Forum des Amis du Patrimoine Napoléonien
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Forum des Amis du Patrimoine Napoléonien

Association historique Premier et Second Empire (ouvert à tous les passionnés d'histoire napoléonienne)
 
AccueilRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

 

 BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire.

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire. Empty
MessageSujet: BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire.   BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire. Icon_minitimeSam 6 Mar - 18:18

Né à Puget-Théniers( Alpes Maritimes) le 1er février 1805 mort à Paris le 1er janvier 1881.

Jean Dominique Blanqui est un ancien sous préfet de l'Empire,tombé dans une retraite obscure et une médiocrité de fortune.Né à Drap près de Nice,de naissance italienne,il verra les soldats français entrer dans la ville avec à leur tête le général Anselme avec un chef de bataillon du nom de Masséna et un capitaine d'artillerie nommé Bonaparte.Les troupes de Savoie se retirent et les troupes françaises se répandent en Italie.Marié à Augustine Sophie Brionville, il à déjà un fils,Adolphe, quand il est nommé à Puget-Théniers,à quinze lieues de Nice.C'est là que vont naître deux autres enfants: une fille et un second fils, Louis Auguste Blanqui, que l'histoire va retenir sous le nom de Blanqui l'enfermé.Sept autres enfants suivront.
Soubresauts de l'histoire:Waterloo,le vol de l'Aigle,la monarchie de retour.. l'ancien sous préfet gagné à la république va subir les affres des dissensions entre partis opposés,prendre position,écrire un récit d'indignation l'agonie de dix mois échappe de peu à la prison, se débat pour obtenir un poste décent qui lui permette au moins de nourrir sa famille,en frappant à toutes les portes des régimes successifs.De 1818 à 1824, Louis Auguste est au collège.Les lueurs des évènements parviennent à ses yeux d'adolescent: Brune et Ramel assassinés,La Bédoyère et Ney fusillés.Fusillés encore César, Constantin Faucher, Chartran, Mietton et Mouton-Duvernet..et encore Plaignier, Carbonneau et Tolléron dont on coupera les mains avant de leur trancher la tête...Son frère Adolphe, l'ainé, est monté à Paris; il fait venir avec lui son jeune frère Louis Auguste, le prend sous son aile avec ses petits moyens,l'inscrit au Lycée Charlemagne.Louis Auguste y devient un excellent élève.A dix sept ans il va assister à ce qui va le marquer toute sa vie: les quatre jeunes sergents ramenés de la Rochelle vont, sous ses yeux, être guillotinés en criant" vive la République"
Né à la politique sous la restauration, il va prendre sous celle -ci les mœurs du conspirateur, la Vente Charbonnière devient son idéal de la société d'opposition secrète.Avec Adolphe il trouve à s'employer au courrier français
et au journal du commerce.Tous deux sont déjà repérés par la police, rejetés avec morgue pour toutes demandes d'emploi par le ministre de Louis XVIII, le baron Louis, auquel leur père en son temps avait rendu de menus services.En 1826 Louis Auguste prépare son droit et sa médecine, devient répétiteur.Le milieu étudiant est en ébullition, Charles X a aggravé Louis Philippe.Le jeune répétiteur participe aux manifestations, il va être blessé par trois fois en 1827 par les coups de sabre des gendarmes.En 1828 et 1829 il voyage en Italie, à Nice où on le connait par son père et aussitôt interrogé par la police, mis au cachot puis libéré.De retour à Paris il entre comme sténographe au Globe Il y apprend de nouveaux noms: Rémusat,Guizot,Mignet,Ampère, Thiers.
