Fiche présentée par M. Jean-Pierre BIBET – APN
Sources : Archives nationales - Dossier de la Légion d’honneur côte : LH/1159/22
Dictionnaire Biographique et Historique des Généraux Français (Courcelles)
Dessin d’armes : Jean-Pierre BIBET d’après le Dictionnaire Armorial du Premier Empire (A. Révérend)
GODART (Roch)
(1761 – 1834)
Baron de l’Empire
Général de brigade
Maréchal de camp
Commandeur de la Légion d’honneur
Règlement d’armoiries :
Coupé -1) parti: -a) d’argent au palmier de sinople. –b) de gueules à l’épée haute d’argent - 2) d’azur au vaisseau d’or soutenu d’une mer d’argent, chargée d’un banc de sable, mouvant du flanc senestre.Né le 29 mars 1761 à Arras (Pas-de-Calais)
Baptisé le 30 avril 1761.
Décédé le 8 mai 1834, à Rennes (Ïle-et-Vilaine)
Etat des services :Entré au service, comme soldat, au régiment d’infanterie Orléans, 1er mars 1778.
Caporal, 1er mars 1782.
Obtint son congé à la date du 4 octobre 1786.
Rentré dans ses foyers à la date du 6 octobre 1786.Capitaine au 6e bataillon de volontaires du Pas-de-Calais, en septembre 1792.
Chef de bataillon, titre provisoire, au cours du mois d’octobre 1792.
Chef de bataillon confirmé à la date du 1er août 1793.
Lieutenant-colonel en second du 6e bataillon du Pas-de-Calais, 31 octobre 1792.
Chef de brigade, 1er floréal an III (20 avril 1795, commandant la 198e demi-brigade, au premier amalgame, composée de son bataillon (le 6e), du 8e bataillon du Pas-de-Calais, et du 10e bataillon de Paris. On incorpora alors quelques bataillons à sa demi-brigade qui devient alors au second amalgame, 79e demi-brigade, 2 pluviôse an IV.La 79e demi-brigade couplée avec la 77e demi-brigade formèrent le 79e régiment d’infanterie de ligne, en 1803.
Chef de brigade de la 79e demi-brigade, en 1796.
Colonel du 79e régiment d’infanterie de ligne, 23 novembre 1803.
Général de brigade, 11 septembre 1809.
Commandant du département du Tarn au début de l’année 1812.
Gouverneur de la ville et de la province de Wilna (Russie) durant l’automne 1812
Commandant du département du Tarn par décret impérial du 29 mars 1815.
Maréchal de camp, mis en non-activité après la seconde restauration du trône des Bourbons, 8 août 1815.
Admis à la retraite, 6 octobre 1815.
Campagnes et actions d’éclat :1792 : Employé à l’armée du Nord – Sert en Belgique, sous les ordres du général Dumouriez.
1793 : Employé à l’armée de Sambre-et-Meuse.Sert entre Furnes et Dunkerque et soutint le siège de cette place.
Après le déblocus de Dunkerque, il marcha sous les ordres du général Jourdan, à celui de Maubeuge, où il commandait trois bataillons réunis.
1794 : Employé à l’armée du Rhin-et-Moselle.Il se trouva au siège de Maëstricht ; et, lorsque cette place fut prise, il fut envoyé sur les bords du Rhin, avec son bataillon.
1795 : Il servit au blocus de Mayence puis on l’envoya avec sa demi-brigade garder les bords du Rhin, entre Strasbourg et Neuf-Brisach.
1796 : Employé à l’armée du Rhin, sous le général Moreau, et employé par la suite à l’armée d’Italie.
Le chef de brigade fut envoyé en Souabe et dans le Tyrol. Sa 79e demi-brigade eut constamment à combattre, de concert avec la 38e demi-brigade, une division autrichienne forte de 10 à 12.000 hommes. La 79e perdit, pendant cette campagne, 64 officiers et 1600 sous-officiers et soldats, tués, blessés ou prisonniers de guerre.
Le chef de brigade Godart repassa le Rhin avec la 79e à Huningue, vers la fin de septembre 1796, et alla servir au siège de Kehl ; puis employé à l’armée d’Italie.
La 79e demi-brigade prit part aux opérations militaires jusqu’à l’époque de la signature du traité de Campo-Formio. Traité de paix mettant fin à la première guerre d’Italie.
1797, 1798 et 1799 : Envoyé aux îles du Levant et commandant de la place et de l’île de Corfou. Les îles de Céphalonie, de Zante, et plusieurs autres dépendances de Corfou, furent successivement prises par les Russes et les Turcs.Après avoir soutenu un siège de 4 mois, la place de Corfou fut elle-même obligée de capituler, et la garnison rentra en France. La 79e demi-brigade avait perdu, pendant la durée de son séjour dans les îles du Levant, 800 hommes tués, blessés ou faits prisonniers. La 79e demi-brigade reçut, en arrivant à Lyon, l’ordre de venir tenir garnison à Paris.
1799 et 1800 : Employé à l’armée de l’Ouest, sous les ordres des généraux Brune et Bernadotte. La demi-brigade de Godart fournit, vers ce temps, un détachement de 1400 hommes pour les expéditions de Saint-Domingue et de la Guadeloupe.
