Le Général de division Charles-Etienne-César GUDIN de la Sablonnière, Comte de l'Empire, décédé des suites de sa blessure reçue à la bataille de Valoutina-Gora (Russie), le 22 août 1812 est inhumé non pas à Saint-Maurice-sur-Aveyron (Loiret), mais au pied des remparts de la citadelle de Smolensk. (Russie)
La sépulture du Comte de l'Empire GUDIN a été perdue, en raison des bombardements successifs de la werhmacht et du pillonnage intense de la Luftwaffe sur Smolensk en juin 1941 lors de l'invasion de l'Union soviètique et en 1944 lors de la déblacle allemande consécutive aux défaites de Stalingrad (1942), de Koursk (1943) et de l'offensive de l'armée rouge (1944)
La demeure du général Charles-Etienne-César, Comte GUDIN de la Sablonnière, est située à Montargis (Loiret) au N° 6, de la rue Gudin (Plaque commémorative au-dessus de la porte cochère).
Le coeur du Général, Comte de l'Empire GUDIN de la Sablonnière a été déposé dans une urne funéraire dans la chapelle du presbytère, rue Triqueti, près de l'église de la Madeleine, à Montargis (Loiret)
La caserne de l'Ecole des gendarmes auxiliaires de Montargis, ancienne Ecole d'application des transmissions, anciennement caserne du 85ème Régiment d'Infanterie de ligne, porte le nom de caserne GUDIN.
Le nom de GUDIN est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Etoile, à Paris (Coté Est)
Le général GUDIN qui est enterré à Saint-Maurice-sur-Aveyron (Loiret) est son frère :Pierre César GUDIN des BARDELIERES.Fiche présentée par M. Jean-Pierre BIBET
Sources : M. Jean-Pierre BIBET - Archives nationales.
Dossier de la Légion d’honneur cote L1214023
Dessin d'armes dressé par Jean-Pierre BIBET d'après A. Révérend.
Département du Loiret
Arrondissement de Montargis
Canton de Montargis
Commune :
MONTARGISGUDIN de la SABLONNIERE (César-Charles-Etienne)
(1768 - 1812)Chevalier de l’EmpireComte de l’EmpireGénéral de divisionGrand Aigle de la Légion d’honneur
Règlement d’armoiries : «
D’argent au coq au naturel, surmonté d’un croissant d’azur, surmonté de trois étoiles de gueules et accompagné en pointe d’un dextrochère d’azur, mouvant du franc senestre ; au franc-quartier des comtes militaires ».
Né le 13 février 1768 à Montargis (Loiret)
Fils du légitime mariage de Gabriel-Louis Gudin, directeur des aides de la ville de Montargis (Loiret),
et de Marie-Anne Humery de la Boissière.
Marié à Marie-Jeannette-Caroline-Christine Creutzer, morte au château de Rentilly (Seine-et-Marne), le 26 juillet 1866.
De leur union, cinq enfants :
- 1° Charles-Gabriel-César, comte Gudin, général de division, sénateur (1865), marié à Eve Sophie Mortier de Trévise.
- 2° Jules-Pierre César, baron de l’Empire, fils puîné ; le 2 décembre 1808.
- 3° N….Gudin, marié à N. Dubut de Saint-Paul.
- 4° Mélanie-Clémentine-Antoinette Gudin, née en 1803, mariée à Joseph- Claude-Marguerite-Jules Charbonnel, comte d’Empire.
- 5° N…..Gudin, mariée à César-Ernest André, député.
Décédé des suites de sa blessure reçue à la bataille de Valoutina-Gora (Russie), le 22 août 1812.
Etat des services :
Entre en compagnie du jeune Bonaparte son cadet d’un an à l’Ecole Militaire de Brienne où il y fit de solides études.
Affecté au corps royal de la Maison Rouge, devient gendarme surnuméraire de la maison du Roi, puis rejoint le capitaine Etienne Gudin, son oncle, au régiment d’Artois Infanterie, en qualité de sous-lieutenant de remplacement, 2 juillet 1784.
