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 DESPANS - CUBIERES.- Colonel sous le 1er Empire.

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rémy Godbert
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DESPANS - CUBIERES.- Colonel sous le 1er Empire. Empty
MessageSujet: DESPANS - CUBIERES.- Colonel sous le 1er Empire.   DESPANS - CUBIERES.- Colonel sous le 1er Empire. Icon_minitimeMer 17 Fév - 13:01

DESPANS-CUBIERES Amédée-Louis (1786-1853)

DESPANS - CUBIERES.- Colonel sous le 1er Empire. Cubieres288

Louis Amédée Despans de Cubières, qui se fit appeler Despans-Cubières, servit longtemps à l’état-major du général Morand. Valeureux, il fut plusieurs fois blessé (Auerstaedt, Eylau, Waterloo). Ephémère Secrétaire d’Etat à la guerre sous Louis-Philippe, il fut ensuite au centre d’une importante affaire de corruption.

Louis Amédée Despans de Cubières est né à Paris le 4 mars 1786 .

Placé au prytanée de Saint-Cyr, il entre au service comme simple soldat au 1er Régiment de Cuirassiers puis, peu après (24 septembre 1803), à l’École militaire de Fontainebleau, d’où il sort le 23 octobre 1804 en qualité de sous-lieutenant au 51ème Régiment de Ligne au sein du 3ème corps (division Morand).

Il se fait remarquer à Austerlitz et est blessé d’un coup de feu à la jambe gauche à Auerstaedt le 14 octobre 1806.

Promu lieutenant le 30 novembre 1806, il participe à la bataille d’Eylau où il est encore blessé, d’un coup de baïonnette à la poitrine cette fois.

Il reçoit la croix de la Légion d’honneur.

Devenu aide-de-camp du général Morand le 12 janvier 1808),il suit son général dans la campagne d’Autriche avec le grade de capitaine (7 juin 1809).

Il fait également la campagne de Russie en 1812, au cours de laquelle il est promu chef de bataillon le 8 octobre 1812, et d’Allemagne en 1813.

Il est alors âgé de 27 ans et compte déjà 10 années de service. Il est alors nommé colonel le 19 novembre 1813.

Après avoir épousé le 3 avril 1813 la romancière Aglaé Buffault, qui était la fille de sa demi-sœur Marie-Michelle Guesnon de Bonneuil, il reçoit le commandement du 18e de ligne le 2 février 1814.

Lors du retour de Napoléon de l’île d’Elbe en 1815, il était colonel à la suite au 1er Régiment d’Infanterie Légère, dont le colonel en titre était Beurnonville. D’après Jolyet, Napoléon, passant ce régiment en revue au lendemain de son retour à Paris, le 21 mars, demanda qui le commandait. Cubières répondit : « Sire, c’est le colonel de Beurnonville ; mais il est malade. » L’Empereur répondit : « Beurnonville n’est pas des nôtres ; c’est vous, colonel Cubières, qui prendrez désormais le commandement du 1er Léger. » Cubières voulut décliner, mais Napoléon ne lui en laissa pas le temps.

Bien que dévoué à l’Empereur, Cubières demanda à ses soldats de se prononcer contre l’Acte additionnel aux constitutions de l’Empire, pour marquer la nécessité d’un gouvernement libéral et réformateur. Le 1er Léger fut le seul régiment à émettre un vote négatif, mais on omit d’en tenir compte.

En 1815,il combattit à Waterloo avec son régiment et fut blessé aux Quatre-Bras et à Mont-Saint-Jean.
A Hougoumont,après la mort du Général Bauduin devant les murs du verger, de Cubières, colonel du 1er léger prend le commandement de la brigade Bauduin. (1er léger et 3me de ligne)
Les 2 rgts atteignent la porte Nord. Surpris, les tirailleurs anglais placés devant la porte se replient par cette porte laissée ouverte et la referment aussitôt.
Le Sergent A Fraser du 2nd Battalion desScotts guards engage le Colonel de Cubières.
Tandis que de Cubières, le bras en écharpe suite à une blessure reçue le 17 aux Quatre-Bras est renversé et gît à terre à bas de son cheval, un géant, surnommé l’enfonceur, le lieutenant Legros, du 1er léger, prend la hache d'un sapeur et brise un vantail de la porte.
Une poignée de soldats se précipitent avec lui dans la cour. Les britanniques les massacrent les uns après les autres, d'autant plus facilement que leurs camarades les alignent depuis les fenêtres.
Wellington considéra que c'est de la fermeture de cette porte qu'avait dépendu l'issue de la bataille.

