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 BAUDIN Nicolas, capitaine de Vaisseau, explorateur.

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MessageSujet: BAUDIN Nicolas, capitaine de Vaisseau, explorateur.   BAUDIN Nicolas, capitaine de Vaisseau, explorateur. Icon_minitimeMer 7 Oct - 18:09

Nicolas Baudin est né à Saint Martin de Ré le 17 février 1754, mort en Ile de France le 16 septembre 1803.
BAUDIN Nicolas, capitaine de Vaisseau, explorateur. Nbaudin

Il commence sa carrière en 1775,comme cadet dans les troupes coloniales formées à Pondichéry,sous officier fourrier.Deux ans plus tard, à vingt quatre ans,en 1776 il est aux Amériques où Louis XVI avec l'Espagne soutient la guerre d'indépendance contre l'Angleterre.La marine de Rochefort lui confie une frégate chargée d'escorte de convoi.Le Comte d'Hector, commandant la marine de Brest,lui retire le commandement au profit d'une connaissance personnelle.De plus il n'est pas rouge, donc condamné tout au plus à faire carrière dans la marchande.Par fierté et tempérament, il quitte brutalement la Royale et entre dans le commerce maritime.Il parcourt tous les océans du monde, faisant commerce de tout.En 1787,il se lie avec Franz Boos qu'il reconduit en Autriche avec sa collection, et de là naît sa passion pour les sciences naturelles.Joseph II le nomme capitaine, chargé de ramener d'Afrique du sud sur un vaisseau Georg Scholl, l'assistant de Boos.La guerre contre l'Autriche débute, mais la neutralité des sciences reste confirmée à la fois par la France et l'Autriche.Baudin reprend la mer: sur la "Jardinière" il part au gré des vents suivant son inspiration,commerçant et herborisant,tout en ayant un regard sur l'activité des anglais.Il fait naufrage avec son vaisseau,et de retour en France en 1795 il demande sa réintégration dans la marine, pour faire la guerre de course aux anglais,comme l'affectionnent les Rochelais.Truguet le lui refuse, alors Baudin va frapper à la porte du muséum d'histoires naturelles de Paris.Il propose de ramener sa riche collection laissée aux Antilles, et Truguet préfère cette option: En 1796,avec son passeport international,et aussi quelques difficultés, il va, à bord de la "Belle Angélique" et une équipe de savants tels que René Maugé,Anselme Riedlé,et Stanislas Levillain, ramener la fameuse et superbe collection qui va enchanter le monde scientifique.Baudin a quarante quatre ans,il connait une certaine notoriété et le 5 août 1798, l'Amiral Bruix le nomme capitaine de vaisseau,devient de fait officier rouge,ce qu'il revendiquait.Il propose aussitôt au Directoire une expédition autour du monde qui est rejetée faute de moyens financiers.Le 25 mars 1800 il soumet de nouveau avec l'appui des membres de l'institut (Jussieu,Lacépède,Cuvier et Lamarck) son nouveau projet qui est soutenu par Napoléon, ce qui rappelle à ce dernier sa campagne d'Egypte deux ans plus tôt où il a affirmé son goût et sa passion pour les sciences, et en particulier pour la cartographie.Les moyens nécessaires sont accordés et Baudin dira : la réception fut telle que je l'avais prévue et j'eus l'ordre de faire connaître au ministre de la marine les moyens et l'aperçu des dépenses, l'objectif de l'expédition étant d'étudier l'Hydrographie, les sciences naturelles,le climat,les productions et les hommes de la nouvelle Hollande ( Australie)
Mais il ne faut pas être naîf, Napoléon sait bien que ce type d' expéditions a l'atout d'être protégé par les conventions entre états, même en temps de guerre par la loi de neutralité de pavillon qui n'est pas toujours respectée (c'est le cas des Hollandais concernant l'expédition de d'Entrecastaux, voir biographie de l'amiral willaumez)
Et comme tous les explorateurs avant lui, Baudin a reçu l'ordre d'examiner les établissements anglais, leur commerce,la disposition des rades qu'ils occupent.
Le 19 Octobre 1800 au départ du Havre, avec deux mois de retard, il commande le départ de l'expédition faisant fi des conditions climatiques degradées. Il est à bord de la corvette"Géographe" alors que son second, Jacques Hamelin commande la gabare"Naturaliste"
Nota la corvette de 20 canons "Uranie" a été lancée en 1794, mise à flots en 1800 sous le nom de "Galatée" puis rebaptisée pour la circontance.De même la gabare " Naturaliste"
portait le nom de "Menaçante". L'armement, moyen défensif, est réduit à six canons sur chaque navire.A leurs bords au total ce sont 32 officiers, 184 matelots et 22 scientifiques qui vont embarquer pour un long périple../...
A suivre.
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MessageSujet: Suite   BAUDIN Nicolas, capitaine de Vaisseau, explorateur. Icon_minitimeMer 7 Oct - 21:35