Sous-lieutenant titulaire, 14 juin 1786.
Nommé lieutenant, par ordonnance du 1er janvier 1791.
Embarqué sur mer avec son régiment pour Saint-Domingue, 28 janvier 1791.
Rentré en France, 5 juillet 1792. Au dépôt de Strasbourg, devient aide de camp de son oncle le général de brigade, puis général de division Etienne Gudin, en mai 1793.
Employé en qualité d’adjoint aux adjudants généraux à l’armée du Nord et des Ardennes.
Aide de camp du général Ferrand, commandant l’armée des Ardennes, 31 octobre 1793.
Remarqué par les représentants du peuple en mission à l’armée des Ardennes et nommé adjudant-général, chef de bataillon provisoire, le 26 décembre 1793.
Passe à l’Etat-major général de l’armée du Nord, 19 avril 1794.
Promu adjudant-général chef de brigade, 25 prairial an III (13 juin 1795) et affecté à la division du général Duhesme, en avril 1796.
Chef d’Etat-major du général Gouvion Caint-Cyr, commandant l’aile gauche puis le centre de l’armée du général en chef Moreau, en 1796.
Attaché à l’Etat-major du général Lefebvre en 1798.
Général de brigade, 17 pluviôse an VII (5 février1799)
Chef d’Etat-major auprès du général Lecourbe, en vendémiaire an VIII (octobre 1799).
Commande provisoirement une division, 23 mai 1800.
Confirmé général de division, 22 messidor an VIII.
Commandant de la 10e division militaire, à Toulouse, à la date du 17 brumaire an XI de la République.
Employé au camp de Bruges, commandant la 3e division d’infanterie, remplaçant le général Durutte muté à la tête de la 10e division militaire, à Toulouse.
Commande la 3e division du 3e corps, sous les ordres du maréchal Davout, 30 août 1805, (le 3e corps étant devenu armée d’Allemagne, 12 octobre 1808)
Gouverneur du palais de Fontainebleau, en 1809.
Au cours de la campagne de Russie, Napoléon lui promet le bâton de maréchal de France, 27 juillet 1812 près de Witepsk, mais employé à secourir le Maréchal Ney à Valoutina-Gora, il est gravement blessé et meurt à Smolensk.
Campagnes :
Du 28 janvier 1791 au 5 juillet 1792: Sur mer et à l’armée de Saint-Domingue.
1792 – 1793 : Armée du Nord et des Ardennes.
1794 – 1795 et 1796: Armée du Nord, armées du Rhin et de la Moselle. S’empare de Wallach, 14 juillet 1796.
1799 : Armée d’observation d’Allemagne, sert à Mannheim, sous les ordres du général Bernadotte.
Armée du Danube, commande une brigade de la division du général Souham.
Armée d’Helvétie, commande une des brigades de la division du général Lecourbe, 9 juillet 1799. Armée du Rhin, sous les ordres du général Lecourbe, en octobre 1799.
Participe à la bataille de Philipsbourg, 25 octobre 1799.
1800 : Armée du Rhin, sert à Stein et à Stockach, 3 mai 1800, à Moesskirch, 5 mai 1800 et à Memmingen, 10 mai 1800. Force le pont de Landsberg et franchit le Lech.
1806, 1807, 1808, 1809 : A la Grande Armée.
1810, 1811 : Armée d’Allemagne.
1812 : Russie.
Blessures :
- Atteint d’un coup de feu reçu à la bataille d’Auerstaedt, 14 octobre 1806.
- Atteint par quatre coups de feu reçus à la bataille de Wagram, en Autriche, 6 juillet 1809.
- Jambe arraché et l’autre blessé par un boulet, à la bataille de Valoutina-Gora (Russie), 19 août 1812.
Décorations :
- Membre (Commandant) de la Légion d’honneur, par décret impérial du 14 juin 1804.
- Grand Officier de la Légion d’honneur, par décret impérial du 7 juillet 1807.