1803 : Employé au camp de Bayonne commandé par le général Augereau, puis au camp de Saintes, sous les ordres du général Lagrange.
Fin 1804, 1805 : A l’armée d’Italie.Le colonel Godard reçut l’ordre de quitter le camp de Saintes, avec 3 bataillons de son régiment (le 4e bataillon avait été détaché en Espagne), et de se rendre à l’armée d’Italie, sous les ordres du général Masséna.
Il se trouva à la bataille de Caldiero, 30 octobre 1805, et s’y distingua, en prenant à propos en flanc une colonne hongroise forte de 5 à 6.000 hommes, qui poursuivait les divisions Duhesme et Gardanne. Il mit cette colonne en déroute, lui fit environ 1200 prisonniers, et rétablit ainsi le combat à l’avantage des Français.
Après cette campagne, et la paix qui fut la suite de la bataille d’Austerlitz, le colonel Godard avec son régiment fut envoyé en Dalmatie, sous les ordres du général Molitor.
1806 : En Dalmatie.La ville de Raguse étant bloquée par 6.000 Monténégrins et 3.000 Russes, le colonel Godart marcha au déblocus de cette place d’à peu près 300 hommes ; 78 chasseurs d’Orient, et une vingtaine de Moriaques ; cette expédition eut lieu, le 6 juillet 1806, sous les ordres des généraux Delgence et Molitor. Après une charge hardie et à la baïonnette que fit exécuter le colonel Godart, l’ennemi fut culbuté, de manière à ne pouvoir se rallier, et on débloqua la place de Raguse, dans laquelle le général Lauriston se trouvait enfermé : l’artillerie de siège, les munitions et les bagages de l’ennemi tombèrent au pouvoir des Français.
En septembre et octobre 1806, le colonel Godart commanda son régiment aux affaires qui eurent lieu dans le Canali et près de Castel-Nuovo, entre les corps d’armée du maréchal Marmont, les Monténégrins et les Russes.
1807 et 1808 : Le colonel Godart séjourna dans les états de Raguse, et fit, pendant ce temps, différentes expéditions contre les insurgés, Turcs et Dalmates.
1809 : En Autriche, sous les ordres du maréchal Marmont.
Il se trouva à différents combats, où il se distingua, et particulièrement à la bataille de Gospich, où son régiment se mesura contre l’armée ennemie, qui voulait s’opposer au passage des Français en Croatie. Le colonel Godart combattit ainsi, à la tête du 79è de ligne, aux affaires de Gratz, en Styrie, et à la bataille de Wagram.
1810 et 1811 : Employé aux armées d’Espagne et du Portugal.Il participa aux sièges d’Astorga, de Ciudad-Rodrigo et d’Almeida. Il revint en France vers la fin de 1811.
1812 : Employé à la Grande Armée - En Russie.1813 : Employé à la grande Armée – En Saxe.Commandant de la brigade d’avant-garde du corps d’armée qui se porta sur les frontières de la Bohème.
- 18 août 1813 : Le général Godart s’établit sur cette frontière de Bohème, avec environ 1500 hommes d’infanterie, une demi compagnie d’artillerie, 2 pièces de 8, et 200 chasseurs à cheval.
- 22 août 1813 : Le général Godart fut attaqué par l’avant-garde ennemie forte d’environ 4.000 hommes d’infanterie, d’un régiment de cavalerie légère, et de 6 pièces de canon.
Après avoir vaillamment soutenu le premier choc des Autrichiens, il effectua sa retraite sur Dresde, en combattant toute la journée. 600 hommes de sa brigade furent tués, blessés ou faits prisonniers.
- 26 août 1813 : A la bataille de Dresde ou il y fut blessé. On fut obligé de l’enlever du champ de bataille, et de le transporter dans Dresde qu’au moment de la capitulation, qui portait que les Français rentreraient en France. Cette capitulation ne fut pas ratifiée par les puissances alliées ; et, les Français ayant été considérés comme prisonniers de guerre, le général Godart fut, ainsi que ses compagnons d’armes, conduit en Hongrie, où il resta jusqu’après la restauration du trône des Bourbons, en 1814, et la paix générale qui en fut la suite.
Blessures :- Contusions multiples, ayant eut son cheval tué sous lui au siège de Dunkerque, en 1793.
- A eut deux chevaux tués sous lui, et reçu une forte contusion d’un coup de feu au bras droit, lors de sa retraite sur Dresde, 23 août 1813.
- Blessé grièvement d’un coup de feu qui lui traversa la cuisse, à la bataille de Dresde, 26 août 1813.
Récompenses :Obtient une carabine d’honneur, pour récompenser sa bonne conduite devant l’ennemi, en 1793.
Décorations :- Membre (Commandant) de la Légion d’honneur par décret du Premier Consul du 25 prairial an XII (14 juin 1804)
- Commandeur de la Légion d’honneur par ordonnance royale du 23 août 1814.
- Chevalier de l’ordre royale et militaire de Saint-Louis par ordonnance royale du 19 juillet 1814.
Titres :Baron militaire de l’Empire par lettres patentes du 31 décembre 1809.