on peut noter à titre indicatif quelques noms de scientifiques:
François Péron,représentant une nouvelle discipline:l'anthropologie;Hubert Jules Taillefer, chirurgien auxilaire de 3ème classe;Jerôme Bellefin,chirurgien de 2ème classe;François Etienne Lharidon,officier de santé de 1ère classe;François Collas,pharmacien de 1ère classe etc../...
Comme dans toutes croisières en mer de longue durée sans escale,qu'elles soient civiles ou militaires, les équipages et les surnuméraires qui la composent sont frappés des mêmes maux: la malnutrition, les maladies, les conditions d'hygiène, le stockage des aliments, auxquels il faut rajouter les conditions de vie à bord :la promiscuité, la coexistence avec les animaux embarqués,la discipline,etc...les scientifiques seront donc confrontés avec leurs propres défaillances de santé qui seront déjà, entre eux et avec les équipages, traités avec les moyens du bord. Espace d'études des comportements liés à la réalité des événements de façon concrète, prolongement obligatoire du but de l'expédition: la recherche et la découverte.
A ce titre et à la suite sont rappelés quelques éléments de traitement médicaux en fonction des pathologies.Faire un état des turpitudes rencontrées seraient de toutes façons trop longues à décrire, le renvoi vers la documentation est nécessaire. On ne retiendra que la responsabilité flagrante de Nicolas Baudin qui n'avait qu'un seul objectif, mener à bien son projet à marche forcée quelles qu'en soient les difficultés rencontrées, sans faire les haltes nécessaires pour entreprendre l'avitaillement en produits frais.Il est reconnu par expérience que le scorbut apparait dès les premiers mois de mer (45 jours en moyenne) sans escale.Comment alors ne pas voir grandir le découragement des scientifiques,surtout de l'équipage le moins bien loti,devant un Nicolas Baudin intransigeant qui va imposer à l'expédition de longues croisières, ce qui lui vaudra l'animosité de tous.A titre d'exemple: 112 jours de navigation ininterrompue des canaries à l'Ile de France; 118 de l'Ile de France à Timor, 106 de Timor à l'Australie,110 de Tasmanie aux côtes sud-est de l'Australie, au mépris des leçons du passé et sans tenir compte des avancées spectaculaires de la marine anglaise en matière d'hygiène et de santé.Et quand à bord tout vient à manquer, l'eau en particulier, Nicolas Baudin restreint encore les rations et en conséquence certains en arrivent à boire leur propre(!) urine (voir en annexe, on l'on peut aussi constater les différences de statut des membres de l'expédition) avant de se résoudre contraint et forcé à faire escale.Alors que certains ont déjà perdu la vie pour de multiples raisons,on compte en Tasmanie 25 malades sur le "Géographe" 18 sur le "Naturaliste" essentiellement atteint de scorbut et dysenterie( celle ci détruit le peu de vitamines "C" détenue par l'organisme qui,sans compensation,révèle le scorbut par l'anémie,le déchaussement dentaire,et les hémorragies internes entraînant la mort.
Bilan du voyage
L'expédition de Nicolas Baudin, qui fait suite à celles de Bougainville,Lapérouse et d'Entrecasteaux a permis de réunir une importante documentation contenue dans une quarantaine de livres de Loch ( journaux de bord) dont la forme et la présentation avait été rigoureusement établies par Claret Fleuriau, membre de l'institut.Ces livres sont complétés, et les informations recoupées, par les commandants et officiers qui sont tenus d'établir leurs propres journaux de marche suivant les instructions objet des ordonnances de 1689 révisées en 1765, et ceux tenus par les scientifiques eux mêmes.François Péron a publié en 1807 un récit officiel partiel de l'expédition, complété par Louis Freycinet, qui fera en sorte de ne jamais citer le nom de Baudin ne faisant que l'enfoncer un peu plus dans l'oubli.Bien qu'une partie de la documentation ait été disséminée ou simplement disparue, il reste encore et de nos jours nombre de feuillets à découvrir dans les archives.La quantité de données sont phénoménales( 23000 pièces rapportées,2500 espèces de botaniques) et touchent à tous les secteurs de la science, de la géographie à la navigation,de la zoologie à l'ethnologie, de la botanique à l'astronomie...
Nicolas Baudin n'aura pas le temps de consigner toutes ses observations:le 2 septembre 1801 une fièvre intermittente apparaît.Les médecins constatent en mars 1802 que cette fièvre est plus qu'une maladie.En mars 1803, les douleurs thoraciques apparaissent.En septembre Nicolas Baudin,crachant le sang est emporté par la tuberculose.
" Au demeurant,si la médecine s'avère impuissante à retenir mes poumons dans ma poitrine,alors je me passerai d'eux.D'ailleurs en ai-je vraiment besion pour ramener le Géographe?"

