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 Vivant Denon...Le Peintre Soldat...

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Jean-Baptiste
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Jean-Baptiste


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MessageSujet: Vivant Denon...Le Peintre Soldat...   Vivant Denon...Le Peintre Soldat... Icon_minitimeLun 22 Mar - 9:29

....... Vivant Denon...Le Peintre Soldat... Icon_sunny ......

Vivant Denon...le peintre Soldat au Pays des Pharaons....

Vivant Denon...Le Peintre Soldat... Objetslivre00052......(Sources Richard Lebeau).....


Vivant Denon...Le Peintre Soldat... Vivantdenon.....Vivant Denon...°1747 +1825....Tableau Portrait de Vivant Denon....par Robert Lefèvre (°1755+1830)...Musée National du Château de Versailles.


En 1798, à 50 ans, Vivant Denon, qui bénéficie déjà d’une certaine renommée en France, embarque avec Bonaparte pour la Campagne d’Egypte. Il en rapporte des documents exceptionnels, qui donneront naissance à une véritable égyptomania.

De l’Antiquité à la Révolution française, l’Egypte était restée un désert rempli de mystères. Ses hiéroglyphes ne servaient plus qu’à exciter les imaginations, ses pyramides devenaient les greniers à blé de Joseph, ses papyrus et ses momies alimentaient de juteux trafics….l’Europe avait pris l’habitude de se soigner à l’aide de momies réduites en poudre !

Quelques marchands vendaient des papyrus coptes, dont la langue n’était plus utilisée que pour célébrer la messe. Incompris, le pays des pharaons inspirait tout de même l’architecture française. Les parcs du XVIIIè siècle se paraient d’obélisques et de pyramides, plantés à côté de ruines gothiques ou de peuples grecs…..Pis… certains salons de thé de l’époque étaient des copies de temples égyptiens en réduction !

La Révolution, à la suite de Voltaire, Rousseau, Locke et des autres princes des lumières, capta à son tout l’héritage de l’Antiquité égyptienne, jetant un voile pudique sur l’absolutisme pharaonique….la terre des dieux n’était plus que le décor d’une scène morte. L’Egypte dormait encore ensevelie dans le linceul des siècles, et comme accablée par les ténèbres de sa nuit millénaire.

Le prince charmant de cette Belle au bois dormant Orientale sera Bonaparte. Premier dans l’histoire depuis César. En 1798, ambitieux général en quête d’une gloire, il décide d’aller la conquérir sur les rives du Nil. Clio n’a-t-elle rien engendré de plus extravagant que l’expédition d’Egypte ?

Extravagante la campagne d’Egypte le fut assurément. La France embarque sa meilleure armée, au risque de la couler sous les boulets de la Navy anglaise, maîtresse incontestée des eaux de la Méditerranée ! Extravagante encore, lorsque Marianne fait débarquer ses fils en plein mois de juillet, au mépris du climat égyptien, et décide d’envahir le pays.

Extravagante, l’expédition d’Egypte, en a pas moins changé la face du monde. Cette grandiose expédition avait emmené une commission de savants, composée d’ingénieurs, d’imprimeurs, de géomètres, d’astronomes, de zoologistes, de botanistes, de minéralogistes, de poètes, d’écrivains, de dessinateurs, de sculpteurs, de musiciens, d’économistes. Prouesse de la science et du génie français, en quatre ans, ces « doux savants » établirent le « grand inventaire de la vallée du Nil » enfermé dans une monumentale encyclopédie de 21 volumes… La Description de l’Egypte.

Publiée, à partir de 1809, cette encyclopédie révéla à l’Europe les richesses et les vestiges d’un mystérieux passé. L’Egypte devenait un objet de science. En juillet 1799, un soldat français sortira des sables du Delta, la fameuse pierre de Rosette. Grâce à ce fragment de basalte, couvert d’inscriptions en trois écritures….hiéroglyphique, démotique et grecque, Champollion pourra s’attaquer à la résolution de la grande énigme, celle du déchiffrement de l’écriture des pharaons.

Elu membre de l’institut national, dans la classe des sciences physiques et mathématiques, le général Bonaparte qui se plaisait à proclamer l’incomparable « dignité des sciences », tenait à associer à sa vaste entreprise toute une élite de chercheurs, d’artistes et d’hommes d’étude. C’est à eux en effet qu’il entendait confier les travaux qui devaient aboutir à la mise en valeur pratique et à la « régénération » morale de l’Egypte. Il charge donc Bertholet, qui lui avait donné des leçons de chimie après la campagne d’Italie, de recruter ces précieux concours à l’Ecole Polytechnique, au Muséum d’histoire naturelle, au Collège de France et dans les sections de l’Institut. La plupart des membres des « Commissions des Sciences et des Arts » étaient d’ailleurs, sinon des jeunes gens, du moins de gens jeunes.