1830.Blanqui affirme devant ses collègues de travail que tout va se terminer à coups de fusils, et qu'il est bien déterminé à prendre les armes et la cocarde,alors que d'autres affirment que le drapeau blanc est bien celui de la France.C'est l'insurrection, Blanqui aux cris de "vive la Charte" entre en dissidence.Les jours qui vont suivre sont définis par les acteurs,spectateurs ou journaux d'époque comme des évènements commençant par des émeutes et finissant en révolution.Tout Paris est à feu et sang,fusillades et barricades,auxquelles répondent les canons de la troupe dont à versé un mois et demi de salaire pour la motiver mais qui se lasse bien vite de ces combats.La Seine est encombrée de péniches transportant des cadavres,le 29 juillet 1830 le drapeau tricolore flotte sur le Louvre.Victor Hugo écrit les Misérables Delacroix peint la Liberté et gavroche devient le sans culotte de 93.L'après juillet révolutionnaire passé, et la période euphorique de laisser faire installée, Blanqui rédige en janvier 1831, au nom du comité des écoles une déclaration qui paraît à la Tribune " la révolution ne doit pas être un mensonge qui conduit à son oubli".Pour avoir organisé des manifestations en Sorbonne, placards et réunions tumultueuses et brisé une vitre de la voiture d'un ministre, Blanqui est arrêté avec d'autres, transféré au dépôt de la Force, remis en liberté après trois semaines de détention.En juillet 1831,visite de la police à la Société des Amis du Peuple .Raspail et Blanqui sont de nouveau soupçonnés et arrêtés dans le complot dit des dix neuf dont la chambre du conseil ne retiendra qu'un délit de presse.C'est à partir de là que Blanqui va s'en prendre au régime dénonçant la machine impitoyable qui broie vingt cinq millions de paysans et cinq millions d'ouvriers. Période où il est surveillé,catalogué.Les sociétés et clubs en tous genres se multiplient, la question sociale est soulevée à Lyon par la révolte des canuts en novembre 1831.Blanqui a vingt neuf ans, son drapeau c'est sa foi dans l'égalité: comme les planteurs font travailler les nègres,les riches font travailler les pauvres,la République doit être l'émancipation des ouvriers.En 1834,après son mariage,son activité de révolté se multiplie davantage,l'homme est toujours en harmonie avec le citoyen.Le 13 avril une lutte mal engagée se traduit par la défaite de manifestants qui avaient érigé quelques barricades que les troupes vont démolir en massacrant femmes et enfants rue Transnonain, tuerie que Daumier immortalisera.Au procès en 1835,certains condamnés furent déportés, Barbès emprisonné.Blanqui ne fut pas poursuivi, et le pouvoir sorti vainqueur.Les deux hommes ne seront pas impliqués dans l'attentat contre Louis Philippe pour la simple raison qu'ils ne sont pas régicides et ne croient pas à l'efficacité de ces efforts maladifs qui se trompent toujours d'adresse.Par contre dans l'affaire des poudres de la rue Lourcine ils y sont fortement mêlés l'année suivante: fabrique de balles, préparation de poudre entreposées au 113 et au 22/24 de la rue Dauphine.Leurs va et vient sont remarqués, la police cerne et investit les locaux, les hommes pris en flagrant délit de fabrication de munitions.Blanqui et Barbès sont désignés comme complices, au domicile de ce dernier on met la main sur des mandrins pour la fabrication de cartouches.Le 6 mars 1836,le lendemain, Blanqui est arrêté au propre domicile de Barbès: il porte sur lui une liste,tente d'avaler quelques documents,une lutte s'engage.Maitrisé, on découvre sur lui une proclamation considérée comme plan d'organisation de la société secrète, la société des familles, Condamné, Blanqui est conduit à la maison centrale de Fontrevault: il reste huit mois sous les verrous,puis libéré en résidence surveillée à Jancy (Oise) il ne reste pas inactif pour autant
et élabore une nouvelle Société des saisons , définit un classement hiérarchique de l'organisation en subdivisant les groupes d'action: le chef est le Printemps,ses adjoints des mois qui commandent chacun quatre semaines formées de six membres aux ordres d'un dimanche De sa retraite forcée, Blanqui donnera le signal d'action.En cette année 1839, l'armée de l'émeute est l'arme au pied, alors que Lamartine disait "la France s'ennuie" Le 12 mai, l'annonce du soulèvement est donné.Barbès et Blanqui surgissent au café près de la rue Montorgueil,l'émeute est lancée..

