né le 13 avril 1755 à la Ciotat,mort à Aubagne le 28 septembre 1818.
- en 1769,dès l'âge de quatorze ans,il navigue avec son père commandant d'un navire marchand réquisitionné en 1778 par la marine royale.
- Fait partie de l'escadre de l'amiral d'Estaing,combat à la Grenade et à Savannah en 1779, fait partie du convoi qui suit l'escadre de Suffren.
- Fait la campagne des Indes,où il commande un navire de la compagnie en 1792 et 1793.
- prisonnier des anglais,libéré.
- Capitaine de vaisseau en 1794,est blessé par trois fois sur le" trente et un mai" au cours de deux combats successifs.
- Participe à l'expédition d'Irlande,passe en méditerranée,combat devant Fréjus en 1795, débloque une division navale enfermée dans Smyrne,prend une frégate anglaise.
- Fait campagne sur les côtes de France dans l'escadre de Villeneuve, commande la frégate "Vengeance" en 1797/98.
- Participe à la campagne de Syrie où il commandele vaisseau "la Cause"
- Il est à Aboukir comme chef d'état major de Brueys à bord de "l'Orient" le 1er août 1798:blessé il réussit à se sauver à bord d'une chaloupe peu avant que la plus belle unité et aussi la grosse de 120 canons n'explose; il a été de ceux comme Decrès et Villeneuve à préférer soutenir Brueys dans sa décision de subir le choc de l'escadre anglaise dans une position d'attente, avec les conséquences que l'on sait.
- Nommé Contre-Amiral le 7 novembre 1798,il commande les forces navales opérant sur les côtes d'Egypte,assiste aux sièges de Jaffa et de Saint Jean d'Acre.
Bonaparte,sans nouvelles depuis plusieurs mois sur la situation du pays,avec le besoin d'y rentrer en vainqueur de sa campagne,avec le souhait de Talleyrand de le voir venir à Paris, confie à Ganteaume qui est réticent (il ne cache pas les difficultés d'une telle opération,voire les exagère devant la présence des navires anglais dans les parages) le soin d'organiser son retour d'Egypte.En octobre 1799 quatre bâtiments vont effectuer le retour,dont le "Muiron" commandé par Ganteaume, sur lequel Napoléon a embarqué.On notera au passage que le véritable commandant de cette petite division c'est le futur empereur:C'est lui qui donne à l'Amiral la route à suivre,près des côtes,alors que la route préconisée par ce dernier est "inquiète" voire "monotone" d'après Bourrienne.De fait les bâtiments ayant dérivés, emportés par les courants donneront l'impression aux yeux des officiers de l'armée que l'Amiral va finir par les ramener à leur point de départ.Mais à la décharge de l'Amiral, celui-ci agissait par excès de prudence,dans une "inquiétude impossible" dira encore Bourrienne.Du reste le secrétaire de l'Amiral anglais Cokburn rapportera que " si Napoléon avait laissé Ganteaume livré à lui-même, il se serait fait capturer cinq fois pour une"
- Nommé conseiller d'état en 1800, il commande la flotte de Brest, retourne en méditerranée pour transporter des renforts,n'y parviendra pas et ramènera les troupes à Toulon malgré trois tentatives infructeuses dues à l'opposition des troupes barbaresques.Sur le trajet il prendra néanmoins un vaisseau, trois navires anglais, et rien ne pouvait l'empêcher d'arriver à Alexandrie; mais le contre Amiral s'était épuisé depuis son départ jusqu'au détroit et il se laissa convaincre que ses vaisseaux avaient besoin de réparation,chose parfaitement réalisable en mer, et cingla directement sur Toulon où il mouilla le 20 février 1802.De plus quand Bergeret lui signala que les anglais qui rodaient alentours n'étaient que quatre, il n'osa aller à leur rencontre.Si Ganteaume ne manque pas de bravoure,il reste obnubilé par le souvenir d'Aboukir et l'idée de la défaite.Il s'en excusera auprès de Napoléon qui sera indulgent et qui,mieux lui enverra le général Lacué pour lui remonter le moral.
Las, quinze jours plus tard une seconde occasion se présente à l'est de la Sardaigne, et Ganteaume évite l'anglais par une "manoeuvre habile" et regagne Toulon.Cette fois Napoléon ne cache pas son mécontement, mais une fois de plus lui accorde son indulgence.
Ganteaume toutefois a un autre argument,dans son rapport il lui écrit " j'attire votre attention sur l'état où on laisse les matelots arriérés de solde depuis quinze mois,nus,mal nourris,découragés,affaissés sous le poids de la misère laplus profonde et la plus humiliante" Napoléon s'il reconnaît la difficulté de la croisière,s'empressera de rajouter que Ganteaume "n'a pas rempli son but, ce qui aurait permis de sauver l'Egypte" il rajoutera plus tard à Sainte Hélène une autre appréciation sur les capacités de l'Amiral quand il écrira" Ganteaume n'était qu'un matelot nul et sans moyens,qui avait perdu par trois fois la conservation de l'Egypte"
- Nommé préfet de Toulon en 1802.
- Nommé Vice-Amiral en 1804, il commande l'armée navale de l'Océan à Brest, immobilisée à cause du blocus.Il tentera une sortie avec une division le 25 juillet 1804 jusqu'au raz de Sein, mais rentrera aussitôt se remettre à l'abri dans l'arsenal devant une escadre anglaise déterminée.
- Nommé à deux reprises ministre de la marine par intérim pendant quelques mois en 1805 et 1806.
- Commande l'armée navale de méditerranée, ravitaille Corfou et s'empare d'une frégate anglaise.Avec une escadre composée de quinze vaisseaux, renforcée des cinq qu'Allemand conduit en méditerranée en janvier 1808, il devait aller à Naples pour y prendre l'armée du roi Joseph et la débarquer en Sicile.Apprenant la présence autour de l'ile de la flotte anglaise et considérant qu'elle lui est supérieure, il renonce une fois de plus à l'opération, rentre à Toulon après deux mois d'absence satisfait d'y ramener l'escadre au complet.Et Napoléon ne lui fera encore aucun reproche.
- Commande le bataillon des marins de la garde en 1811.
Adhère à la déchéance de Napoléon, se tient à l'écart des cent jours.Il votera aussi la mort du Maréchal Ney.
le Vice-Amiral Ganteaume est fait:
- Grand Aigle de la légion d'honneur en 1805,
- Comte d'Empire en 1810,
- Chevalier de Saint Louis en 1814,
- Pair de France en 1815.
Son nom est inscrit au pilier sud de l'Arc de Triomphe.