Parmi eux, un dessinateur de génie. Bonaparte en avait déjà enrôlé plus de cent. Lorsqu’il reçut la requête d’un homme auquel il n’avait pas songé….le peintre, graveur et littérateur Dominique Vivant Denon, celui que le comte de Marcellus a appelé le « Joinville de l’expédition d’Egypte ». Un personnage attachant que ce baron Dominique Vivant Denon.

Né en 1747, dans la région de Chalon-sur-Saône, il fut gentilhomme de la Chambre sous Louis XV, puis secrétaire d’ambassade à Saint-Pétersbourg et Naples. Noble ? de petite noblesse certes, il échappe à l’échafaud de la Terreur. Plus tard, pendant le Directoire, selon Anatole France, il aurait rencontré, en 1797, au cours d’un bal donné chez M. de Talleyrand un jeune général qui demandait un verre de limonade. Denon lui tend le verre de limonade, le général remercie.

La conversation s’engage, Denon gagne en un quart d’heure l’amitié de Bonaparte. Il plaît tout de suite à Madame Bonaparte et devient l’un de ses familiers. L’année suivante, comme il était dans le cabinet de toilette de cette dame, se chauffant à la cheminée, car l’hiver durait encore…. « Voulez-vous, lui dit-on faire partie de l’expédition d’Egypte ? »… « Serais-je maître de mon temps et libre de mes mouvements ? »…..demanda-t-il. On le lui promit….. « J’irai », dit-il.

En vérité son recrutement fut moins romanesque. C’est dans les salons de la toute puissante Joséphine de Beauharnais et sur l’intervention de cette belle créole qu’il fait la connaissance du général. Denon, trop âgé aux yeux de Bonaparte…il a 50 ans, doit faire plaider sa cause par un collègue de l’Académie française, le fabuliste A.V. Arnault, pour être emmené aux pays des pharaons.

Plein d’entrain, il prend la mer, à Toulon, le 14 juin 1798, sur la frégate « La Junon ». Il met le pied sur le sol égyptien, devant Alexandrie. Le porte feuille en bandoulière, la lorgnette au côté, les crayons à la main, il devance les colonnes pour avoir le temps de dessiner en attendant que la troupe le rejoigne. Sous le feu de l’ennemi, il prend des croquis avec la même impassibilité que s’il était assis à sa table raconte Anatole France.

....A...Suivre....

Vivant Denon...Le Peintre Soldat... Salut

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Jean-Baptiste Guindey, 1785-1813
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MessageSujet: Re: Vivant Denon...Le Peintre Soldat...   Vivant Denon...Le Peintre Soldat... Icon_minitimeLun 22 Mar - 20:16

C'est grâce à des individus de cette trempe que l'égyptologie a pu prendre son essor !
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Jean-Baptiste
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MessageSujet: Re: Vivant Denon...Le Peintre Soldat...   Vivant Denon...Le Peintre Soldat... Icon_minitimeMar 23 Mar - 8:18

....... Vivant Denon...Le Peintre Soldat... Icon_sunny .......


Vivant Denon...le peintre Soldat au Pays des Pharaons....

Vivant Denon...Le Peintre Soldat... Objetslivre00052......(Sources Richard Lebeau)...Suite et Fin.




Et l’Egypte, qu’elle soit pharaonique, chrétienne, musulmane, antique, médiévale ou moderne est croquée sous dorme de tableaux primesautiers, légers et incisifs. Il dessine tout ! les couvents, les pyramides, les tombeaux, les mosquées, les rues du Caire, les enterrements, les fêtes, les scènes de campagne, les felouques sur le Nil, les mamelouks en grande tenue. Les animaux du désert, des moines grecs et des prêtres coptes, des imams, des marchands juifs, etc…Rien ne manque !

« Ses dessins forment le plus vaste ensemble iconographique et la plus brillante collection de gravures sur l’Egypte que l’Europe ait connu à la fin du XVIIIè siècle », constate, admiratif, Jean-marie Carré. Quand il revient de son voyage en haute Egypte, il montre ses feuilles à ses camarades de l’institut d’Egypte en disant…. « Des dessins que j’ai fait le plus souvent sur mon genou, ou même à cheval….je n’ai jamais pu en terminer un seul à ma volonté, puisque pendant toute une année je n’ai pas trouvé une seule fois une table assez bien dressée pour y poser une règle ».

