Fiche présentée par M. Jean-Pierre BIBET – APN
Sources : Jean-Pierre BIBET – archives nationales
Dossier de la Légion d’honneur de l’intéressé côte LH/1516/80
Dessin d'armes : Jean-Pierre BIBET, d'après le vicomte A. Révérend.
LE BLOND DE SAINT-HILAIRE (Louis-Joseph-Vincent)
(1766 – 1809)
Comte de l'Empire
Général de division
Grand Aigle de la Légion d'honneur
Commandeur de la Couronne de Fer Né le 4 septembre 1766 à Ribemont (Aisne)
Fils d’un capitaine d’artillerie
Mort au champ d'honneur à Vienne (Autriche), 22 mai 1809, des suites de sa blessure reçu à Essling.
Ce que Napoléon a dit du général Saint-Hilaire, à l’île de Sainte-Hélène :« C’était un homme aimable, bon camarade, bon parent et remarqué par son caractère chevaleresque, ce qui le fit appeler le chevalier sans peur et sans reproche. Il était couvert de blessures. »Règlement d’armoiries :« Coupé :
1) parti :
- a) d’azur à l’épée haute d’argent, montée d’or.
- b) d’or au croissant de gueules, accolé de trois merlettes de sable
– 2) d’hermine à la barra de gueules chargée de trois étoiles d’argent. »Etat des services :Voué dès son enfance au métier des armes, il s’engage volontaire au régiment de Conti.
Cadet au régiment de Bouflets-Conti, 13 septembre 1777.
Il s’embarqua à l’âge de 14 ans, pour les Indes orientales, en qualité de sous-lieutenant à la suite, dans les hussards de Binche. (1780)
Sous-lieutenant en pied, 16 septembre 1783.
Passé dans le régiment d’Aquitaine infanterie (devenu 45è régiment d’infanterie de ligne par la suite) (1784)
Lieutenant, 1er juin 1788.
Capitaine à titre provisoire, 16 juillet 1792, confirmé à la date du 16 novembre 1792.
Chef de bataillon d’un corps de chasseurs à pied dans la vallée de l'Arches (Hautes-Alpes), en 1793.
Lieutenant-colonel, employé à l’aile gauche de l’armée engagée au siège de Toulon, en 1793.
Adjudant-général, chef de brigade à titre provisoire, 3 décembre 1794, confirmé par le Comité du Salut Public, 13 juin 1795..
Général de brigade, 24 décembre 1795.
Général de division, 27 décembre 1799, par décision du Premier Consul.
Commandant de la 8è division militaire, en 1800, en poste à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Commandant de la 15è division militaire, en poste à Rouen (Seine-Maritime), en novembre1802.
Commandant de la 1ère division, au camp de Saint-Omer (Calvados), en 1803.
Gouverneur militaire de Berlin (1808) après les campagnes de Prusse et de Pologne.
Campagne et actions d’éclat :1782, 1783 et 1784 :
1791 : Commanda un détachement de hussards en novembre 1791, qui arrêta à une lieue d’Avignon, Jourdan, surnommé « Coupe-tête », qui était devenu, par ses crimes, la terreur du combat Venaissien.
1794, 1795, 1796, 1797, 1798 et 1799 : A l’armée d’Italie.
Le général Kellermann lui confia, en septembre 1795, le commandement de 480 hommes, chargés de défendre « Le Petit-Gibraltar », dans le Piémont, et lui donna l’ordre d’y tenir jusqu’à la dernière extrémité.
19 septembre 1795 : Attaqué par 2000 Austro Sardes, qui avait pris toutes ses dispositions pour les bien recevoir, repoussa avec succès leurs nombreuses et vigoureuses attaques. Les assaillants, étonnés et fatigués de l’opiniâtre résistance qu’on leur opposait, ayant enfin montré quelques hésitations dans leurs mouvements, il suc habilement en profiter ; et s’étant mis à la tête de ses braves soldats, il ordonne la charge ; s’élance sur l’ennemi ; le culbute du premier choc ; taille en pièce ou fait prisonnier tout ce qui lui résiste ; poursuit les vaincus, et revient ensuite occuper les retranchements qu’il avait si glorieusement défendus.
