L'Arc de Triomphe, place du carrousel

Source : Recueil de gravures représentant les bas-reliefs qui ornent l'Arc de Triomphe de la Place du Carrousel (1809)

Ce superbe édifice, qui ne laisse rien à désirer pour la richesse, l'élégance et la beauté, a de hauteur 45 pieds ; sa largeur est de 60, et son épaisseur est de 20 pieds et demi. Il est élevé à la gloire de la Grande Armée

Les Arcs de Septime Sévère et de Constntin semblent avoir servi de modèle à ce monument ; comme eux, il se compose de 3 arcades dans sa largeur, mais il a de plus une arcade transversale qui coupe les 3 autres en croix, et qui est à peu-près dans l'alignement du guichet Marigny et de la rue de l'Echelle.

La baie de la porte du milieu a 14 pieds, celle des autres est de 8 pieds et demi environ. toute l masse de la construction est en pierre de liais, d'un grain très beau, appareillée avec le plus grand soin. 8 colones de marbre rouge du Languedoc ornent les deux faces principales, et soutiennent un entablement enressaut, dont la frise est en griote d'Italie, et sur lequel sont placées autant de statues.

Ces colonnes sont d'ordre corinthien, avec embasses et pitaux de bronze. Au-dessus est un attique surmonté d'un double socle que couronne un quadrige. Telle est à peu près la disposition du plan. Passons à la description des ornements.

Les voûtes en arête des portes latérales sontdécorées de foudres, de branches de lauriers, de palmes, et du monograme de l'Empereur. Dans la voûte de la porte du milieu, qui est ornée de caissons, on a placé au centre un bas-relief qu'on voit horizontalement, et qui représente S. M. en habits impériaux, couronnée par une Victoire.

ce morceau de sculpture est de M. Lesueur, et les figures des Fleuves qui occupent (...?) des archivoltes sont de M. Boichot. Tous les ornements sont de MM. Gorgery et besnier, à l'exception des trophées d'armes placés dans les archivoltes des petites portes à l'extérieur, dont M. Montpellier est l'auteur.

MM. Taunay et Dupasquier ont sculpté les 4 Renommées de la porte du milieu ; le premier, celles qui sont duncôté des Tuileries ; le second, celles du côté du Louvre.

Au-dessus des petites arcades sont placéesdes bas-reliefs de marbre blanc, dont les sujets offrent autant d'actions de la campagne de 1805. Des inscriptions françaises, mises au-dessous, servent à les faire connaître ; elles sont en lettre d'or sur un fond de griote d'Italie.

(A suivre)

Description des Bas-Reliefs dans l'Ordre qui suit, commençant par celui à gauche du spectateur, entrant par le Carrousel ; savoir :

CAPITULATION DEVANT ULM

ENTREE A VIENNE

ENTREE A MUNICH

ENTREVUE DES DEUX EMPEREURS

PAIX DE PRESBOURG

Ce bas-relief représente le général mack, présenté à S. M. l'Empereur des Français, immédiatement après la capitulation de cette ville, le 17 octobre 1805.

Deux jours après cettec apitulation, S.M. l'Empereur accorda une audience au général mack, après laquelle il signa une addition à la capitulation, qui stipule qsue la place sera évacuée le lendemain 20. On y a trouvé 27.000 hommes, 3.000 chevaux, 18 généraux et 60 pièces de canons attelées.

Une telle victoire est bien digne d'être mise à la postérité.

Au-dessus du fronton de ce bas-relief, sont placées deux statues ; celle à gauche représente un cuirassier, par M. Launay ; celle à droite représente un dragon, par feu M. Corbet.

Par M. Esperciaux

Le général Rapp, aide-de-camp de S.M. l'Empereur des Français, lui présente le général Repnin, qui remet son épée, et d'autres prisonniers faits à cette bataille. Le général Bernadotte est à la gauche de S. M. l'Empereur.

Des troupes ennemies, épouvantées par l'artillerie nombreuse et formidable des Français, s'étaient réfugiées sur la place ; 20 000 d'entr'elles sont engloutis, 30 000 sont faits prisonniers. Artillerie, drapeaux, étendards, chevaux, bagages, sont au pouvoir des Français. C'est une des actions les plus mémorables dont on avait jusqu'alors un terrible exemple ; aussi est-il regardé capable de décorer ce monument. Les deux militaires représentés au-dessus sont un chasseur à cheval, de M. Faucon ; le second, un carabinier de cavalerie, par M. Chinard.

