BERTHE de VILLERS Marie-Vincent-Edgar
Né le 3 août 1844 à Paris
mort le 19 mai 1883 à Hanoï.
Elevé dans la grande bourgeoisie parisienne,il intègre l'école Impériale spéciale militaire de Saint-Cyr en 1864,dans la promotion Vénétie.
Nommé officier en 1867,il rejoint les troupes de marine et participe à de nombreuses campagnes dès 1868 : le Sénégal,la Nouvelle-Calédonie,l'Allemagne (guerre de 1870),la Cochinchine,la Guadeloupe et de nouveau la Cochinchine de 1881 à 1883.
La prise de Hanoï : le 20 septembre 1881, le bâtiment de guerre "le Shamrock" quitte Toulon avec un corps expéditionnaire commandé par le capitaine de vaisseau Rivière et secondé par le commandant Berthe de Villers,pour essayer de rétablir l'ordre.
Les combats éclatent les 27 et 28 avril 1882 pour reprendre la citadelle de Hanoï,le commandant Berthe est à la tête de deux compagnies d'infanterie de marine.Au cours de l'assaut,il sera blessé à la jambe gauche mais sa grande audace et sa fougue lui vaudront une citation et la médaille de chevalier de la Légion d'honneur.
Il restera dans les annales de l'infanterie de marine comme l'artisan principal de la prise de la citadelle de Hanoï.
Un an plus tard le 22 mars 1883,les forces françaises sont de plis en plus menacées et en sous-effectif (environ 750 ).
Pendant que le commandant Rivière décide d'attaquer les positions ennemies avec 520 hommes,le commandant Berthe est chargé de défendre la garnison de Hanoï avec trois compagnies et l'aide du navire de guerre "le Léopard",mouillé sur le fleuve rouge.
La citadelle subit une violente attaque des annamites,aidé de l'artillerie du Léopard,il repousse l'offensive en faisant plus de 1000 victimes dans les rangs de l'ennemi...
D'avril à mai,la garnison est sans cesse harcelée et forcée d'abandonner la citadelle,les troupes françaises trouvent refuge autour du consulat.
Le 19 mai,l'ennemi fort de ses 15.000 hommes décide d'en finir avec cette poche de résistance et attaque.
Au lieu-dit" le Pont de Papier",le commandant de Villers s'effondre,une balle lui a traversé les flancs,le caporal clairon se porte à son secours et l'emporte vers l'arrière,une seconde balle vient lui fracasser le bras droit.
On le transporte vers l'ambulance "hôpital militaire" où il décèdera trois heures après,dans la soirée.
Fervent catholique,il prononcera cette phrase avant de mourir : "Dites à ma femme que je meurs en soldat et en chrétien".
Le commandant Rivière succombera également au cours de l'assaut avec une fin plus tragique (si l'on peut s'exprimer ainsi),blessé et pris par l'ennemi,il périra décapité,sa tête sera promenée au bout d'une pique et il aura les mains tranchée....
Le commandant Berthe sera enterré le lendemain à la hâte et exhumé le 4 août pour reposer dans un cercueil en plomb pour son rapatriement en France.
Les honneurs militaires lui seront rendus le 13 octobre en même temps qu'au commandant Rivière.
Le 19 décembre,le vaisseau "Tarn" arrive à Toulon avec la dépouille pour être transporté vers Orléans où son épouse réside.
Son dernier voyage sera pour Bagé-la-Ville dans l'Ain où il reposera dans le petit cimetière communal,sa tombe n'est plus entretenue car il n'a plus de descendance directe.
A titre posthume,il recevra les galons de lieutenant-colonel pour que ses proches puissent percevoir une pension supérieure.
Les hautes instances de la marine,en hommage à ce brillant officier,donneront son nom à un modeste navire de combat : la canonnière Berthe de Villers et afin de perpétuer son souvenir sur nos territoires des antipodes,la caserne d'Hanoï portera son nom pendant plus de 40 ans.
http://yfrog.com/6zberthedevillersj