Le général Saint-Hilaire se trouve à l’attaque du col de Rocca-Barbena ; s’empara, à la tête de sa brigade, des hauteurs et des retranchements qui couronnent ce col, où il déploya beaucoup de talents militaires et de valeur.
5 août 1796 : Il se trouva à la bataille de Castiglione (Castiglione delle Stivière) (le nom de la bataille est gravé sur l'arc de triomphe de l’Etoile à Paris)
Envoyé à Salo par le général en chef de l’armée d’Italie Bonaparte, pour appuyer, de concert avec le général Guyeux, le mouvement des troupes du général Despinay et dégager celles du général Dallemagne et réussit complètement la mission dont il avait été chargé.
12 août 1796 : Il concourut à l’enlèvement du poste ennemi de Rocca-d’Anfo, qui fut pris à la baïonnette, et marcha à la poursuite des ennemis jusqu’au-delà de Lodron.
3 septembre 1796 : Commandant de l’avant-garde de la division Vaubois, il s’embarqua, sur le lac Garda ; culbuta l’ennemi au pont de la Sarca ; lui fit 50 prisonniers, et contribua, par cette action, au gain de la bataille de Roveredo
8 septembre 1796 : Il se trouve à la prise de Bassano.
15 septembre 1796 : Il prit part à la bataille de Saint-George, sous Mantoue.
En 1800 : A l’armée du Rhin, sous Moreau.
Pour assurer la défense de la Provence contre le général autrichien Mélas, ayant rassemblé une forte colonne, composée des gardes nationales mobiles des département du Var et des Bouches-du-Rhône, il la conduisit au camp de Saint-Laurent. Ce renfort arriva fort à propos, 15 mai 1800, et fut employé très utilement à la défense de la tête du pont du Var, attaqué par les troupes autrichiennes, et par l’artillerie de plusieurs bâtiments anglais emboués à l’embouchure de cette rivière.
28 mai 1800 : Il concourut à la reprise de Nice
1805 : A la Grande Armée - En Autriche.
Octobre 1805 : Il remonta le Danube par la rive gauche, afin d’observer le mouvement des troupes autrichiennes réunies près d’Ulm.
9 octobre 1805 : Il se porta ensuite Augsbourg.
2 décembre 1805 : Bataille d’Austerlitz. Commanda le centre du corps du maréchal Soult, qui formait l’aile droite de l’armée française. Chargé de concourir à l’attaque des hauteurs et du village de Pratzen, qui étaient la clef de la position des Austro-Russes, et dont l’occupation devait décider du gain de la bataille, il forma en colonne d’attaque les 3 brigades de sa division, et les mit en mouvement au moment où les Russes s’approchaient de Pratzen. Les hauteurs furent enlevées après une résistance assez vive de la part de l’ennemi. Il marcha ensuite, selon les ordres du maréchal Soult, sur le point de Sokolnitz à l’effet de prendre en queue les colonnes russes qui s’y trouvaient, et il parvint sans obstacle jusqu’au château de Sokolnitz, situé à un quart de lieue du village. Il fit attaquer ce château fortement occupé
avec la même vigueur que l’avaient été les hauteurs de Pratzen, et l’enleva, malgré l’opiniâtre résistance des Russes qui défendirent le terrain pied à pied. Il poussa ensuite la colonne ennemie jusqu’aux marais de Sokolnitz, où déjà se trouvait acculée une autre colonne russe culbutée par le général Friant. (Les Russes en retraite sur ce point, hasardèrent de traverser l’étang gelé de Sokolnitz ; mais la glace cédant sous leurs poids, une grande partie fut noyée ; le reste fut tué ou fait prisonnier.)
1806, 1807 : A la Grande Armée - En Prusse et en Pologne.
14 octobre 1806 : Le général de division de Saint-Hilaire se trouva à la bataille d’Iéna.
3 février 1807 : Participa au combat de Bergrief.
12 juin 1807 : Se trouva à la bataille d’Eylau 8 février 1807 et au combat d’Heilsberg.
