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| | L'Impératrice Eugénie revient mourir en Espagne..... | |
| | Auteur | Message |
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Jean-Baptiste Administrateur adjoint


Nombre de messages : 15780 Localisation : En Languedoc Date d'inscription : 01/01/2007
 | Sujet: L'Impératrice Eugénie revient mourir en Espagne..... Jeu 31 Mar - 8:34 | |
| ......  ...... 1920...L'Impératrice Eugénie revient mourir en Espagne.  ..... (Sources Jacques Mevil) .....Eugénie de Montijo (°1826 +1920)..Epouse de Napoléon III. Au Mois de Mai 1920, l’Impératrice Eugénie revint en Espagne. La jeune fille rousse, au teint pâle, aux yeux bleus, à la taille fine qu’avait épousée Napoléon III le 30 janvier 1853, était devenue une vieille dame de quatre vingt quatorze ans, à l’allure distinguée, dont la conversation (elle parlait quatre langues) avait gardé tout son charme. L’Impératrice n’était pas retournée en Espagne depuis novembre 1879, lors de la mort de sa mère, la comtesse de Montijo, qui malgré son grand âge et sa cécité, jouissait d’un énorme prestige auprès des Espagnols. Tout Madrid s’était pressé aux obsèques de la comtesse. Quand sa mère descendit dans la tombe, il avait semblé à l’Impératrice que le dernier chapitre de sa vie espagnole était clos. Le destin en décida autrement. Quarante et un ans après, Eugénie retournait en Espagne. Le motif ? …. Subir une opération de la cataracte par l’éminent oculiste catalan, le docteur Baraguer. Sans doute, étant donné la personnalité de l’Impératrice, le praticien eut-il pu se déplacer. Il est permis de penser que ce fut le désir secret de revoir l’Espagne et, qui sait, le désir secret d’y mourir qui poussa l’Impératrice à entreprendre ce voyage. Sous le nom de comtesse de Teba, elle s’était embarquée pour l’Espagne à Marseille, à bord d’un paquebot de la Péninsular, retour des Indes, qui fit escale à Gibraltar. De là , elle se rendit en automobile à Séville pour assister aux fêtes de la Semaine Sainte et à la populaire féria. Elle descendit chez son petit-neveu, le duc d’Albe au palais de Duenas, célèbre par sa chapelle de style « Mudéjar ». Selon le vœu de Alphonse XIII, l’Impératrice fut reçue à Séville comme une souveraine. Demeurée très andalouse de cœur, Eugénie de Montijo n’oubliait pas qu’elle avait été passionnée de tauromachie. Le jeune Joselito, l’idole des foules, se trouvait à Séville. L’Impératrice voulut le connaître. On organisa en son honneur une corrida privée dans une « granaderia » aux environs de Séville. Le jeu brillant du matador l’enthousiasma. Josélito devait être tué quelques jours plus tard près de Madrid au cours d’une corrida où, trop sur de lui, il avait tourné le dos à l’animal. Eugénie qui était superstitieuse, fut impressionnée par cette fin tragique. Comme à Séville, l’Impératrice fut à Madrid, l’hôte du duc d’Albe au palais de Liria, admirable demeure qui eut beaucoup à souffrir de la guerre civile, et qui est aujourd’hui restaurée. Toute la haute société espagnole fêta le retour inespéré de la dernière descendante des Montijo. De somptueuses réceptions furent organisées en son honneur. Cette vie mondaine ne paraissait pas fatiguer la vieille dame. Cela lui rappelait les Tuileries et elle y pris grand plaisir. Toutes les personnalités madrilènes qui la virent alors furent charmées par sa conversation, demeurée vive et animée, par son extra ordinaire lucidité d’esprit, sa mémoire jamais en défaut, son entrain, sa bonne grâce, son souci de s’enquérir des uns et des autres et sa connaissance demeurée parfaite des milieux espagnols. Natalio Rivas, ministre à plusieurs reprises d’Alphonse III, rapporte dans ses souvenirs la conversation qu’il eut le 27 mai 1920 avec l’Impératrice au cours d’un dîner. Tous les deux étaient natifs de Grenade. « Connaissez-vous la maison où je suis née ? Existe-t-elle encore ? Demanda à son interlocuteur Eugénie de Montijo. Ma question doit vous surprendre, mais tous les murs qui furent témoins de ma vie ont disparu. Ce fut le cas du palais de la Plaza San Angel, où j’ai passé ma jeunesse, qui a été démoli, ce fut le cas du palais des Tuileries, celui du château de Saint-Cloud. » L’homme d’état rassura son illustre compatriote, sa maison natale était encore debout, telle qu’elle l’avait connue. « Dites-moi, poursuivit l’ex-souveraine, si, dans le jardin, existe toujours un grand arbre, un chêne qui doit être aujourd’hui bien vieux. Je vous demande cela parce que c’est au pied de cet arbre que j’ai vu le jour, au printemps de l’année 1826 » …. « Ce chêne vit encore, répondit Natalio Rivas ». « Quelques jours avant ma naissance, reprit l’Impératrice, Grenade fut secouée par un tremblement de terre. Tous les habitants alarmés couchèrent à la belle étoile et ma mère fit dresser une tente au pied de cet arbre magnifique. Toute ma famille s’y réfugia et c’est là que ma mère accoucha de moi ». ....A Suivre... .....  _________________ " Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter " (Sagesse Chinoise).  | |
|  | | Jean-Yves Administrateur


