Dans un salon intitulé "Sondage" il est évoqué la mémoire des "meilleurs Maréchaux".
Je poursuivrai ici cette analyse, en l'élargissant quelque peu, évoquant l'émigration de la plupart de ces officiers à la fulgurante ascension au grade de "Général" alors qu'ils n'avaient qu'à peine vingt cinq ans pour la plupart d'entre eux ...
Ces hommes, animés et guidés par la flamme qui brûlait sans cesse dans le regard de leur Chef suprême, avaient acquis une foi puissante dans les idéaux de la Révolution, et étaient convaincus du devoir qu'ils avaient juré d'accomplir pour la France.
Ney, Lefebvre, Lassale, Oudinot Rapp ou Victor évoquent dans nos esprits ces terres de forte tradition militaire que sont l'Alsace et la Lorraine...
Murat, Bernadotte, Besières, Soult ou Lannes nous emmènent dans leur Sud-ouest, alors qu'étrangement l'Ouest contre-révolutionnaire ne nous laisse le souvenir d'aucun Maréchal ...
Certains sortent de l'armée de l'Ancien régime ; d'autres appartiennent à la noblesse ancienne.
Certains connaissent déjà le métier des armes depuis bien avant la Révolution ; pour d'autres comme Masséna ou Jourdan ne rejoignent un bataillon de volontaires qu'après la rupture de 1789 ...
Comme je le soulignais dans ma réflexion à propos du sondage évoqué ci-dessus, tous ou presque se sont révélés d'exceptionnels hommes , capables d'entraîner des troupes au combat avec cette bravoure qui n'appartient qu'aux âmes bien trempées, dont le modèle ne pouvait être que Napoléon, pour manifester au feu ce courage sans faille.
Qui n'a jamais entendu parler des charges de Murat, de "l'intrépide rouquin" sous la mitraille, de la bravoure de Masséna ou encore de celle du "Bayad de la Grande Armée" qu'était Oudinot ?
Tous ces grands guerriers ont indéniablement contribué à la genèse de l'épopée impériale.
Concernant la tactique, cette appréciation guerrière si précieuse ne peut revenir qu'à l'Empereur en personne ; toutefois, quelques-uns feront l'exception, et je pense notamment à Macdonald, Gouvion-Saint-Cyr, Masséna, Soult et Suchet qui ont su maintes fois se tirer d'affaire par leurs seules décisions dans une stratégie à mettre en place, loin de leur Chef.
Mais il est reconnu par bon nombres d'auteurs, que Davout est le seul à supporter une comparaison avec le Maître ...
Enfin, il y eut les honnêtes et ceux qui le furent moins.
Si un Suchet ou un Drouot peut être mis à l'écart de toute suspicion dans ce domaine, il n'en a pas été de même avec Masséna, Murat, Soult ou même Brune...
Quant au moment de la "chute", si peu demeurent fidèles jusqu'au bout de leur vie, beaucoup d'autres embrasseront une brillante carrière sous la monarchie restaurée.
Et pour les premiers, comme Ney ou La Bédoyère, c'est le peloton d'exécution qui les attendra.
Leur point commun aura été d'être tous sortis de la tourmente révolutionnaire pour entrer, tels de prodigieux météores, dans la prodigieuse aventure napoléonienne, guidés par leur Etoile, unique et éblouissante : l'EMPEREUR NAPOLEON 1er.