, reniée par leur monde...ils devaient tout sacrifier à leur bonheur. Elle quitterait son mari, ses fils, son milieu.. pour le suivre. Lui aussi abandonnerait sa famille, sa femme, ses fils, son honneur militaire, pour aller cacher avec elle ses amours loin de France.....Non sans appréhension, ils mirent au point un plan.
La comtesse donna au lieutenant la clé du jardin de sa maison et une deuxième d'une porte dérobée qui s'ouvrait discrètement sur ses habitations...le soir, vers onze heures, prétextant une migraine, Stéphanie quitta le salon et gagna sa chambre à coucher. la, elle écrivit une dernière lettre à son mari, rangea ses affaires, embrassa ses deux fils qui dormaient et attendit....
A onze heures et demie précises, comme il était onvenu, Serviez apparu...dehors attendait son aide de camp avec deux chevaux. Toute la nuit, les troix cavaliers chevauchèrent sans arrêt. A l'aube, ils arrivèrent à Condom. le soir, ils reprirent la route, vers Bergerac. là, tous les trois prirent une chaise de poste qui les déposa à Saint-Servan, sept jours après. Serviez cacha son identité sous le nom de Santa-Cruz, et Stéphanie dut se déguiser en homme avec les habits achetés par l'aide de camp.
Arrivé à Dinard, Serviez connut les dispositions prises contre lui par l'Empereur. Son signalement, ainsi que celui de sa compagne, avaient été diffusés à tous les poste de police. Ordre était donné de mettre en prison l'officier, accusé du délit de désertion. De Dinard, ils réussirent néanmoins à passer à Saint-Malo où deux pêcheurs les transportèrent à bord de leur bateau pendant le nuit à Guernesey.
Le 26 décembre, ils arrivèrent à Richmond où... Serviez et Stéphanie furent reçus à bras ouverts, comme des réfugiés par des Français exilés après la Révolution. A Richemond la comtesse mit au monde un enfant qui comble de joie l'esprit du lieutenant Serviez, assailli par les plus cruels pressentiments.
En Angleterre, Serviez voulut s'engager dans l'Armée. Mais la demande, quoique appuyée par des puissantes relations, fut poliment refusée. Vexé dans son amour-propre et décidé à gagner l'Amérique, il pris place à bord du premier bateau en partance pour le Nouveau Monde. Il s'embarqua sur " L'Etna "...avec Stéphanie et son fils, pour les Etats-Unis, en 1810. A New York, M. et Mme de Cowerney, une famille américaine qui avait déjà été prévenue par lettre par Mrs. Brithmond, leur hôtesse anglaise, lui prodigua un accueil hospitalier.
En Amérique, le lieutenant Serviez écrivit une lettre au Président Maddison pour lui offrir ses services dans l'Armée. Or juste au moment où il la cachetait, il eut connaissance qu'un insurrection contre l'Espagne venait d'éclater au Venezuela.
Il décida de s'engager dans la nouvelle armée des patriotes. Pour celà il devait quitter Stéphanie et son fils. Personne ne put le dissuader de ses projets. Il avait une dette à régler avec son pays et avec lui même. Il était un déserteur mais il n'était pas un lâche. Il voulait se battre pour l'honneur de la France qu'il avait bafouée. Ainsi il se racheterait devant ses compatriotes, même au prix de son bonheur auprès de la comtesse.
...A.....Suivre....