A suivre../...
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MessageSujet: Suite   BAUDIN Nicolas, capitaine de Vaisseau, explorateur. Icon_minitimeJeu 8 Oct - 10:13

Il exprimera aussi sa satisfaction "Hamelin a pu rejoindre la France après avoir été intercepté par les anglais,conduit à Portsmouth par la Minerve,et avoir reçu de l'Amirauté britannique l'autorisation de rejoindre le 7 juin 1803 Le Havre.La moitié de notre chargement a ainsi été sauvée.Hamelin a été digne de ma confiance"
Depuis le départ du Havre le "Géographe" dénombrera vingt deux morts, le "Naturaliste" huit.Bilan moins lourd sur ce dernier où le personnel a été plus soutenu par son commandant qui a navigué moins longtemps.Le "Géographe" aura navigué trois ans,cinq mois et quatre jours.L'Amiral Linois désignera Milius pour succéder au commandement de Baudin.Le 23 mars la corvette atteignait Lorient,débarquant faunes et flores.On se réfèrera aux livres et documents qui sont cités ci après pour comprendre comment par jalousie, indiscipline,veulerie des officiers comme des jeunes savants imbus de leur savoir et de leur rang social, Nicolas Baudin sera mis au ban de la société française.Napoléon lui-même s'y laissera prendre, peut être parce qu'il attendait de Baudin qu'il soit plus espion que ramasseur d'herbes, épaulé dans ses convictions par un Decrès tout à fait ignorant.Certes Baudin le militaire était-il trop intransigeant, pour lui seule la réussite comptait et il fallait en payer le prix.
" je n'ai pas appris la mer dans les écoles, ni les sciences dans les laboratoires.J'ai traversé les océans,et suis moi-même allé ramasser de l'herbe.Mon style vaut ce qu'il vaut:celui d'un aventurier qui voulut néanmoins lire beaucoup de livres"
L'opinion sera ainsi manipulée, et l'on prêtera cette réflexion à Napoléon lui-même: Baudin a bien fait de mourir,sinon je l'eusse fait pendre.
INSTRUCTIONS SANITAIRES
1/ la qualité de l'air.
La respiration affectée par l'aspiration d'émanations si pernicieuses est source de maladies..l'air n'est jamais plus mauvais que lorsqu'on distribue aliments, boissons et viandes qui répandent dans l'atmosphère une odeur fétide.Donc, toutes les fois qu'il sera possible, les équipages prendront leur repas sur le pont.
L'eau qui s'amasse dans les parties basses du navire et autres lieux auxquels on a donné justement le nom de sentine,s'y putréfie en peu de temps et s'élèvent des gaz qui détruisent la qualité de l'air et communiquent les propriétés les plus malfaisantes.Donc,les équipages ne dormiront pas dans les cales, il sera accordé aux matelots le temps nécessaire à changer leur linge humide.
2/ les vivres de bord
Leur renouvellement difficile oblige à les plonger et à les pénétrer de grandes quantités de sel..Le boeuf est à déconseiller
à remplacer par d'autres aliments à moins de le découper en tranches en le recouvrant de couches d'huile,de beurre ou de graisse.Pour retarder la putréfaction on a proposé le vinaigre chargé d'épices et d'aromates.
La Morue doit être consommée au tout début, elle à tendance à s'échauffer, la sardine serait meilleure mais à conserver comme l'anchois..
Les os et reliquats d'animaux seront employés à la confection de bouillons c'est à dire en bouillons "restaurants"
3/ l'eau.
Le procédé de purification encombre,il nécessite un volume disponible sur un navire (procédé par charbon de bois,inventé par l'anglais Smith) il peut être remplacé par l'adjonction dans l'eau d'acide sulfurique ou de petite quantité de chaux, mais il est recommandé d'obturer les pores des barriques de bois récent par une couche de lait de chaux.La vertu antiscorbutique des eaux minérales par la présence d'acide carbonique et celles préparées à l'acide citronique est une forme séduisante.
ANNEXE:
après quarante cinq jours de mer,sur les 112 passés de Ténérife à l'Ile de France,soit le 13 mars 1801, le scorbut atteint certains membres de l'équipage et alors que la pénurie se fait sentir, Hamelin prend les décisions suivantes pour les rations de table:
Etat-major: un repas de pain frais par jour.
Pour Bellefin et les aspirants: un repas de pain frais les jours pairs.
Pour l'équipage: un repas de pain frais le 3,6, et 10 de chaque décade.
De la bière au déjeuner trois fois par décade,le reste en eau de vie.
Au dîner:vin de madère,un quart de bouteille par jour plus une demie bouteille par jour pour les convives du capitaine.

