ORIGINES & ORGANISATION.
Après la bataille de Marengo, où la charge décisive de la cavalerie commandée par Kellermann décida du sort de la bataille, Bonaparte, 1er Consul décide de réorganiser la cavalerie de réserve, également appelée "grosse cavalerie". Une commission fut réunie pour étudier l'organisation, l'habillement, l'équipement, l'armement et la remonte de cette cavalerie de réserve.
La plus importante des décisions sera la réorganisation des régiments dit de cavalerie et leur remplacement par une nouvelle subdivision d'arme : Les Cuirassiers.
Il fut donc décidé d'équiper les 12 premiers régiments de cavalerie en les cuirassant et en les coiffant d'un casque du modèle des dragons, mais en fer.
Pour les cuirasses, on s'équipa à partir d'un modèle allégé de celles utilisées par le 8° régiment de Cavalerie, descendant du régiment des Cuirassiers du Roy, le seul à avoir conservé la cuirasse.
Le 1er Régiment de Cavalerie devient le 1er Régiment de Cuirassiers le 18 Vendémaire An X (18 octobre 1801) mais ce n'est que le décret du 1er Vendémaire An XII (24 septembre 1804) que la subdivision d'arme des Cuirassiers est officiellement créée.
Les 2°, 3° & 4° Régiments de Cavalerie, devinrent respectivement 2°, 3° & 4° régiments de Cuirassiers le 20 vendémaire An XI (12 octobre 1802)
Les 5°, 6° & 7° & le 8° Régiments de Cavalerie devinrent respectivment les 5° 6°, 7° & 8° Régiments de Cuirassiers le 2 Nivôse An XI (23 décembre 1802).
Il est à noter que le chef de brigade du 8° régiment refusa de porter ce chiffre, considérant que son régiment ayant toujours porté la cuirasse devait prendre le n° 1 dans la subdivision. Il faudra l'intervention du 1er Consul, pour que le 8° rentre dans le rang.
Moins d'un an après les 9°, 10°, 11° & 12° régiments de cuirassiers sont créés à partir des 9°, 10°, 11° et 12° régiments de cavalerie.
HISTORIQUE
Les 6 premiers régiments sont distingués d'
Ecarlate, et les 6 derniers de
Jonquille.
Le 1° régiment de Cuirassiers est formé à partir du 1° Rgt de Cavalerie ex Colonel-Général créé en 1635.
Il fera campagne dans la division d'Hautpoul pour les campagnes de 1805, 1806 et 1807.
Sous Saint-Sulpice pour la campagne de 1809, sous Defrance à la Moskowa en 1812, il se couvre de gloire à Waterloo.
La couleur distinctive du régiment est l'écarlate, que l'on trouve au collet, revers, parements, pattes de parements & retroussis. poches en travers.
Il conservera cette couleur en 1809, distribulée au collet, parements, pattes de parements et retroussis.
le 2° régiment de Cuirassiers est formé à partir du 2° régiment de Cavalerie, ex Royal-Cavalerie, créé en 1635.
Sous Nansouty et Saint-Germain, le régiment se distingue à Eckmülh, la Moskowa, Vauchamps et Waterloo où il enfonce un carré britannique.
La couleur distinctive du régiment est l'écarlate que l'on trouve aux revers, parements et retroussis. poches en travers.
Conserve l'écarlate en 1809; distribuée au collet, parements et retroussis.
Le 3° régiment de Cuirassiers est fomé à partir du 3° régiment de Cavalerie, ex Commissaire-Général créé en 1645.
Ce régiment s'illustre à Austerlitz, la Moskowa et Champaubert, son colonel sera tué à Waterloo, ainsi que 12 officiers au cours des onze charges consécutives contre les carrés britanniques.
La couleur distinctive est l'écarlate, distribuée aux collet, pattes de parements, revers et retroussis. poches en travers.
Conserve l'écarlate en 1809; distribuée au collet, pattes de parements et retroussis.
Le 4° régiment de cuirassiers, est formé à partir du 4° régment de cavalerie, ex La Reine, créé en 1643.
Il sert en Italie et appartient à la Division Espagne jusqu'en 1807. Il rejoint la Grande Armée en 1807. Campagne d'Autriche en 1809, se distingue à la Bérézina, et à Waterloo.
La couleur distinctive est l'écarlate que l'on trouve au collet, parement, revers et retroussis. poches en long.
En 1809, la couleur distinctive est l'aurore, que l'on trouve au collet, parements, pattes de parement & retroussis.
Le 5° régiment de Cuirassiers, est formé à partir du 5° régiment de Cavalerie, ex Royal-Pologne, créé en 1653.
Le régiment se distingue à Austerlitz, pénètre le premier dans la Grande Redoute à la Moskowa, et détruit l'avant-garde prussienne à Vauchamps.
Sa couleur distinctive est l'écarlate que l'on trouve aux parements, revers et retroussis. poches en long.
En 1809, sa couleur distinctive est l'écarlate que l'on trouve au collet, parements, retroussis.
Le 6° régiment de Cuirassiers, est formé à partir du 6° régiment de Cavalerie, ex Le Roi, créé en 1635.
Est employé à l'armée d'Italie de 1804 à 1806. En 1807, il rejoint la 3° division de cuirassiers et charge à Heilsberg sous Espagne. Se distingue à Essling, Wagram & la Moskowa. Fait les campagnes de Saxe et de France au 1° Corps de cavalerie sous Milhaud. Se distingue à Ligny où il écrase la cavalerie de Ziethen.
Sa couleur distinctive est l'écarlate distribuée au collet, pattes de parements, revers et retroussis. poches en long.
En 1809, la couleur distinctive est l'aurore que l'on trouve au collet, pattes de parement et retroussis.
Le 7° régiment de Cuirassiers est formé à partir du 7° régiment de Cavalerie, ex Royal-Etranger, créé en 1659.
Fait les campagnes de 1805 & 1806 à l'armée d'Italie, et de 1806 à 1809 à l'armée d'Allemagne. Tenu en réserve à la Moskowa, assurera la retraite. A Waterloo le régiment taille en pièces la brigade de dragons Ponsonby.
Sa couleur distinctive est le Jonquille que l'on trouve au collet, parements, pattes de parements, revers et retroussis. poches en travers.
En 1809, il conserve cette couleur, distribuée au collet, parements, pattes de parements et retroussis.
Le 8° régiment de Cuirassiers formé à partir du 8° régiment de Cavalerie, ex Cuirassiers du Roi créé en 1665.
Ce régiment se distingue à Wagram, La Moskowa et Hanau.
Sa couleur distinctive est le Jonquille que l'on trouve aux parements, revers et retroussis, poches en travers.
En 1809, il conserve le Jonquille distribué aux collet, parements et retroussis.
Le 9° régiment de Cuirassiers, est formé à partir du 9° régiment de Cavalerie, ex Artois, créé en 1684.
Il sert sous Nansouty de 1805 à 1809. A une compagnie détachée en Espagne qui sera prise à Baylen. Campagne de Russie sous Saint-Germain. Sous Latour-Maubourg en Saxe et en Champagne. A Waterloo, il appartient à la 14° Division de Cavalerie sous Delort.
Sa couleur distinctive est le jonquille, qu'il arbore aux collet, pattes de parements, revers et retroussis, poches en travers.
En 1809, il conserve le Jonquille qu'il porte au collet, pattes de parements et retroussis.
Le 10° régiment de Cuirassiers, est formé à partir du 10 régiment de Cavalerie, ex Royal-Cravates.
Sous d'Hautpoul de 1805 à 1807. Est présent à Eckmuhl, Essling & Wagram sous Saint-Sulpice. Charge à la Grande Redoute à la Moskowa sous Caulaincourt. Se distingue à Hanau où il met en déroute la cavalerie austro-hongroise. Est présent à Waterloo.
Sa couleur distinctive est le jonquille qu'il porte au collet, parements, pattes de parements, revers et retroussis, poches en long.
En 1809, sa couleur distinctive est le rose qu'il arbore au collet, parements, pattes de parements & retroussis.
A partir de 1806, ce régiment est le seul à porter des crins de houpettes écarlate au lieu de noir sur le casque.
Le 11° régiment de Cuirassiers, est formé à partir du 11° régiment de Cavalerie, ex Royal-Roussillon, créé en 1665.
Appartient à la division d'Hautpoul, puis de Saint-Sulpice, et participe à tous les combats de 1805 à 1809. Se distingue à Eylau & à Essling.
A la division Valence pendant la campagne de 1812, le régiment doit être reconstitué après le retraite. Sous Bordesoulle en 1813 & 1814, est à Leipzig & à Laon. Se distingue à Ligny & à Waterloo.
Sa distinctive est le jonquille qu'il porte aux parements, revers et retroussis. Poches en long.
En 1809, il porte la distinctive rose, au collet, parements et retroussis.
Le 12° régiment de cuirassiers est formé à partir du 12° régiment de Cavalerie, ex Dauphin, créé en 1668.