A SUIVRE.....
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire. Empty
MessageSujet: Re: BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire.   BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire. Icon_minitimeDim 7 Mar - 12:31

Il a attaché un guidon rouge au canon de son arme. "Aux armes" les groupes défoncent l'armurerie Lepage: fusils et cartouches sont distribués,direction le palais de justice par un beau dimanche où une foule épanouie se promène avec nonchalance.Silence de stupeur,soudain un coup de feu retentit,les émeutiers se heurtent à la troupe,confusion générale,les hommes tombent de part et d'autres,le poste est pris puis les émeutiers se dirigent vers le Châtelet, entrent dans l'hôtel de ville où Blanqui fait une proclamation.Il est nommé commandant en chef,Barbès commandant de division de l'armée "républicaine" La troupe afflue, embrasement général dans les quartiers environnants,la mitraille résonne de partout,Barbès est blessé puis fait prisonnier.Calme soudain.Après le tempête les manifestants se dispersent,l'émeute est vaincue.Dans le procès qui suit Barbès est condamné à mort, peine commuée en travaux forcé à perpétuité.Blanqui reste insaisissable, pendant cinq mois il dépiste la police.Il est arrêté le 14 janvier 1840, condamné à mort le 31, jour de la douzième audience du procès.Toutes les peines requises contre les insurgés son commuées en détention dans la prison du Mont Saint Michel.Le 6 février 1840 tous les condamnés rejoignent l'église ou le monastère, le chateau ou la forteresse, avant tout et cette époque aussi la plus abominable des prisons dont on ne s'échappe pas, loin de l'image d'Épinal du site touristique que l'on connait de nos jours, lieu qui garde le mystère de l'homme au masque de fer.On se reportera à la lecture du livre de Gustave Geffroi qui donne une descriptif étonnant des conditions inhumaines que subissent les prisonniers.Les directives de Paris sont claires: A la moindre incartade,Sabrez.Quant au directeur de la prison, son zèle va bien au delà, il ordonne: A la moindre incartade,tirez!Blanqui écrit en 1841 "ma santé part en lambeaux" Barbès qui est atteint de phtisie et crache le sang est transféré à la prison de Nîmes.Blanqui est vraisemblablement atteint de tuberculose. L'ordre de son transfert pour la prison de Tours est donné le 17 février 1844.Au plus fort de sa maladie, le 6 décembre 1844 arrive une grace que l'on a cru expédier à un mourant qui est transporté à l'hospice de l'hôpital où il reste jusqu'au printemps 1846, à demi guéri comme par miracle. A peine convalescent, il est en semi liberté et retrouve d'anciens amis révolutionnaires.On essaie de le compromettre.A défaut de manœuvre policière,il est dénoncé le 23 après l'émeute du 21.Suspect, il est emprisonné, puis libéré. il adresse une plainte au procureur du roi sans effet, la police continue de le suivre à la trace, à quarante mètres de distance les sergents de ville le surveillent sans relâche.Blanqui est de retour à Paris, il reprend ses activités avec ses compagnons,salle du conservatoire.Les Clubs de toutes sortes font leur apparition ou renaissent: club des amis du peuple,de l'avenir,de la barrière,des condamnés,des décorés,des augustins,des barricades,des incorruptibles,des montagnards,de l'émeute révolutionnaire etc..etc..les clubs des femmes ne sont pas en reste, à l'instar de Louise Michel, et aussi ceux à tendance religieuse, et ceux venus hors frontières : slaves,allemands,amis des noirs,polonais,italiens..C'est la grande fête foraine des idées et des foules excitées, la révolution surgissait sans que nul parût en avoir l'intelligence" alors que la France bourgeoise et paysanne considère le socialisme comme une arrivée des barbares.Le peuple lui,ne pouvait, ne voulait pas attendre.
Blanqui est l'esprit de la manifestation: le 22 mars il fait une proclamation qui se résume par : du travail et du pain! Et puis le document Tascherau dont on pressent qu'il émane des services des bureaux de la préfecture de police continue à faire prétexte à accabler Blanqui à la moindre raison...
A SUIVRE..
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire. Empty
MessageSujet: Re: BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire.   BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire. Icon_minitimeDim 7 Mar - 14:40

