Né à Brest le 13 janvier 1748, mort à Paris le 12 novembre 1832.
- Fils d'un capitaine de vaisseau, il est garde marine en 1762, prend part à l'expédition de Rio de Janeiro puis sert sous Lamotte-Picquet contre les corsaires de Salé en 1763 et 1764, sur les côtes d'Espagne et aux Antilles.
- Enseigne de vaisseau en 1770,sert à l'ile de France, à Ceylan d'où il part en voyage d'exploration. A bord d'une chaloupe aux abords des iles kerguelen, s'éloigne de son navire, le perd de vue et ne le retrouve pas. Il est recueilli par une gabare qui, passant de Timor au cap Espérance le ramène à Brest en 1773.Il repart pour l'ile de france, commande une corvette avant d'être envoyé en Angleterre en mission pendant trois ans.
- Lieutenant de vaisseau en 1778, il commande le lougre " Coureur" qui accompagne la "Belle poule" avec qui il livre combat perdu contre " l'Aréthuse" anglais en Manche, obligé de se rendre. Il refuse d'être considéré comme prisonnier, la guerre n'étant pas déclarée, mais il est retenu néanmoins pendant deux ans en Angleterre.
- Chevalier de Saint Louis en 1780, il fait campagne dans le golfe de Gascogne puis en Inde. Commande une frégate dans l'escadre de Suffren, prend part au combat de 1782.
- Capitaine de vaisseau en 1784, sert sur les côtes de l'Inde jusqu'en 1790. Prend le commandement de la division, se rend en Chine et à Manille jusqu'en 1792.
- Contre Amiral en 1793, nommé à la direction des cartes et plans de la marine, nommé Vice-Amiral le 22 septembre 1796.
- A cinquante six ans, il ne renonce pas pour autant à demander a être décoré officier de la légion d'honneur. Napoléon va signifier à Decrès l'objet de son refus sans appel, considérant que Rosily a tort de se comparer à d'autres ( Bruix, Missiessy, Gourdon, Lacrosse etc..) qui s'exposent à la mer à tous les dangers et qui de ce fait ont plus de mérite que lui qui reste à Paris. Il rajoute " qu'il n'est pas si vieux qu'il ne puisse rendre des services à la mer. Il demande à Decrès " voyez à l'employer ou bien qu'il reste comme il est, mais que je n'entende plus parler de lui de quelconque avancement" Napoléon considère qu'il n'a rien fait depuis quinze ans, qu'il est bon officier, sans plus.
Rosily n'obtiendra sa décoration qu'en Aoùt 1804 au camp de Boulogne, avec quantité d'autres dont certains ne rendront pas les services attendus.
Il n'est donc pas question à fortiori que Rosily succède à Latouche-Tréville.Ce sera Villeneuve qui prendra la fonction.
- Et puis vient Trafalgar le 21 octobre 1805.Napoléon ne s'attendait pas à pareille debâcle. Le remplacement de Villeneuve ne fait alors plus aucun doute, mais le remplacer par qui? Il va désigner Rosily par défaut, celui là même qu'il avait écarté un an avant: après tout n'importe quel Amiral désormais fera l'affaire, et la marine à ce moment n'est plus sa préoccupation, il n'y pense plus guère alors et il n'a plus rien à en attendre alors que se profile la campagne d'Espagne qui va le mener d'abord à Ulm, à Vienne et puis Austerlitz.Et pour remplacer un Vice Amiral il en faut un autre.Rosily est donc nommé commandant la flotte combinée franco espagnole de Cadix où il arrive le 25 octobre 1806.Il n'y trouve d'ailleurs dans le port que cinq vaisseaux français et autant d'espagnols, tous démâtés et en piteux état, incapables désormais de prendre la mer.Avec quelques frégates c'est tout ce qu'il reste de la flotte sur laquelle Napoléon avait mis tous ses espoirs.Il lui faut pourtant une marine, et la seule qui lui reste est celle de Cadix.Six vaisseaux seront remis plus ou moins en état, à porter au crédit de Rosily, mais cette flotte est bloquée sans sortie possible depuis plus de deux ans par les anglais.Quand tout à coup elle est attaquée par les espagnols qui entrent en rebellion contre la France.Assiégé, Rosily amène son pavillon et se rend, après avoir vainement attendu les secours du général Dupond. Il rentre à Paris après sa reddition avec son seul état major ,comme il se doit, pour reprendre sa paisible activité au dépôt des cartes.
- La construction de vaisseaux devient cruciale. Après Aboukir, Trafalgar et la pénible affaire des brûlots, la marine se doit de relancer un programme.
- Napoléon faisant si peu de cas de ses marins mais sans rancune ne les oublie pas quand il crée la noblesse d'Empire dans laquelle bien des opportunistes vont s'engouffrer.Rosily sera comme d'autres fait Comte d'Empire.
- En 1811 est crée le "conseil en construction" aussi éphémère que Rosily qui en prend la direction, aussi utopiste et vain que le programme qui consiste à entreprendre pour 1812 la construction de deux cents vaisseaux alors qu'en 1810 la flotte n'en compte tout au plus qu'une trentaine en état.Rosily est chargé entre autre de reconnaître de nouveaux sites de constructions navales.
- Rosily a complimenté le nouveau roi avec la même indifférence qu'il a complimenté Napoléon aux cent jours, avec le même objectif: durer.
- En 1814, il entreprend la reconnaissance des côtes de France, en 1818 il est président du collège électoral du Finistère, et fait directeur honoraire du dépôt de la marine.
- en 1819, à 71 ans,Rosily se décide à quitter enfin le dépôt des cartes où il a exercé finalement pendant trente ans, sauf l'interruption de Cadix.
- Grand Croix de la légion d'Honneur en 1814, Grand Croix de Saint Louis aussi en 1822.
Son nom est inscrit au pilier nord de l'Arc de triomphe.
Il est enterré au père Lachaise à Paris.