A suivre...
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MessageSujet: suite et fin   BAUDIN Nicolas, capitaine de Vaisseau, explorateur. Icon_minitimeJeu 8 Oct - 15:14

4/ Exercices physiques
Le défaut d'exercice ralenti la circulation sanguine, d'où les constipations opiniâtres, l'inappétence.La tristesse, l'ennui, ont leur antidote: la gaieté ( l'auteur de ces instructions n'est autre que Coulomb, médecin chef de la marine, chargé de réorganiser le service de santé et qui affirme aussi que toutes les maladies, ou presque, proviennent de l'état moral du marin.)
5/Pharmacopée embarquée:
Emollients: graine de lin,miel.
Excitants, toniques:ipécacuanha, safran, camphre à haute dose,acides muriatiques.
Antisyphilitiques:Chlorure de mercure,eau de vie de Gayac (en gargarisme!)potasse, salsepareille(poudre d'écorce de l'arbre, contre la goutte et la grippe)
Antidysentériques: diascordium ( plante opiacée,anti douleur nécessitant des boissons abondantes, ce qui est difficile en cas de pénurie)
Vomitifs: Simarouba (utilisé contre la dysenterie) sulfure d'antimoine,
dépuratifs: mercure doux,
Panacée(qui guérit tout ou presque, etc..etc..
Une remarque:A cette époque il est considéré que la fièvre est une maladie à part entière et que donc elle n'est pas le signe annonciateur de maladie.L'élément commun de cette pharmacopée est que les maladies doivent être "extraites" c'est à dire que l'on doit rétablir l'équilibre en évacuant le trop plein.Pour cette raison le "curatif" est donc orienté vers le "vomitif", la saignée aussi pratiquée se situe dans le même objectif d'évacuation de "trop plein"

6/ article du chirurgien.

58 articles composent les accessoires du chirurgien. Cet article est validé par l'arrêt du directoire du service de santé de la marine en date du 28 septembre 1799.On y trouve entre autres:
Les trépans,le méningophilax,le couteau lenticulaire,le bec de grue,la scie et sa feuille de rechange,le davier, les bistouris,etc...complétés par la caisse d'accessoires médico pharmaceutiques composée de papier,encres, bouteilles bassin de commodité,matériels orthopédiques etc...
Ces instructions générales sont validées par Forfait, ministre de la marine et des colonies en date du 29 septembre 1800.