Selon Jolyet, Cubières était « le plus vaillant soldat et le meilleur homme de guerre que j’ai connu. Avec cela une beauté remarquable, un esprit brillant, une âme généreuse et indépendante. » Un état nominatif des officiers dressé au moment du licenciement de l’armée le décrit comme étant « de physique agréable, très instruit, excellent colonel, sert avec zèle et fermeté, conduite excellente », et précisait : « a de l’aisance » (de la fortune). L’avis de l’officier général était : « à conserver ».

En dépit de cette appréciation, il fut licencié par la Seconde Restauration, mais l’influence de son père à la Cour lui permit d’obtenir la recette générale de la Meuse et la croix de chevalier de Saint-Louis (1820).

Il reprit du service et lors de l’expédition d’Espagne (1823), il fut mis à la tête du 27e Régiment d’Infanterie de Ligne. Il fit la campagne de Morée avec son régiment et reçut le brevet de maréchal de camp (27 février 1829).

Promu commandeur de la Légion d’honneur (21 mars 1831), il reçut le commandement en chef les troupes qui débarquèrent à Ancône (9 février 1832), dans les États pontificaux, et occupèrent la ville en représailles à l’intervention autrichienne à Bologne. Il rentra en France en 1837 avec le grade de lieutenant-général.

Il fut ministre de la Guerre, d’abord dans le gouvernement de transition de 1839, du 31 mars au 12 mai 1839, puis dans le second ministère Thiers du 1er mars au 29 octobre 1840. Il a attaché son nom aux travaux des fortifications de Paris, à la décision ordonnant d’écrire l’histoire de tous les régiments français depuis François Ier et à l’organisation des chasseurs de Vincennes.

Nommé pair de France le 7 novembre 1839, il prit part aux discussions de la Chambre des pairs sur les douanes et sur les chemins de fer.

Il fut élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur le 27 avril 1840.

Après qu’il avait quitté l’armée, le général Despans-Cubières fut compromis dans l’affaire Teste-Cubières, l’un des scandales les plus retentissants de la monarchie de Juillet.

Despans-Cubières avait acheté 159 000 parts (7 % du capital) d’une société qui, sous l’intitulé « concession de Gouhenans », avait obtenu l’autorisation d’exploiter des gisements de houille à Gouhenans et dans les communes voisines. En fouillant les terrains houillers, la société découvrit un gisement de sel gemme dont elle demanda la concession, qui lui fut refusée. Malgré cela, la société avait entrepris l’extraction et la commercialisation du sel. L’un des associés, Parmentier, fut poursuivi en correctionnelle et condamné à 500 francs d’amende tandis que la saline était fermée le 5 février 1835.

Le 24 avril 1841, la société présenta une nouvelle demande de concession. Le général Despans-Cubières se proposa alors pour obtenir, à prix d’argent, l’autorisation demandée du ministre des Travaux publics, Jean-Baptiste Teste. Dans une lettre à l’un de ses associés, écrite en 1842, il indiquait : « Il n’y a pas à hésiter sur les moyens de nous créer un appui intéressé dans le sein même du conseil [des ministres]. J’ai le moyen d’arriver jusqu’à cet appui, c’est à vous d’aviser aux moyens de l’intéresser [...] N’oubliez pas que le gouvernement est dans des mains avides et corrompues. » Teste accepta de la société un pot-de-vin de 94 000 francs.

L’affaire fut révélée en mai 1847 à l’occasion d’un procès entre les associés de la compagnie minière devant le tribunal civil de la Seine. Le directeur de la compagnie des mines de sel de Gouhenans, Parmentier, produisit pour sa défense les diverses pièces de correspondance émanant du général Despans-Cubières qui évoquaient le pot-de-vin.

L’affaire eut une énorme publicité et le scandale fut retentissant . Le roi décida d’évoquer le procès devant la Chambre des pairs. Le 8 juillet 1847, Teste, Despans-Cubières, Parmentier et un certain Pellapra, ancien receveur général qui avait servi d’intermédiaire comparurent devant la haute juridiction sous l’inculpation de corruption. Le 17 juillet, le général Despans-Cubières fut condamné à la dégradation civique et à 10 000 francs d’amende .

Le 29 août 1852, il obtint toutefois de la cour d’appel de Rouen un arrêt de réhabilitation. Admis par décision du Président de la République à bénéficier de sa pension de retraite comme général de division le 17 novembre 1852, il mourut quelques mois plus tard, à Paris, le 6 août 1853. Il est inhumé à Bréauté en Seine-Maritime

source:
VALERY PAUL DAIRNVAELL Georges G. « Biographie impartiale de M. Despans-Cubières, Lieutenant Général, Pair de France, ancien ministre suivi de ses Lettres à M. Parmentier au sujet des mines de Gouhenans et la biographie de M. Teste ». Paris, Jules Labitte, 1847
ROBERT Adolphe et COUGNY Gaston, « Dictionnaire des Parlementaires français », Paris, Dourloton, 1889
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