Né le 26 février 1802 à Besançon,mort à Paris le 22 mai 1882.
Le 1er juin 1885, les funérailles nationales de Victor Hugo marquaient aussi l'apothéose de la jeune république née cinq ans plus tôt.Après l'exposition du "cercueil du pauvre" sous l'arc de triomphe, des centaines de milliers de "pèlerins" accompagnèrent le convoi funèbre,au chevet duquel aucun prêtre n'avait été appelé pour inhumer l'écrivain et l'homme politique des plus célèbres, dans ce Panthéon que Louis Bonaparte (qu'il surnommait le "petit") avait abandonné à l'église catholique.Il serait présomptueux ici de retracer sinon de façon exhaustive le parcours de cet homme, la littérature foisonne à son sujet.Nous nous contenterons ici de rappeler un nom, resté indissociable de cette époque des plus sombres de notre histoire militaire alors que naît à la même époque l'essor d'une autre révolution, industrielle cette fois.Victor Hugo laissera à des générations entières d'innombrables œuvres littéraires sans pareilles,qui restituent l'atmosphère de cette époque troublée et qui continuent de marquer et pour longtemps l'imagination populaire.Difficile de combattre les grandes plumes qui ont servi la légende.. qui n'a pas été subjugué à la lecture des " misérables" et sensible aux misères de la petite Cosette, transcendant à elle seule la misère de tout un peuple.L'écrivain, le poète,l'homme de théâtre plus connu comme tel était de plus un homme politique d'un engagement sans partage, poursuivant d'une haine inexpiable Napoléon III, ce pourceau couvert de fanges qui se vautre sur cette peau de lion. composant dans son exil de Jersey les six mille vers des "Châtiments" multipliant les sarcasmes à son égard, à cet imposteur, qui pour s'évader du fort de Ham revêtit les hardes du maçon Badinguet, ce nom qui va coller et pour longtemps à la peau de l'Empereur haï. Conscient de son rôle politique il exhorte ses compatriotes à résister à ce "gueux" qu'il assassine de sa plume magistrale, et en tout état de cause convaincu que "s'il n'en restait qu'un,je serai celui-là"
Elevé pourtant dans l'esprit royaliste par sa mère, il se convertira progressivement à la démocratie républicaine.Confident de Louis Philippe,il devient pair de France en 1845, ardent défenseur de la Pologne écartelée, défenseur des bannis dont Jérôme Napoléon Bonaparte. Elu député en 1848,prononce son discours sur la misère,rompt avec l'empereur alors qu'il a voté pour son retour,refuse son propre retour d'exil accordé à tous les proscrit de 1851, condamne vigoureusement le coup d'état.Irréductible Hugo, son "Histoire d'un crime" illustrée de l'image d'un Empereur épée à la main surmontant des cadavres de badauds après la répression du coup d'état en dit long sur engagement politique. Et d'autres oppositions comme la sienne ne sont pas en reste non plus,toutes aussi virulentes comme cette chanson célèbre en son temps intitulé le "sire de Fisch-Ton-Kan" ou dans l'imagerie populaire montrant l'Empereur ficelé au poteau de lâches. Critiquant tout aussi directement la reine Victoria ce qui lui vaudra son expulsion de
Jersey.Il prend part à la défense de Paris assiégé après la défaite de Sedan, depuis la Belgique où il réside pour raisons personnelles il désapprouve la répression de la commune, milite pour l'amnistie des communards, est élu sénateur en 1876, critiqué aussi par ses pairs sur son œuvre littéraire etc...etc..Histoire sans fin.Si pourtant, mais il est devenu immortel puisqu'il est entré au Panthéon des grands hommes.