Ce régiment appartient à la division Nansouty. Se distingue à Heilsberg, Friedland, Eckmühl, Essling & Wagram.
Participe à la campagne de 1812 en Russie où il charge à la Grande Redoute à la Moskowa. Combat à Waterloo la cavalerie de lord Uxbridge.
Sa couleur distinctive est le jonquille qu'il porte au collet, pattes de parements revers et retroussis, poches en long.
En 1809 sa couleur est le rose, qu'il arbore au collet, pattes de parements et retroussis.
Les régiments de Cavalerie numérotés de 13 à à 18 sont transfomés en régiment de Dragons et prennent les numéros à la suite du n° 22 à 27.
Les régiments de Cavalerie numérotés de 19 à 23 sont dissous et leurs effectifs complètent les manquants dans les autres subdivisions.
En 1807, Napoléon en prévision de la campagne du Portugal, décide de lever deux régiments provisoires portant les n° 1 & 2. les deux régiments se trouvent en Espagne, le 1° à Madrid, et le 2° sera pris dans la capitulation de Baylen. Il est décidé en décembre 1808, de rassembler les effectifs des 2 régiments provisoires pour former un régiment qui prend le n° 13.
Ce régiment se distingue dans la Péninsule à Saragosse, Lérida, Tarragone, Sagonte. En 1813 est à l'armée de Suchet.
De retour en France en 1814, il rejoint l'armée de Lyon sous Augereau et charge à Limonest.
La distinctive est le lie de vin qu'il arbore au collet, parements, pattes de parements et retroussis.
Suite à l'annexion du royaume de Hollande à l'Empire, par décrets des 1er juillet et 18 août 1810, le 2° régiment de Cuirassiers Hollandais du roi Louis, rejoint l'arme des Cuirassiers, et prend la n° 14. Il conservera un certain temps son uniforme blanc distingué de céleste, avant de prendre l'unifome français distingué de lie de vin au collet, parements et retroussis. (9 février 1811)
Ce régiment participera à la campagne de Russie dans la 3° division de Cuirassiers sous Doumerc. Participe à la bataille de Polotsk, et de La Bérézina, Wilna & Kowno. Prend part à la bataille de Leipzig, et à la campagne de France. il est licencié le 12 mai 1814.
L'UNIFORME
La couleur du fond de l'habit est le drap bleu national qui devient le bleu impérial. A la création de l'arme, l'habit comprend des revers et des basques longues.
Puis pour des raisons pratiques et économiques, on raccourcit les basques, et l'habit fut taillé comme un surtout, boutonnant droit devant. La cuirasse ne permettant pas de distinguer les régiments.
Entre la cuirasse et l'habit, il est porté un vetement rembourré. Les ouvertures de la cuirasse sont décorés aux collet, passage des bras, et dans la partie inférieure d'une décoration en tissu écarlate et bordé d'un galon blanc.
Tous les régiments sont équipés de boutons de métal blanc portant le n° du régiment estampé entouré de godrons.
Les cavaliers portent un gilet de drap blanc.
Une culotte de peau, qui sera peu à peu rempalacée par une culotte de drap gris.
Des bottes fortes de cuir noir à genouillères, dites à l'écuyère. Les éperons en fer noirci maintenus sur les bottes par une lanière porte-éperons.
Un casque à bombe de fer surmonté d'un cimier de laiton, avec un turban de veau marin, avec une jugulaire en écailles de laiton. Le cimier est ornée d'une crinère noire confectionnée à partir de crins de cheval. Le devant du casque est orné d'une petite touffe de crins appelée marmouset. Le devant du cimier est orné d'une tête de gorgone et d'un bouclier timbré au n° du régiment. Un plumet écarlate, est fiché dans un porte plumet soudé à la bombe du casque, sur le côté gauche.
Les officiers font usage de casques argentés.
Cette nouvelle cavalerie se considérant comme troupe d'élite, les cavaliers portent tous des épaulettes à franges écarlates.
Bien que le réglement ne le prévoit pas, certains régiments eurent des sapeurs.
Le port de la moustache était obligatoire pour la troupe et les sous-officiers du 1er mars au 1er décembre. En dehors de cette période elle devait être rasée.
Les cheveux étaient portés longs, maintenus dans un catogan en tissu noir et maintenu avec une épingle à rosette.
Le port des favoris qui devaient s'arrêter à hauteur de la commissure des lèvres.
Avant l'adoption de l'uniforme vert à livrée impériale, les trompettes portent unn habit aux couleurs inversées. Ils ne portent pas de cuirasse, et le casque est ornée d'une crinière blanche.