L'assemblée constituante le 4 mai proclame la République.Paris s'agite, les manifestations prennent de l'ampleur, la foule force les grilles du palais, place de la Concorde elle crie " vive la Pologne".Blanqui prend la parole pour demander l'envoi de troupes au pays ami,disloqué et dépecé par la Russie,la Prusse, l'Autriche...et il parle aussi et surtout pour réclamer justice pour les évènements de Rouen,pose la question de la misère et du travail.Dans le brouhaha Barbès est prévenu que la garde nationale, avec à sa tête Lamartine, marche sur l'hôtel de ville.C'est la fin, les manifestants sont évacués.Barbès,Borme,Thomas, Raspail sont arrêtés,Blanqui introuvable pendant quinze jours est débusqué et arrêté à son tour.Tous sont enfermés à Vincennes.Le 16 mai le club des montagnards de Belleville commence à fondre les balles,des mouvements de grève se multiplient,la banlieue et la province manifestent à leur tour.Le 21 juin le Moniteur annonce que les ouvriers de dix sept à vingt cinq ans seront enrôlés dans l'armée et dirigés en Sologne. " on n'part pas" scandent-ils sur la Marseillaise et le chant du départ.Sur les barricades on crie " nous sommes bons citoyens mais ouvriers malheureux" Cavaignac entre en scène, temporise afin de prendre les mesures préventives, fait donner au final la troupe en augmentant les renforts.On se réfèrera aux récits qui relatent précisément quartier par quartier ces jours de combats de rues, pour ne faire que le bilan éloquent d'une révolution venue trop tôt dans cette révolte de la faim et du paupérisme résolus par la saignée:
douze mille arrestations,entre quatre et cinq cents fusillés sur les barricades mêmes, trois mille fusillés après les combats,quatre mille trois cent quarante huit déportés.Enfermés à Vincennes, les chefs consacrés n'eurent aucune prise directe sur les évènements.A leur procès, l'animosité entre Blanqui et Barbès sera ravivée, les peines prononcées iront de la déportation pour Barbès et Albert,dix ans de détention pour Blanqui, des années d'emprisonnement pour d'autres.Blanqui ira à la prison de Doullens d'abord et le 20 octobre à la prison de Belle Ile En Mer.
A SUIVRE...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire. Empty
MessageSujet: Re: BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire.   BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire. Icon_minitimeDim 7 Mar - 17:35

