Forum des Amis du Patrimoine Napoléonien Association historique Premier et Second Empire (ouvert à tous les passionnés d'histoire napoléonienne) |
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| LAMARTINE, poète et homme politique | |
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Invité Invité
| Sujet: LAMARTINE, poète et homme politique Dim 11 Avr - 17:08 | |
| O temps suspend ton vol,et vous,heures propices,suspendez votre cours, laissez nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours.
Né à Mâcon le 21 octobre 1790 dans l'hôtel de famille rue de Sénécé,mort à Paris le 28 février 1869, Lamartine est le seul garçon d'une famille de six enfants, issus d'une famille royaliste, les "Alamartine" qui, anoblie, prendra pour patronyme le nom de "De Lamartine" Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine passe son enfance à Milly, en Bourgogne, auprès de sa mère née Alix de Roys, dans les bourgades de Bessières et Pierreclos où il escaladera les monts et collines,vagabondera dans les prés et forêts, recevra l'enseignement donné par l'Abbé Dumont.A la révolution son père, le chevalier de Prat, subit une longue détention dans l'ancien couvent des Ursulines transformé en prison, correspondant avec son épouse grâce à la complicité d'un geôlier.Son oncle, constatant de sérieuses lacunes dans l'instruction de son neveu, obtiendra de l'envoyer en pension poursuivre ses études à Lyon, puis à Belley, qu'il quittera en 1808 pour revenir à Milly, ayant auparavant connu une existence frivole et une aventure amoureuse. A vingt ans, jeune et beau garçon, Lamartine va vivre aussi et de la même façon, à la recherche d'une bonne fortune, menant une vie oisive et mondaine dans la bonne société mâconnaise qu'il retrouve, se nouant d'amitié avec le chevalier de Pierreclau, participant aux fastueuses soirées données par son épouse, la belle Nina, dont il fera sa maitresse.Retrouvant l'Abbé Dumont, il deviendra son ami et confident, ce dernier après les remous de la révolution ayant abandonné sa soutane pour mener une vie civile tout à fait mondaine, nouant un amour sans lendemain avec mademoiselle de Milly, Marguerite Michon de Pierreclau, celle là même qui deviendra Laurence dans son poème "Jocelyn" à la suite de confidences faites par sa maitresse ajoutées à celles de l'ancien prêtre dont la sépulture qui s'élève contre le chevet de l'église de Bessières porte l'épitaphe de Lamartine. A l'hôtel d'Ozenay, résidence de ses parents, Lamartine y demeure jusqu'à l'époque de son mariage, y composera ses premiers vers et la plupart des "méditations" conséquence de ses fréquentations assidues à la bibliothèque où il dévore les livres d'histoire et de philosophie. Lors d'un voyage à Naples en 1811, il s'éprend d'une jeune femme qu'il évoquera dans "Graziella" Aux cent jours en 1815 il se réfugie en Savoie fuyant Napoléon 1er, l'usurpateur à ses yeux, où il rencontre Julie Charles, celle qui devint l'Elvire du lac des "méditations poétiques", qui mourut de tuberculose à trente trois ans et dont la disparition lui causera un immense chagrin après avoir eu avec elle une idylle intense. Il fait connaissance de sa future épouse d'origine anglaise, Mary-Ann Birch qu'il épouse en 1820.Dans la corbeille de mariage il va hériter de son père du chateau de Lamartine, à Saint Point, qu'il va restaurer et décorer au fur et à mesure suivant les goûts très britanniques de son épouse.C'est dans ce château, près de l'église romane où est bâtie une chapelle de style gothique anglais sur laquelle est inscrite la devise "speravit anima mea"(*) qu'il mènera plus tard une vie paisible de gentilhomme campagnard. Cette même chapelle qui abrite aujourd'hui son tombeau et ceux de sa famille (*mon âme espéra) En 1823, sa fille n'a qu'un an, il quitte son domaine du Mâconnais pour voyager: à Lyon, Paris, à Aix les Bains, en Suisse et même en Italie où il se fixe pour devenir secrétaire d'ambassade à Florence puis chargé d'affaires, de 1825 à 1828, période pendant laquelle il écrivit les "harmonies politiques et religieuses" En 1829 il est élu à l'académie française. En 1832, il part pour l'Orient avec sa famille et en revient en 1833, dans sa résidence de Monceau, évitant ainsi Saint Point où vient d'être inhumée sa fille décédée lors de ce voyage dont il s'inspirera pour écrire le début de son récit "voyage d'Orient" Cette année verra son entrée en politique avec sa double élection de conseiller général de Saône et Loire et de député de Bergues, dans le nord, après avoir échoué en 1831 à la députation dans le Var. En 1837, il s'éloigne de la cause du pouvoir monarchique et s'engage pour la cause du peuple, à l'identique d'un de ses contemporains et ami, Victor Hugo. A suivre... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: LAMARTINE, poète et homme politique Lun 12 Avr - 14:53 | |