ENTREE A VIENNE

Par M. Deseinne

l'on voit sur ce bas-relief le clergé, la noblesse, et le corps municipal de la ville, arriver en députation à S.M. l'Empereur des Français, et lui présenter les clefs de la place, comme un témoignage de respect et de soumission au vainqueur. Le prince Murat est à la gauche de S. M. l'Empereur.

cette expédition datte du 22 novembre 1805. on trouva dans cette ville plus de 2000 pièces de canons ; une salle d'armes garnie de 100 000 fusils ; des munitions de toute espèce ; enfin, de quoi former l'équipage de campagne de 3 ou 4 années.

ENTREE A MUNICH

Le sujet que représente ce superbe morceau, est le Roi de Bavière, que l'Empereur des français reconduit dans sa capitale. Une foule de peuple, dans l'attitude du respect et de la reconnaissance, arrive au-devant des deux souverains. de l'autre côté, l'on voit la suite des monarques jouissant à la fois de la double satisfaction de voir leur intimité, et l'accueil que les princes paraissent témoigner au peuple.

Les statues placées au-dessus représentent un grenadier, par M. Dardel,et un carabinier de ligne, par M. Moutoni.

Ce sujet représente l'Empereur d'Autriche, se présentant au bivouac de l'Empereur des Français, pour lui faire des propositions de paix et lui demander un armistice. Le vainqueur l'accorda, et l'on se soumet aux conditions imposées par lui.

C'est dans la conversation que ces deux monarques eurent ensemble, que l'on remarque l'Empereur napoléon disant à l'Empereur d'Autriche :"Je vous revois dans le seul palais que j'habite depuis deux mois." François II lui répondit :"Vous tirez si bon parti de cette ahbitation qu'elle doit vous plaire."

Les statues qui sont-audessus représentent un canonnier, exécuté par M. Bridan ; et un sapeur, par M. Dumont.

PAIX DE PRESBOURG

Par M. Lesueur

Ce bas-relief est le seul des 6 qui soit traité allégoriquement. Au moment où l'histoire écrit, près de la ville de Presbourg, la campagne de 1805, la Victoire trace, avec la pointe de son épée, le mot Paix. Au-dessus de leurs têtes parait dans le ciel, le signe zodiacal du mois de la date du Traité ; il a rapporté au 25 décembre. Au milieu, paraît la ville de presbourg sous la figured'une femme, portant une couronne murale, et appuyant le bras droit sur un écusson qui marque le mot Presbourg. A sa droite est une renommée qui répand des couronnes sur des militaires chargés de faisceaux d'armes. Au-dessus est un aigle tenant l'épée de l'empereur Napoléon. On distingue, sur le devant, différents attributs de guerre, un mortier, une giberne, des bombes et des boulets.

Au-dessus de ces bas-reliefs est une espèce de frise composée d'enfants portant des guirlandes de lauriers, et plus haut encore dans l'Attique, on a sculpté de petits bas-reliefs, où des figures allégoriques sont représentées tenant les armoieries de l'Empire et celles des nations vaincues. Ce sont MM. Gérard, Dumont, Callamar et Fortin qui les ont exécutés.

Le quadrige qui couronne ce monument est de M. Lémot, à l'exception des chevaux qui sont antiques ; ce sont ceux qu'on a conquis à Venise, et que l'on connait vulgairement sous le nom de chevaux de Corinthe. Les deux figuresde la Victoire et de la Paix qui retiennent les chevaux, le char et la figure qu'on doit y mettre un jour, et que la reconnaissance y place déjà, sont en plomb et dorés d'or mat ; au-dessus de laporte du milieu sont 2 tables de marbre blanc, sur lesquelles doivent être placées les inscriptions que la 3eme classe de l'institut s'occupe maintenant à rédiger.

Les sculptures de la grande Voûte et des Voûtes d'arête sont de M. Thelen, le modèle des chapitaux est de MM. Besnier et Georgey, ainsi que tous les ornements de l'Attique de l'entablerment ; enfin de tout ce qui orne les moulures.

la ponte des chapitaux en bronze et ciselure,estde m. delafontaine.

FIN