Fin février 1851 il est transféré au pénitencier où il retrouve le gros des détenus,près de six cents.Pendant sa détention il révise la politique, l'économie, la philosophie,la métaphysique.En 1852 il écrit l'anarchie régulière est l'avenir de l'humanité. En 1853 il entrevoit l'éminence de la guerre de Crimée, et prépare son évasion.Lui et son compagnon Cazavan confectionnent des mannequins qu'ils mettent en évidence dans leur cellule pour être vus de dos face l'œilleton de porte de la cellule, arrivent à se procurer des cordes, réussissent à s'évader de la citadelle. Dans leur périple ils rencontrent des personnages, leur demandent de l'aide pour quitter l'ile moyennant finances.L'un deux,un marin, accepte et en attendant la marée les loge dans une écurie pour la nuit.Au matin ce sont les gendarmes qui viennent les cueillir. Trahison, retour au pénitencier où ils écopent de vingt neuf jours de cellule d'isolement.Barbès est libéré en 1854, gracié par Napoléon III sur intervention de George Sand.Refusant la grâce, il s'exile volontairement en Hollande pour ne jamais plus revenir en France.Blanqui le 1er décembre 1857 est extrait de Belle- Ile- en- mer pour être transféré en Corse, à Corté.Le 2 avril il est remis en liberté, mais déporté en Algérie, à Mascara province d'Oran.Le 16 aout il est définitivement libéré,mais reste sous la menace de déportation en vertu de la loi de sureté générale.De retour à Paris ses fréquentations sont surveillées, il est soupçonné de reprendre ses activités: on crut reconnaître sur des brochures sa signature.Il est arrêté, comparait au tribunal le 14 juin 1861, condamné à quatre ans de prison et interné à Sainte Pélagie.Malade, il est transporté le 12 mars 1864 à l'hôpital Necker. En 1865 date probable de sa libération, étant pressé de reprendre ses activités il invente un stratagème avec des amis au cours d'une visite de routine à la prison.Grimé, rasé,cheveux coupés et affublé d'une perruque, il fausse compagnie à ses geôliers.Aussitôt il adresse un texte qui paraît dans la rive gauche dénonçant l'illégalité de la cour de cassation "j'ai subi non pas quatre mais quatre ans et six mois d'internement.je ne me soumet pas à une illégalité flagrante, donc je m'y soustrait".Il part à Genève, Bruxelles, puis malgré la loi de sureté revient sur Paris par nostalgie du pays mais aussi pour, en clandestinité, faire du recrutement et former un groupe.C'est le Paris de la révolution et de la République qui renaît. Il rédige ses instructions pour une prise d'armes
Au commencement de 1869 il envisage l'idée de la prise de Vincennes,fonde le journal la Renaissance élabore un ouvrage d'économie Capital et Travail Il le peut, la loi d'amnistie est votée.Pierre Bonaparte vient d'assassiner Michel Noir.Au premier jour de janvier 1870 Paris est en effervescence, la révolte est même à la chambre dans les paroles de Raspail et Gambetta.Le 22 mars c'est l'insurrection.Blanqui fonde le journal la Patrie en danger affirme qu'il n'y a plus de partis, ni de nuances, toutes contradictions doivent disparaître, il n'y a qu'un seul ennemi:le prussien. Cette période tumultueuse est décrite en détail par le même auteur, Gustave Geffroy,il suffit de s'y référer: toutes les activités depuis mars seront reprochées a Blanqui qui ne pense qu'à la guerre,hanté par la défaite, obnubilé par la renaissance de la France.Sur l'ordre du nouveau gouvernement il est arrêté le 17 mars 1871.Malade il est transporté, éloigné même,jusqu'à hôpital de Figeac.Le 22 mai,accompagné de cinq gendarmes dans un wagon prison il est conduit et incarcéré le 24 mai à la prison-chateau du Taureau, près de Morlaix, qui n'avait rien à envier au Mont Saint Michel.Thiers a eu raison du vieux communard, il a décidé la saignée en grand exemple de 1834.En prison Blanqui se consacre à la rédaction, dans la revue scientifique à l'étude de l'Eternité par les astres A la première séance de son procès le 15 février 1872 à Versailles, le débat est orienté sur le 30 octobre, pour sa participation à la commune.Le procès, cassé pour vice de forme, est repris le 29 avril: le conseil de guerre le condamne à la réclusion perpétuelle, réponse de la République au récidiviste, avec de vieux prétextes à condamnation.C'est à Clairvaux,avec ses murailles de quatre kilomètres de long,surveillé par 60 gardiens et le 44ème de ligne, que Blanqui va partager son existence avec cent quarante autres communards comme lui, et autres quinze cents prisonniers dont six cents femmes.Et ce n'est pas la chute de Thiers en mai 1873 qui va améliorer son sort.En mai 1878 le ministre Dufaure refuse sa mise en liberté.Des pétitions sont lancées démontrant l'illégalité de la mesure commise au nom de la loi.Ces faits sont rapportés au Figaro,et même dans les colonnes du Times, Clémenceau prend la défense à la chambre du vieux combattant de la liberté, mais celle-ci fait la sourde oreille.Pire, elle envisage la déportation, alors que la loi l'interdit aux personnes de plus de soixante ans, par décret de Bonaparte datant de 1852.Le 10 juin 1880, il est enfin libéré.Mais ses adversaires vont encore exhumer le document Taschereau issu des vieilles haines de 1848.Et ce n'est pas sa candidature avortée à une élection par le cub des indécis qui va le priver de mener encore une existence de voyages et d'agitations, de discours, la loi d'amnistie lui faisant retrouver ses droits politiques.Dans sa dernière année le vieil homme fonde le journal Ni Dieu,Ni Maître fait paraître des articles dans la très sérieuse brochure l'armée esclave et opprimée en fait la promotion à Lille, Bordeaux, Marseille. Mais l'homme est usé, fatigué.Après des interventions à Paris,boulevard d'Italie,on le mène chez lui.Le médecin à son chevet constate impuissant la congestion cérébrale.L'esprit de révolte s'éteint le 5 janvier 1881.A son enterrement une émotion est née.La foule avec ses bannières,ses couronnes et ses devises qui n'est pas venue au vivant, vient au mort.
Sur cinquante années d'engagement politique il aura passé 7 ans d'existence libre et trente trois ans et sept mois de prison,six ans d'exil,près de trois ans de résidence forcée, dix mois vingt jours de prison volontaire de par le refus d'amnistie du pouvoir.
FIN

Livres réédités aux éd.Rencontre,d'après l'œuvre de Gustave Geffroy dédiée à son ami Alphonse Daudet (1926)
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire. Empty
MessageSujet: Re: BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire.   BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire. Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
BLANQUI Louis Auguste,dit l'Enfermé, révolutionnaire.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» MORAND Louis-Charles-Auguste
» CAMUS de RICHEMONT Louis-Auguste.
» Calendrier révolutionnaire
» Auguste de Coussy
» BAUDOT Auguste-Nicolas

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Forum des Amis du Patrimoine Napoléonien :: BIOGRAPHIES :: - Salon Biographique des Deux Empires - :: Second Empire :: Les ennemis de l'Empereur :: Les Français-
Sauter vers: