Jean-Yves Administrateur
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| Sujet: l'air du Bélisaire de la Grande Armée Jeu 22 Avr - 22:29 | |
| Monsieur Gérard Gelé est à la recherche de la musique du chant "Le Bélisaire de la Grande Armée". Qui peut le renseigner ? Voici le texte :
Texte de la chanson de A. D. Pécatier de 1842. q
Chanson à la suite du livret consacré à Dominique Millot de Emile Marco de Saint Hilaire,
2e édition de 1842 texte copié à la BNF par M. Jean Philippe Gérard.
Pour MM. Michel Pariset et Gérard Gelé.
" Le Bélisaire de la Grande Armée"
Grâce à l'appui d'une main enfantine Qui le conduit sans se lasser jamais, Aveugle et pauvre, un vétéran chemine, Fier de porter l'uniforme français. Noble martyr, sous sa noble misère, La tête haute, il marche ; et son enfant, Les yeux baissés, offre à chaque passant Le casque usé du nouveau Bélisaire.
Au nom sacré de la gloire et des preux, Tendons la main au soldat malheureux Voyez briller sur sa face meurtrie Tous les rayons de notre antique honneur ; Voyez la croix, qu'au nom de la patrie Sur son habit plaça notre Empereur ! Il prodigua ses jours pour sa querelle Devant la mort qu'il sut cent fois braver. Jours précieux ! mettons à les sauver L'ardeur qu'il mit à les risquer pour elle.
Au nom sacré de la gloire et des preux, Tendons la main au soldat malheureux. Faut-il couper, quand florissaient nos armes, Les coups fameux que son bras a portés, Et contempler les Russes en alarmes A son aspect fuyant épouvantés ? C'est dirait-on, un héros de la fable, Ce brigadier, si brave en combattant. Mais croyez-le, Millot fut aussi grand Qu'il est, hélas ! chétif et misérable. Au nom sacré de la gloire et des preux, Tendons la main au soldat malheureux.
Près de Heilsberg engagé dans l'arène, Du prompt Murat l'impétueux coursier, Sous les dragons, mutilé, hors d'haleine, Tombe : sous lui tombe le cavalier. Il va périr ; mais Millot fend l'espace, L'ardent Millot nous le rend, ô bonheur ! N'oublions pas que ce noble sauveur N'a pas toujours du pain dans sa besace !
Au nom sacré de la gloire et des preux, Tendons la main au soldat malheureux
Lui, tant souffrir ! lui, pourrait-on le croire ? Qui, dans les camps, au bruit du fier canon, Se fit porter un toast par la victoire, Trinqua deux fois avec Napoléon. De ce banquet il se souvient sans doute. Ah ! Quand, demain, la soif le pressera, Est-il un coeur qui lui refusera, A ce récit, un peu d'eau sur la route ?
Au nom sacré de la gloire et des preux, Tendons la main au soldat malheureux.
Fantôme errant d'une splendeur éteinte, Mourant reflet d'une gloire aux abois, Lorsque Millot passe dans notre enceinte, C'est tout l'Empire ! Et nous resterions froids ? Voyons en lui cette brillante chaîne De ces héros qui moururent pour nous, Voyons des rois, l'Europe à nos genoux, Voyons enfin l'île de Sainte-Hélène :
Au nom sacré de la gloire et des preux, Tendons la main au soldat malheureux.
A. D. Pécatier | |
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