1808 et 1809 : A la Grande Armée d’Allemagne – En Autriche.
Commande la 4è division du 2è corps d’armée du maréchal Davout.
I19 avril 1809l : Il attaqua les Autrichiens à Tann ; les culbuta ; enleva leurs positions, leurs tua un grand nombre d’hommes, et fit beaucoup de prisonniers. Ce combat, glorieux pour les divisions Friant et Saint-Hilaire, procura l’immense avantage de faciliter la jonction du corps de Davout avec l’armée bavaroise Le général Saint-Hilaire ayant rencontré les Autrichiens postés entre les villages de Lenendorff et de Paering en avant de la Lober, il les y attaqua vigoureusement ; et de concert avec le général Friant, il les mit en fuite et leur fit 600 prisonniers.
22 avril 1809 : A la bataille d’Eckmühl, il déposta les Autrichiens du plateau d’Unter-Leuchling, et contribua au succès de cette journée.
23 avril 1809 : Se trouva à la prise de Ratisbonne.
Sa division fut une de celles qui, sous les ordres du maréchal Lannes, marchèrent à l’avant-garde de l’armée dirigée sur Vienne.
22 mai 1809 : Il combattit à Essling, y fit des prodiges de valeur, y laissa sa vie.
Blessures :- Blessé d’un coup de feu à la prise du col de Rocca-Barbena.
- Blessé d’un coup de boulet aux jambes à la bataille de Saint-George, près de Mantoue, 15 septembre 1796.
- Blessé grièvement à la bataille d’Austerlitz, 2 décembre 1805, refusa de quitter le champ de bataille et continua à commander sa division pendant toute la durée de l’action.
- Blessé mortellement à la bataille d’Essling, 22 mai 1809, il succombera à Vienne.
Récompenses :1800 : Reçoit un sabre d’honneur après la bataille de Neubourg, pour avoir délivré 200 prisonniers français tombés au pouvoir d’un régiment de cuirassiers ennemis. Il mérita les éloges du général Moreau à Hohenlinden.
1801 : Reçoit un brevet d’honneur et une paire de pistolets tirés de la manufacture de Versailles, offert par le Premier Consul, en récompense nationale, à la suite de sa bonne gestion dans la 8è division militaire, du bon maintien de l’ordre contre des bandes de brigands organisées et surtout avoir contribué au ravitaillement de l’armée au siège de Gènes, après avoir donné tous ses soins à la réunion de grains et divers autres approvisionnements à cette armée de siège.
Décorations :- Membre (Grand Officier) de la Légion d’honneur par décret du Premier Consul du 25 prairial an XII (14 juin 1804)
- Grand Aigle de la Légion d’honneur par décret impérial du 26 décembre 1805.
- Commandeur de la Couronne de Fer par décret impérial du 26 décembre 1805.
Tire :Comte de l’Empire, par lettres patentes du 27 novembre 1808.
Mentions :
Lorsque l’Empereur fit fortifier pendant la campagne de 1809, les îles du Danube adjacentes à celles de Lobau, il donna le nom de Saint-Hilaire à l’une d’elles.
La dépouille mortelle du général de division Saint-Hilaire a été transférée à Paris, en 1810, et placée dans la crypte du Panthéon, le 6 juillet 1810, en même temps que celle du maréchal Lannes, duc de Montébello, qui avait aussi été blessé mortellement à la bataille d’Essling.
Pour perpétuer la mémoire d’un guerrier estimable autant que valeureux, un décret impérial ordonna que la statue du général Saint-Hilaire serait une de celles qui orneraient le pont de la Cocarde (ci-devant Louis XVI), mais les événements de 1814 empêchèrent que ce décret fût mis à exécution.
Le général Saint-Hilaire fit construire rue de l’ermitage, à Soisy-Sur-Seine (Essonne), un magnifique château que l’on peut visiter.
Le nom de Saint-Hilaire est inscrit sur l’une des 16 plaques de bronze de la galerie des batailles, situées au château de Versailles.
SAINT-HILAIRE est gravé dans la pierre et inscrit au côté Sud de l’arc de triomphe de l’Etoile, à Paris (Seine)