Sources générales concernant l'expédition de Nicolas Baudin

Neptune,n°233 de la revue des amis du musée de la marine,
Napoléon et la mer, musée national de la marine,ed du seuil,sous la direction de Jean Marcel Humbert et Bruno Ponsonnet,
Nicolas Baudin,de Muriel Proust de la Gironière,ed du Gerfaut, qui nous offre un récit respectueux et exhaustif "à la lettre" qui occulte volontairement le domaine maritime trop technique pour présenter une synthèse écrite des observations de l'explorateur.
Margaret Sankey, professeur titulaire d'une chaire d'études françaises à l'université de Sydney :les journaux de l'expédition scientifique de Nicolas Baudin,la construction du savoir scientifique (1800/1804)
Collections des dessins exécutés par Lesueur et Petit, muséum d'histoires naturelles du Havre,
Association Terra Australia,présidée par Michel Rocard,ancien ministre,concours de la ville du Havre qui a organisé en 2001 la célébration du bicentenaire en coopération avec l'Australie.
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
EPILOGUE.
En Australie où la mémoire de Nicolas Baudin est beaucoup plus vive qu'en France, les noms de lieux à consonnances françaises sont légendes ( près de 250) sans compter l'effigie de l'explorateur.Paradoxe, les australiens ont été les premiers à traduire en Anglais le journal de navigation de Baudin,et il faudra attendre l'an 2000 pour que Jacqueline Bonnemains fasse paraître celui en français.Par ailleurs les Anglais ont été,pendant la période considérée plus à l'écoute de Nicolas Baudin et ont apporté l'aide indispensable, notamment à Port Jackson, alors que l'explorateur français avaient à affronter les tracasseries habituelles des comptoirs français comme en Ile de France.Est ce pour cela que l'intelligentsia française lui en a tenu rigueur, est ce pour d'autres raisons plus pernicieuses,au lecteur d'en juger.Mais pour Baudin,point de médailles,point d'honneur.
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MessageSujet: Port Jackson   BAUDIN Nicolas, capitaine de Vaisseau, explorateur. Icon_minitimeDim 11 Oct - 22:33

