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| L'Hygiène et la santé | |
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Jean-Baptiste Administrateur adjoint
Nombre de messages : 16299 Localisation : En Languedoc Date d'inscription : 01/01/2007
| Sujet: La vie des Français au temps de Napoléon. Lun 12 Mar - 21:38 | |
| La vie des Français au temps de Napoléon.
N°……9
L’hygiène :
Pour la majorité des Français, l’hygiène corporelle reste très relative, voire inexistante. Seule l’élite se préoccupe de ses dents et s’enveloppe de senteurs parfumées. Les bains, qui conservent une connotation médicale, s’adressent à une clientèle riche et oisive.
Une toilette sommaire :
La plupart des sujets de l’Empereur n’ont de la propreté qu’une très vague notion. Dans le meilleur des cas, ils lavent ce qui se voit. Le paysan ou l’ouvrier considèrent que des ablutions répétées entameraient leur vigueur physique, dont la forte odeur est l’expression. De ce fait, dans les milieux ruraux ou populaires, les cuvettes et pots à eau sont très rares.
L’idée d’une toilette intime spécifique est encore peu répandue et le bidet, qui se diffuse lentement dans la bourgeoisie parisienne, reste affublé d’un préjugé « galant ». Quant à l’élite ayant abandonné poudres et pommades qui « occupent les pores et les rendent moins sensibles à l’air », elle se frictionne avec une lotion alcoolisée, telle l’eau de Cologne, l’eau de vie ou des eaux aromatisées à la lavande, à la rose ou à la violette. Le savon coûte encore très cher.
Alors que dans les collèges le maître se contente de vérifier que chaque élève se débarbouille le visage et se lave les mains, dans son instruction privée Madame Campan exige de ses pensionnaires des ablutions quotidiennes ainsi que des bains de pieds et des « grands bains » fréquents. En l’absence d’eau courante et de moyen économique pour la chauffer, le bain à domicile reste l’apanage des riches.
Quant aux hommes, alors que la plupart des civils se rasent, les militaires portent favoris et moustaches. La dernière touche de la toilette est donnée par le parfum. Tandis que « l’eau de Ninon »de Gervais-Chardin triomphe, Houbigant lance « Récamier ». L’Empereur fait confectionner par Jean-Marie Farina un flacon spécial, « le rouleau », qu’il peut glisser dans ses bottes quant il part en campagne.
Suite…du ….N° 10.
La Santé :
Alors que la santé ne fait plus débat chez les plus riches, on ne parle plus de ses vapeurs ni de ses migraines et on mange et boit avec beaucoup d’appétit, celle des plus modestes est fragilisée par leurs dures conditions de travail et d’existence.
Un bilan de santé inquiétant :
La conscription permet de dresser un bilan inquiétant de la santé des Français. Un grand nombre de jeunes paysans sont exemptés par les officiers de santé pour incapacité à cause d’hernies, d’ulcères, de scolioses et de troubles respiratoires. En l’an XIII (1805), la Creuse et l’Eure comptent respectivement 51 % et 63 % d’exemptés. La taille trop petite, c’est-à-dire moins de 1,60 m, est souvent mise en corrélation avec la pauvreté et l ‘analphabétisme des conscrits, qui proviennent en majorité du Centre, de l’Ouest et du Sud.
De nombreux exemptés viennent aussi de zones marécageuses comme les Dombes, la Sologne et le Languedoc, où sévissent paludisme et malaria. Si l’on ne meurt plus de faim au début du XIX siècle, la malnutrition concerne beaucoup de Français. Affaiblis par la maladie, nombre de paysans et ouvriers sont prêts, pour survivre, à devenir « des bêtes de somme, faisant des travaux qui, dans d’autres pays, sont exécutés par les chevaux et les ânes », écrit un voyageur anglais. Fait inquiétant et nouveau relevé par les préfets…..les suicides se multiplient d’une manière effrayante, surtout en 1812 et 1813, où, rien qu’a Paris, 230 personnes mettent fin à leurs jours.