- Grand Aigle de la Légion d’honneur, par décret impérial du 14 août 1809.
- Commandeur de l’ordre de Saint-Henry de Saxe, etc.
Titre :
Chevalier de l’empire, puis, comte de l’empire par lettres patentes du 7 juin 1808, donataire de l’empire avec rente de 70.000 Francs en Westphalie et en Hanovre, le 10 mars 1808, en Poméranie suédoise, le 15 août 1809 et en Galicie, le 16 janvier 1810.
Actions d’éclat :
Il se distingua dans la vallée de Kintzig, à la retraite de Bavière, à la défense de Kell et à Manheim, sous les ordres des généraux Ferrand, Lecourbe, Masséna et Moreau.
Le 26 thermidor an VII (15 août 1799), l’un de ses plus importants faits d’armes fut la prise du Grimsel, situé à 2.500 mètres d’altitude, aux abords presque inexpugnables. A la tête de ses soldats, gravissant les hauteurs presque inexpugnables, il attaqua 2.000 Autrichiens solidement retranchés. Culbuté, l’ennemi fut obligé de se retirer dans leur camp situé entre Oberwald et Goeschemen. 600 grenadiers furent capturés. Acclamé par ses soldats, il fut embrassé sur le front des troupes par le général Lecourbe satisfait de son lieutenant.
Dans l’Oberland, le Valais, les vallées de l’Aar, il causa d’immenses dommages aux Autrichiens, et donna le temps à Masséna de sauver la France de l’invasion des Russes.
Effectuant le passage du Lech, en avant d’Augbourg, força par le feu de ses pièces les Autrichiens à s’éloigner du rivage, désigna 80 grenadiers bon nageurs conduit par le capitaine adjudant-major Gromety de la 94e demi-brigade, pour passer le fleuve à la nage avec deux barques portant armes et vêtements. Parvenus sur l’autre rive et ne saisissant que leurs fusils, ils foncèrent sur les Autrichiens surpris de tant d’audace et s’emparant de deux canons les retournèrent contre les renforts accourus en hâte, s’empara de 20 pièces de canon, quatre drapeaux, et permit avec le renfort de la demi-brigade du général Pathod d’établir une solide tête de pont, pour le passage des troupes.
Opéra sur le Danube, prit à marche forcé le pont de Neubourg et livra avec les généraux Montrichard et Grandeau, une bataille sanglante se termina à 10 heures du soir, par la prise d’Unterhausen et l’évacuation de Neubourg dans la nuit du 27 au 28 juin 1800. Trois canons et de nombreux prisonniers furent capturés. C’est au cours de cette bataille que périt Latour d’Auvergne, nommé par Bonaparte Premier Consul, « Premier Grenadier de France » de la 46e demi-brigade.
Traversa l’Inn le 9 décembre 1800, força les Autrichiens à se replier sur Stefanskirchen. Couvrant les hauteurs du Neuheurn avec son artillerie, porta la brigade Pacthod vers Aendorf pour couper à l’ennemi sa ligne de retraite pendant que le général Montrichard attaquerait Stefanskirchen et mit en déroute les Autrichiens.
Le 12 décembre 1800, à Solzburghoffen se couvre de gloire en capturant 600 prisonniers et six pièces de canon.
Le 13 octobre 1806, franchit la Saal, change de front et barre au roi de Prusse la route de Berlin. Pendant 14 heures, il résista avec sa division, aux efforts de 60.000 Prussiens commandés par le duc de Brunswick. Ce fut lui qui gagna véritablement la bataille d’Auerstaedt. Contraignit le 1er novembre 1806, Custrin à capituler, entra avec sa division à Varsovie, traversa la Narrew sous le canon des Russes.
Se distingua à nouveau à Pultusk, à Eylau, à Freidberg, à Tilsitt, à Eckmühl et à Ratisbonne.
A Wagram, après avoir enlevé le camp retranché de l’ennemi, il tourna sa gauche, prit à revers leurs lignes, les refoula sur le village, et assura, par cette manœuvre, tout d’inspiration le succès de cette journée où il fut blessé quatre fois.