Nombre de messages : 9224 Age : 63 Localisation : Evreux Date d'inscription : 29/08/2006
 | Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie revient mourir en Espagne..... Jeu 31 Mar - 18:19 | |
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|  | | ThiNap Modérateur


Nombre de messages : 948 Age : 58 Localisation : Paris Date d'inscription : 30/08/2007
 | Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie revient mourir en Espagne..... Jeu 31 Mar - 20:56 | |
| Oui, vite ... la suite ... Fais nous profiter, une nouvelle fois, des trésors de ta bibliothèque.
_________________ ThiNap - Un seul son de sa voix, un signe de ses yeux donnaient une secousse au monde. [Chateaubriand] - Il n'y a d'immortalité que celle qu'on laisse dans l'esprit des hommes [Napoléon Ier]
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|  | | Jean-Baptiste Administrateur adjoint


Nombre de messages : 15780 Localisation : En Languedoc Date d'inscription : 01/01/2007
 | Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie revient mourir en Espagne..... Ven 1 Avr - 15:06 | |
| ......  ...... 1920...L'Impératrice Eugénie revient mourir en Espagne. ..... (Sources Jacques Mevil) Suite et Fin.....!!! La vieille dame entretint ensuite son compatriote de son état de santé…. « J’ai eu, lui confia-t-elle, quatre vingt quatorze ans le cinq de ce mois. Quoique je dorme bien, que je mange avec appétit que je digère normalement, que je demeure agile et que je conserve intégralement mon intelligence, un souffle m’abattrait…. » L’entretien se termina par ces mots…. « Demain le docteur Baraguer commence à me préparer pour l’opération de la cataracte. J’ai confiance en son habilité et aussi en l’aide de Dieu ». L’opération réussit parfaitement et l’Impératrice se remit rapidement. Sa joie d’avoir recouvré complètement la vue fut grande. Elle dit « C’est curieux, il semble que j’avais quitté ce monde, le voici qui revient à moi ». Optimisme en vérité magnifique, mais point étonnant de la part d’une femme dont la force de caractère lui avait permis de surmonter les pires malheurs et qui avait subsisté en dépit de l’âge. L’ex-souveraine faisait presque tous les jours des promenades en voiture à cheval. Etant enfant, je la vis descendre d’un élégant coupé au Retiro, le bois de Boulogne de Madrid. Ce souvenir est demeuré gravé en ma mémoire. L’Impératrice avait l’impression de redécouvrir la ville de sa jeunesse. Elle voulut tout revoir, le Paséo del prado, la Casa del Campo, les bords du Manzanarès, immortalisés par Goya. Elle recommençait à faire des projets. Elle s’inquiétait des rendez-vous lors de son prochain passage à Paris. Elle s’occupait de son départ. Le 10 juillet, l’Impératrice s’était levée très dispose, très gaie. Elle devait quitter Madrid dans trois jours. Elle avait promis à Alphonse XIII d’aller lui faire une visite au Palais d’Orient, le Palais Royal. Après le déjeuner, prise d’un léger malaise, elle dut s’aliter. Bientôt la fièvre se déclara, le mal fit des progrès foudroyants. Le médecin personnel du Roi se rendit immédiatement à son chevet et émit un diagnostic réservé. Le soir, trois de ses confrères, praticiens réputés, se prononcèrent pour une crise d’urémie. Etant donné le grand âge de la malade, il fallait prévoir une issue fatale à brève échéance. Le lendemain matin, le dimanche 11 juillet, Eugénie de Montijo expirait. L’Impératrice rendit son dernier soupir dans le lit même où sa sœur bien-aimée, la duchesse d’Albe, était morte. La providence avait bien fait les choses en voulant que cette espagnole devenue illustre, éloignée depuis tant d’années de son pays, s’en revint finir sa longue vie au milieu des meubles familiers pour elle si évocateurs, à côté d’une console au marbre violet, qui jadis orné le salon de sa mère. La nouvelle du décès foudroyant de l’Impératrice, en dépit du dimanche, de l’absence de journaux du soir, se répandit en quelques heures dans Madrid. Son petit-neveu le duc d’Albe, jugeant sa grand-tante rétablie, était parti pour Londres, où elle devait le rejoindre. On le rappela par télégramme. Les souverains espagnols vinrent les premiers s’incliner devant la dépouille mortelle de l’Impératrice. La Reine d’Espagne, qui était anglaise, avait un attachement particulier pour elle, elle n’oubliait pas que l’Impératrice avait été sa marraine lorsqu’elle avait épousé Alphonse XIII, lorsqu’elle s’était convertie au catholicisme. Le prénom d’Eugénie avait été rajouté à celui de Victoria. On rendit à Madrid des honneurs royaux à l’Impératrice Eugénie. Une foule, dense et recueillie se pressait le long des rues qu’emprunta le cortège funèbre jusqu’à la gare de l’Ouest où son train spécial attendait le lourd cercueil d'ébène, car c’est en Angleterre, auprès de son mari et de son fils, qu’elle avait souhaité reposer. L’Impératrice avait acheté dans le Hampshire, à Farnborough, en 1886, une vaste demeure et fait construire sur ses terres une église. L’église Saint-Michel, desservie par des religieux français. C’est dans cette crypte que dormaient de leur dernier sommeil, depuis 1888, Napoléon III, mort en 1873 à Chislehurst et le Prince Impérial tué par les Zoulous, en Afrique du Sud en 1879. Entre ces deux êtres chers une place attendait celle dont la beauté avait été immortalisée par le pinceau de Wintherhalter. Dans un lieu ignoré de la plupart des français, dans une modeste église, trois tombes alignées c’est tout ce qui reste du Second Empire dont les fastes avaient ébloui l’Europe. ….. FIN…._________________ " Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter " (Sagesse Chinoise).  | |
|  | | Jean-Yves Administrateur