| Suite.. il n'aura de cesse de prononcer des discours contre l'esclavagisme soit à la chambre des députés soit dans des discours publics en 1835,1836, 1840 et 1842 tentant de rallier patiemment à sa cause la conscience des élus, y compris contre la peine de mort transposant ses idées dans ses poèmes: Marchons,ce n'est rien de nouveau ! c'est après la victoire, un peuple qui se venge.. le siècle a menti,jamais l'homme ne change. Toujours ou victime ou bourreau (poème "contre la peine de mort") En 1847 il publie une œuvre magistrale de trois mille pages " l'histoire des Girondins" qui rencontre un succès si populaire qui lui devra,dit-on, son entrée au gouvernement. On lui doit aussi son fameux et célèbre discours du 25 février 1848 sur son refus du drapeau rouge, symbole de guerre civile.Retrouvant les accents lyriques du poète il déclama: " le drapeau rouge! celui qui n'a fait que le tour du champ de mars.On a pu l'élever quelquefois quand le sang coulait, mais on doit l'abattre aussitôt après les combats, en signe de réconciliation et de paix" Ainsi fut sauvé et imposé le drapeau tricolore " celui qui a fait le tour du monde avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie" alors que Victor Hugo, son grand ami que quelques divergences insignes séparaient, lui emboitait le pas en mars en plantant place des Vosges l'arbre de la liberté. Années troubles de la France en insurrection, pendant que Lamartine continue d'écrire les "confidences" le "tailleur de Saint Point" ou les "cours familiers de littérature"..et pas seulement parce qu'il continue de militer pour les grandes causes, pour lui l'amour doit être plus fort que la guerre.Il cautionna cependant la répression du général Cavaignac pendant les émeutes. Fixée le 10 décembre 1848, l'élection du président de la République voit Napoléon III celui qui est désigné par Thiers comme le "crétin que l'on mènera" battre ses adversaires avec une écrasante majorité: Cavaignac, Ledru-Rollin, Raspail et arrivant bon dernier Lamartine qui, astre déjà éteint, est le grand vaincu de ce scrutin. Sa carrière politique prend fin, celle qui l'avait amené jusqu'à sa nomination comme ministre des affaires étrangères, puis chef du gouvernement provisoire, ayant pour compagnons Dupont de l'Eure, Arago, Ledru-Rollin, Crémieux, Louis Blanc.. gouvernement provisoire dont le premier arrêté fut celui de proclamer la République. Devenu simple député, restant attaché à sa terre, il sera présent annuellement pendant la période des vendanges dans son pays natal. En 1849 il rédige des récits autobiographiques, les "confidences" puis les "nouvelles confidences" Après le coup d'état de 1851 et le rétablissement de l'Empire,il renonce à tout combat politique.Mauvais gestionnaire de ses domaines, il connaît des déboires financiers, se résigne à vendre à regret sa maison de Milly,celle de son enfance, écrivant un ultime et poignant poème "la vigne et la maison" et à céder aussi le château de Monceau hérité de sa tante en 1833 où il écrivit les "stances au comte d'Orsay" et acheva son récit de "voyage d'Orient" Le poète religieux, lyrique et romantique à l'écriture rapide, avant-gardiste d'une écriture nouvelle, celui qui était de la couleur de ceux qu'on persécute, le romancier des humbles à l'âme insatisfaite manquera, dit-on, d'inspiration dans ses dernières oeuvres, mu par le besoin de gagner l'argent qui lui manquait. Il s'éteint à Paris frappé d'apoplexie dans une absolue détresse et oublié de tous dans une modeste maison de banlieue mise à disposition par l'état. L'hôtel de Sénécé à Mâcon abrite le musée Lamartine, siège de l'académie des arts,sciences et belles lettres dont Lamartine fut président.Sur les quais de Saône sa statue sculptée par Falguières a été inaugurée le 18 août 1878. A Saint Point, le château conserve en l'état son cabinet de travail et sa chambre à coucher. Fin. |
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