Il fit des prodiges de valeur à la bataille de Smolensk.
Désigné par l’Empereur afin de secourir le Maréchal Ney à Valoutina-Gora, une querelle survint au cours de leur entrevue, à laquelle Gudin répondit à Ney « Vous allez voir comment ma division sait enlever une position qu’elle à mission d’attaquer.». A 6 heures du soir, il forma ses 4 régiments en colonne d’attaque tandis que Ney avec la division du général Ledru se préparait à l’appuyer et que la division Razout occupait l’ennemi vers la gauche et qu’à droite Murat avec 3.000 cavaliers cherchait un passage à travers les marécages. Au signal donné par Gudin, ses colonnes aux cris de « Vive l"Empereur ! » et sous le feu de 60 canons russes tirant à la mitraille, traversent le pont au pas de charge, gravissent la cote et se heurtent à la baïonnette aux troupes de grenadiers russes descendant sur eux. Les Russes se ressaisissant obligent les assaillants à reculer jusque près leur ligne de départ. A cet instant critique, Gudin, à pied et l’épée à la main se met à la tête du 7e léger et le reportant en avant entraîne dans un formidable élan toute sa division qui gravit à nouveau les pentes du plateau et finit par l’atteindre une seconde fois pour y périr plutôt que de reculer. Il ne put jouir de son exploit, car un boulet russe lui fracassa une jambe et blessa horriblement l’autre.
Se sentant perdu, Gudin eut la suprême énergie d’appeler Gérard pour lui transmettre le commandement de sa division, avant d’être transporté par ses fidèles grenadiers à la plus proche ambulance pour y subir l’amputation de la jambe gauche. Ce n’est qu’à 10 heures du soir que Gérard, Ney et Ledru, les vêtements déchirés, noirs de poudre, se rendirent maître du plateau et de son débouché. Il fallait remonter au souvenir d’Hallabrunn, d’Eylau, d’Essling pour en retrouver une pareille. Valoutina-Gora a coûté 7.000 hommes aux Russes et le même nombre aux Français. En passant en revue les 5.000 survivants de la division Gudin, l’Empereur arrivé à 3 heures du matin sur le terrain du champ de bataille ne put surmonter son émotion de la perte de tant de braves gens. Quant à l’infortuné général transporté à Smolensk, il reçut le 21 août 1812, sur son lit de mort l’Empereur. C’est au cours de cette suprême entrevue et après que l’Empereur l’eut assuré qu’il servirait de père à ses enfants que Gudin le supplia d’ajouter à tant de bontés une dernière grâce, celle de donner sa division au général Gérard le plus digne selon lui de la commander. « Je vous le promets, répondit Napoléon et ce legs devait être le plus bel hommage que reçut au cours de son existence le futur Maréchal de France.
Toute la Garde impériale, sous les ordres du Maréchal Mortier, duc de Trévise en personne, assista à la cérémonie funèbre. Le prince de Wagram vice-connétable, et les militaires les plus éminents conduisirent le deuil. Inhumé dans une fosse située dans celui des 5 bastions de la citadelle de Smolensk (Russie), qui est à droite de la porte en entrant. Le colonel Marion avait commencé à lui ériger un mausolée composé de quatre canons de fer supportant la toiture de métal. « Madame la comtesse Gudin,
« Je prends part à vos regrets. La perte est grande pour vous, elle l’est aussi pour moi. Vous et vos enfants, aurez toujours des droits auprès de moi. Le ministre secrétaire d’Etat vous expédie le brevet d’une pension de 12.000 francs que je vous ai accordée sur le trésor de France, et l’intendant des domaines extraordinaires vous fera parvenir le décret par lequel j’accorde une dotation de 4.000 livres à chacun de vos enfants cadet, avec le titre de baron. Elevez-les dans des sentiments qui les rendent dignes de leur père. »
Moscou, le 15 octobre 1812.
Signé : NAPOLÉON.