Port Jackson est découvert par James Cook en 1770 ,il lui attribue ce nom.Le commodore Arthur Phillip en 1788,à la tête d'une escadre en prend possession et fonde la ville,qui est destinée aux bagnards.Il nomme la ville Sydney(en mémoire du vicomte de Sydney,Thomas Townshend) le Moniteur en 1790 prétend que c'est un échec,en 1793 il dira le contraire.Le 17 juin 1802, Baudin pénètre dans la baie après avoir tiré maintes bordées pour maintenir son cap alors qu'un navire anglais vient à sa hauteur avec un pilote qui va prendre le "Géographe" en charge pour le guider jusqu'au port, la batterie de terre ayant pensé qu'il avait perdu son gouvernail.La première remarque de Baudin sera de constater que l'entrée du port n'est pas gardé, au sens militaire du terme, puisqu'il est aisé d'y entrer.Les anglais ne paraissent pas s'en formaliser,conscients qu'ils sont trop loin de tout pour que quiconque ose venir perturber leur commerce florissant.
La disposition du port, son étendue formée de criques fournissant d'excellents abris contre les vents,sa sécurité et ses ressources ont fait déjà dire au commodore Phillip en son temps qu'en le faisant leur,les colons anglais n'avaient pas manqué du flair qui les caractérise, alors que Bougainville qui s'en était approché ,avait conclu un peu hâtivement qu'elle était aussi dangereuse que le bord occidental de même latitude.Autre remarque de Baudin, surpris du degré de civilisation d'une ville qui n'a "que" quatorze ans d'existence: Larges rues, alignement des maisons basses en bois avec jardinet,demeure du gouverneur en dur au devant d'une place d'armes où chaque matin parade la garnison.Et la maison du botaniste Paterson qui possède un jardin magnifique où poussent orangers d'Espagne,bambou d'Asie et pommiers de France.Baudin fera aussi la découverte d'une imprimerie (la gazette de Sydney)des écoles pour enfants de bagnards, des magasins d'habillement,d'ustensiles domestiques,d'ateliers où travaillent femmes et filles de condamnés, moulins à vent et autres fours à pain,fabriques de toiles et cordages et brasserie où la bière est fabriquée avec du maïs local et du houblon importé.Sans compter tout ce qui pousse à profusion sur des sols fertiles tellement surabondants que l'exportation va bon train.Bien entendu Baudin en arrive à sa conclusion: Les anglais ne nous font pas la guerre pour la seule satisfaction de prouver leur supériorité navale, mais pour défendre leur commerce.Nous aimons la philosophie, ils préfèrent la pratique.Nous nous vantons des principes qu'ils appellent sottise, et pendant que nous travaillions à enrichir nos musées,ils avaient transformé Port Jackson en entrepôt et non en port de guerre.Et il rajoute:
Lorsque Anglais et Français sont loin de leur Patrie ils se prêtent mutuelle assistance.L'antipathie qui nous divise est celle des politiques et non des nations: nous reçumes non seulement tous les secours exigés par notre état,mais aussi toutes les civilités dont les britanniques sont capables.Pendant que les notables de la ville se disputent le plaisir de faire aux Français honneur à la colonie,avec aussi le concours de quelques exilés français haut en couleur, le "Géographe" endommagé par les tempêtes entre en forme de radoub pour restaurer, quille en l'air, son carénage de cuivre.
Bien qu'il ne fut pas dupe,loin de là, le gouverneur King ne s'opposa jamais aux requêtes de Baudin pour qui il avait de l'estime et réciproquement.Et Baudin de faire le parallèle avec nos propres colonies pour constater le succès de l'administration anglaise qui transforme les fripouilles en citoyens défenseurs d'un ordre dont ils bénéficient les premiers.Pendant ce temps les équipages français qui déambulent dans les rues s'enivrent et donne une image peu flatteuse de la république.
Baudin achète un "schooner" tout neuf de trente tonneaux pour naviguer au littoral, complète ses approvisionnements, en particulier des vêtements pour ses marins.Le gouverneur accepte ses lettres de change contre des cédules royales sachant fort bien que le recouvrement est aléatoire et que tout au plus cela prendra quelques années.
Pendant ce temps St Crick et Freycinet se livrent à des trafics
d'alcool: en octobre 1802 le gouverneur intervient et informe par écrit Baudin pour considérer que l'incident est clos.
On retiendra néanmoins que la venue de Baudin ne va pas manquer de réveiller les doutes des anglais quant aux aspects purement scientifiques de son expédition.Les anglais vont y répondre par diverses manisfestations directes ou indirectes qui montreront que la présence britannique en Nouvelle Hollande ne se limite pas à Port Jackson.On ne pourra reprocher à Baudin d'avoir rappelé au gouverneur anglais,par écrit " qu'il ne suffit pas d'avoir des prétentions sur un territoire qu'il ne connait pas pas plus que moi, mais que sa prévoyance lui fait inclure d'ores et déjà dans sa prise de possession.En ce qui me concerne, je ne vois qu'injustice chez les européens qui s'emparent au nom de leur gouvernement et l'aide de quelques fusils d'une terre habitée depuis des siècles par d'autres peuples.L'acte de civilisation que vous prétendez..,depuis votre arrivée sur leur terre tous ces peuples vous craignent..., Vous ne leur apportez
que des maladies dont ils n'étaient pas frappés jusque là...vous les rejetez dans les montagnes bleues où ils ne pourront survivre " ( Source: Muriel Proust de la Gironière) et d'inviter à sa table le gouverneur pour en débattre...
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Cette violente diatribe à l'encontre des anglais montre bien que Baudin, qu'on ne soupçonne pas d'être anglophobe loin de là
est directe et sans diplomatie,et montre qu'il a autant de droit que les anglais de vouloir annexer quelques endroits encore inexplorés.Moyennant quoi la façon de le dire aussi peut interpeller Napoléon sur ses propres méthodes.Toute l'ambiguité des propos de Baudin est là. Entourés d'officiers tels que Péron entre autres, qui vouait une haine non dissimulée aux anglais, il ne fait pas de doute que la mort de Baudin a bien facilité la tache de ceux qui ont retranscris à sa place l'histoire de l'expédition.Ce qui expliquerait l'oubli de l'explorateur dans les profondeurs de l'histoire.
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