Le Typhus dans les bagages de la Grande Armée :
Si les Français sont préservés de la peste, ils n’en connaissent pas moins des fléaux endémiques et épidémiques comme le typhus, qui touche plus particulièrement les régions traversées par les grandes routes militaires qui vont vers l’Espagne et vers l’Est. En 1810, il fait son apparition sous le nom « d’espagnolette » car il est propagé par un convoi de prisonniers Espagnols qui remonte vers le Nord de la Loire. Devenus intransportables, certains malades sont abandonnés aux habitants des villes traversées, notamment « Sarlat », qui voit le tiers de sa population emportée par la maladie.
D’autres prisonniers, porteurs de poux contaminés, embauchés comme ouvriers agricoles, apportent l’épidémie dans les campagnes alentour. Deux ans plus tard, le typhus réapparaît et décime les soldats Français pendant la campagne de Russie, notamment en Allemagne. Refluant en France, les débris de la Grande Armée traversent l’Alsace et la Lorraine. Vingt mille blessés transforment Metz en un vaste hôpital et transmettent « la fièvre de Mayence » à la population. C’est ainsi que…….60 000 Alsaciens et Lorrains périssent à leur tour.
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| | | Jean-Baptiste Administrateur adjoint
Nombre de messages : 16299 Localisation : En Languedoc Date d'inscription : 01/01/2007
| Sujet: La vie des Français au temps de Napoléon. Lun 19 Mar - 15:17 | |
| La vie des Français au temps de Napoléon.
Suite …du ….N° 10.
Les Maladies.
Si la mortalité recule globalement, les classes les plus pauvres restent sujettes à de multiples maladies, à la ville comme à la campagne. Scarlatine, diphtérie, typhoïde et rougeole continuent à faire de nombreuses victimes ainsi que le croup, sorte d’angine qui enlève beaucoup d’enfants en bas âge, parmi lesquels le neveu préféré de l’Empereur, Charles, Napoléon, Louis.
Là où l’eau est contaminée par les inondations hivernales, les détritus et les cloaques, la dysenterie est chronique. Quant à la syphilis, elle fait de terribles ravages d’un bout à l’autre de l’Empire et dans toutes les classes de la société.
Les conscrits qui lors de leurs campagnes ont logé chez l’habitant et fréquenté des prostituées, contribuent à la transmission du « mal de Naples » dans les plus petits villages lors de leur retour. A en croire les médecins, qui accusent les « gazes ridicules » d’exposer les femmes au grés des vents, la mode provoque de nombreux rhumes, catarrhes et pneumonies mortels.
Il est vrai que les maladies pulmonaires causent le tiers des décès. La tuberculose devient le mal du siècle, notamment en ville, où l’air est « chargé de mille vapeurs putrides » et de fumée, où les logements insalubres sont légion et où l’on a l’habitude de cracher. Sans compter les nombreuses infections dues aux falsifications alimentaires consistant à mettre de la sciure dans le pain, du plâtre ou du salpêtre dans le sel……Décrite pour la première fois en 1805 à Genève, la méningite cérébro-spinale se manifeste en 1814 à Grenoble chez des jeunes recrues du département du Mont Blanc, puis à Metz en 1815.
Famine et Soupes populaires.
La disette, terreur des plus démunis, fait son apparition dès le début du Consulat, lors de l’hivers 1801 - 1802. Dans les grandes villes, des souscriptions sont ouvertes pour la distribution de soupe aux classes les plus pauvres. Pour ne pas humilier les indigents, la soupe de légumes qui est servie avec un gros morceau de pain est vendue deux sous la ration.
En 1811 - 1812, à la suite de médiocres récoltes des années précédentes, qui ont été de surcroît gâtées par des causes climatiques disette s’installe dans les villes et certaines campagnes. Le Maire de Marseille, qui fait distribuer une soupe de pommes de terre aux nécessiteux, rencontre l’hostilité d’une partie d’entre eux qui préfère vendre leur bon de soupe contre du pain blanc.
A Nancy, qui compte un indigent pour vingt habitants, 1500 soupes sont distribuées chaque jour. En approchant de Lisieux, le Préfet ne voit que « des figures livides et des corps défaillants » et celui des Alpes-Maritimes note que les plus déshérités se nourrissent d’herbes sauvages et de racines. Sous alimentés et affaiblis, les pauvres sont les premiers à succomber aux affections épidémiques qui suivent les mauvaises récoltes.
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