L’esthète, l’as du crayon, ne capitule pas devant la dure vie des soldats en campagne. Le danger et les conditions les plus difficiles ne viennent à bout ni de son enthousiasme ni de sa volonté de dessiner. Assis près de son bureau, la carte devant lui, l’impitoyable lecteur dit au pauvre voyageur poursuivi, affamé, en butte à toutes les misères de la guerre… « Il me faut ici Aphroditopolis, Crocodilopodis, prolémais, qu’avez-vous fait de ces villes…. »…… « Veuillez bien lecteur, songer que nous sommes entourés d’Arabes, de mamelouks, et que très probablement ils m’auraient enlevé, pillé, tué, si je m’étais avisé d’aller à cent pas de la colonne vous chercher quelques briques d’Aphroditopolis. »

Une anecdote, relaté par Anatole France, donne du crédit au plaidoyer de Denon. « Un jour que la flottille de l’expédition remontait le Nil, il aperçut des ruines et dit…..il faut que j’en fasse un dessin. »…. Il obligea ses compagnons à le débarquer, s’établit sur le sable et se mit à dessiner. Comme il achevait son ouvrage, une balle passe en sifflant sur son papier. Il relève la tête et voit un Arabe qui venait de le manquer et rechargeait son arme.

Il saisit son fusil déposé à terre, envoie à l’Arabe une balle dans la poitrine, referme son portefeuille et regagne la barque. Le soir il montre don dessin à l’état-major. Le général Desaix lui dit…. « Votre ligne d’horizon n’est pas droite »…. « Ah ! répond Denon, c’est la faute à cet Arabe, il a tiré trop tôt ».

Contre les balles, la chance l’aide. Contre les rayons de Rê les soldats font écran. « Sur la rive gauche du Nil, devant Trèbes, je fis un dessin de ce premier aspect comme si j’eusse à craindre que Trèbes ne m’échappât….et je trouvai, dans le complaisant enthousiasme des soldats, des genoux pour me servir de table, des corps pour me donner de l’ombre, le soleil éclairant de rayons trop ardents une scène que je voulais peindre à mes lecteurs, pour leur faire partager le sentiment que me firent éprouver la présence de ces grands objets….raconte-t-il.

Toutefois, Denon doit négocier quelques haltes ou quelques minutes pour immortaliser ce qui lui semble l’essentiel. Ainsi dans la célèbre Vallée des Rois, il lui faut s’imposer. « La troupe était fatiguée, et l’on remettait en question si l’expédition des tombeaux aurait lieu…je dévorais en silence la rage dont j’étais animé. »

Denon n’a pas la permission de s’attarder dans les sépulcres royaux. Il explore cependant celui de Ramsès III. « On avait sonné le boute-selle lorsque je découvris de petites chambres, sur les murs desquelles était peinte la représentation de toutes les armes…..dans une autre une collection des ustensiles d’usage. »

Ailleurs « une figure vêtue de blanc jouant d’une harpe à cordes….Comment pouvoir laisser de si précieuses curiosités sans les avoir dessinés ?....Je demandais à hauts cris un quart d’heure…on m’accorda vingt minutes la montre à la main, une personne m’éclairait, tandis qu’une autre promenait une bougie sur chaque objet que je lui indiquais. » A tâtons, il rafle tout ce qu’il rencontre dans la tombe, patère, statuettes funéraires, menus objets, et même un pied de momie…. « Sans doute le pied d’une femme, d’une princesse, d’un être charmant, dont la chaussure n’avait jamais altéré les formes et dont les formes étaient parfaites. » trouvaille qui excite son lyrisme. Plus tard elle inspirera à Théophile Gautier « Le Pied de la momie ».

Rentré au Caire en juillet 1799, il rend compte de sa mission à Bonaparte. Le futur empereur crée deux commissions chargées de mesurer et dessiner les monuments vus par Vivant Denon. Leurs travaux préparent la publication de « La Description de l’Egypte ». l’Egyptologie naissante est redevable des croquis de Vivant Denon. Ils accompagnent les textes de son voyage dans la basse et la haute Egypte, publié en 1802. Sa publication marque le début de la renaissance de l’Egypte pharaonique.

Sa parution donne naissance à ce que l’on a appelé l’égyptomania, qui attirera des savants comme Champollion et des pillards comme Belzoni. Pour satisfaire le public, il faut tirer quarante éditions successives de ce livre en France, et quelques autres en Angleterre et en Prusse.

Rentré en France, Napoléon, l’ex Bonaparte, nomme Denon directeur général des musées….c’est lui qui porte sur les fonds baptismaux le musée Napoléon, l’ancêtre de notre Louvre actuel. A la chute de l’Empire, il garde son poste, Louis XVIII se souvenant de l’avoir vu à la cour de Louis XVI.

Il démissionne après 1815, non pour des raisons politiques, mais pour protester contre la restitution des œuvres accaparées pendant les campagnes révolutionnaires et impériales. Il entreprend alors la rédaction d’une …Histoire de l’art depuis les temps les plus reculés jusqu’au commencement du XIXè siècle……. Il meurt en 1825, âgé de 78 ans, sous le règne de Charles X.


……FIN…..

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MessageSujet: Re: Vivant Denon...Le Peintre Soldat...   Vivant Denon...Le Peintre Soldat... Icon_minitimeMar 23 Mar - 15:56

Une vie remarquable dédiée à une passion qu'il chercha à faire partager à ses contemporains et qui le fit passer à la postérité.
Merci pour ce beau texte. salut
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