Nombre de messages : 9224 Age : 63 Localisation : Evreux Date d'inscription : 29/08/2006
 | Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie revient mourir en Espagne..... Ven 1 Avr - 20:33 | |
| Il est bon de rappeler que c'est grâce à l'impératrice Eugénie si, en 1918, la France retrouva l'Alsace-Lorraine. Le président américain Wilson cherchant des noises à la France à ce sujet.
Dernière édition par Jean-Yves le Dim 3 Avr - 23:04, édité 1 fois | |
|  | | Le Chat botté

Nombre de messages : 38 Age : 30 Localisation : France, Haute-Savoie. Date d'inscription : 06/02/2010
 | |  | | Ximo

Nombre de messages : 1697 Age : 58 Localisation : Valencia - España Date d'inscription : 06/11/2007
 | Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie revient mourir en Espagne..... Dim 3 Avr - 22:15 | |
| - Jean-Baptiste a écrit:
- .
« granaderia » Ganadería | |
|  | | Jean-Yves Administrateur


Nombre de messages : 9224 Age : 63 Localisation : Evreux Date d'inscription : 29/08/2006
 | Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie revient mourir en Espagne..... Dim 3 Avr - 23:02 | |
| Oups ! Effectivement ! Je corrige de suite
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|  | | Daniel M.

Nombre de messages : 12 Age : 79 Localisation : Trouville-sur-Mer (14) Date d'inscription : 30/04/2012
 | Sujet: L'Impératrice... Mer 9 Mai - 17:46 | |
| La souveraine aimait à passer quelques jours incognito à Paris, à l'hôtel Continental, rue de Rivoli, tout près des Tuileries détruites.... C'était dans les années 1880/1900. Une plaque commémoratice rappelle son séjour, à l'entrée de l'hôtel, devenu l'InterContinental, puis, plus récemment, le Westin (j'ose espérer que cette plaque a été conservée). Si vous vous intéressez à la dernière impératrice des Francais, je vous conseille la biographie que lui a consacrée William Smith dans les années 1990 et aussi, mais plus rares, les livres de Lucien Daudet qui fut un de ses proches, dans les années 1910/1920. Enfin, sur la journée du dimanche 4 septembre 1870, jour de la Révolution républicaine, entraînant la fuite de l'Impératrice des Tuileries, lire le témoignage du docteur Thomas W. Evans, son dentiste (Plon, 1910). Après un périple via Evreux, elle arrivera à s'embarquer pour l'Angleterre du port de Trouville/Mer, où je passe ma retraite, pour l'Angleterre... | |
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 | Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie revient mourir en Espagne.....  | |
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|  | | | L'Impératrice Eugénie revient mourir en Espagne..... | |
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