Jean-Yves Administrateur
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| Sujet: LEBRUn, Pierre-Antoine, poète Sam 14 Mar - 21:12 | |
| [b]Pierre-Antoine Lebrun (1785-1873) (Bulletin n° 11), Daniel Grand (Délégué pour la Seine et Marne) /b]
"Suspends ici ton vol: d'où viens-tu, Renommée ? Qu’annoncent tes cent voix à l'Europe alarmée ? Guerre! Et quels ennemis veulent être vaincus ? Allemands, Suédois, Russes, lèvent la lance; Ils menacent la France. Reprends ton vol, Déesse, et dis qu'ils ne sont plus."
Ainsi débute "l'Ode à la Grande Armée" datée du Prytanée de Saint-Cyr, 1805 ; elle commence également la carrière et la notoriété de Pierre-Antoine Lebrun.
Né à Paris le 29 novembre 1785 de parents d'origine provinoise, orphelin à 8 ans, il est recueilli par son grand père maternel Pierre Denis Bardin qui habite rue de la Table Ronde à Provins.
Il apprend à l'école de la ville ce qu'on peut alors lui enseigner :
" Ce 13 Germinal an II (2 avril 1794) le citoyen Pierre Denis Bardin, ancien marchand, a déclaré vouloir envoyer aux écoles du citoyen Rathier, Pierre-Antoine Lebrun, son petit-fils, âgé de huit ans quatre mois, pour y être instruit conformément à la loi" (cf Bibliothèque de Provins).
Puis, il est placé comme boursier de l'État au Prytanée français (actuel lycée Louis le Grand). Mais par suite d'une mesure administrative, le Prytanée envoie à Saint-Cyr une colonie qui prend le nom de Prytanée militaire (1802).
C'est là que le jeune Pierre-Antoine.Lebrun est envoyé et qu'il achève ses études. Il a 17 ans; il est dans les grands et suivant la coutume du temps, il est employé quelquefois comme professeur (sans doute en cas de maladie ou d'absence motivée du professeur véritable).
Or, un jour de 1803, que le hasard l'appelle à monter en chaire pour suppléer un professeur empêché, le jeune Lebrun a la bonne fortune de corriger les devoirs des élèves en collaboration avec Bonaparte (oui avec Bonaparte !).
En effet, Bonaparte qui passait à Saint-Cyr avec Joséphine, entre dans la classe et malgré la surprise de trouver un professeur si jeune, s'installe à côté du jeune homme dans la chaire, fait signe à Joséphine de se caser, comme elle peut, sur un banc avec les collégiens et sans plus de façon la classe se fait.
Deux ans plus tard, la chance sourit encore à Pierre Lebrun. En effet, au lendemain d'Austerlitz, Napoléon écoutant après le dîner, la lecture du Moniteur fut frappé des quelques vers écrits en l'honneur de la Grande Armée.
Il trouva l'Ode magnifique.
Mais de qui est-elle, demanda l'Empereur ? Sire, de Lebrun ! », répondit le lecteur. De Lebrun ! Eh bien! Cela ne me surprend pas ; ce Lebrun est vraiment un grand poète. On a eu raison de le surnommer Pindare. Qu'on lui donne une pension de 6 000 francs.
Mais à quelques temps de là, on reconnaît la confusion. Napoléon avait attribué "l'Ode à la Grande Armée" non pas à P. A. Lebrun de Provins, poète en herbe et encore élève au Prytanée de Saint-Cyr, mais au célèbre poète Ponce Denis Lebrun (1) dont la renommée éclatait depuis 25 ans.
En conséquence, l'Empereur diminua le montant de ses libéralités et réduisit la pension à 1200 francs.
Mais ceci n'empêcha pas Pierre Antoine Lebrun de faire paraître en 1805 dans la "Couronne poétique de Napoléon le Grand" et dans le moniteur une "Ode sur la guerre de Prusse".
En 1807 "La Colère d'Apollon" à Paris chez Eberhart.
"Une Ode sur la mort de Lebrun (Pindare) de l'Académie Française" (également chez Eberhart).
"Une Ode sur la campagne de 1807" (parue chez Eberhart en 1808)
"Ulysse", tragédie en 5 actes, représentée en 1814, qui malgré la présence de Talma, n'eut pas un grand succès.
Mais ne nous attardons pas sur une vie tranquille passée au Havre et en voyage en Italie, Grèce et Écosse, pour nous arrêter à 1821 et à la parution du "Poème lyrique sur la mort de Napoléon".
L'Astre dont la splendeur couvrait l'Europe entière. Soudain vient de descendre, et pour jamais à lui.
Ode qui provoqua la suppression de sa pension.
Toutefois, il fut élu à l'Académie Française en 1828, Pair de France en 1839, et sénateur sous le Second-Empire (1853). De plus la direction de l'imprimerie royale lui fut confiée pendant de longues années.
Il meurt en 1873, à l'âge de 87 ans d'une attaque d'apoplexie (Dumas fils lui succède à l'Académie) et suivant ses volontés tant de fois exprimées, c'est à Provins, dans le cimetière de la ville haute que sa dépouille mortelle est déposée.
Sources :
Provins romantique "Le salon de Caroline Angebert" - Catalogue d'une exposition à la Bibliothèque de Provins ;
Justin Bellanger, Les poètes de la Voulzie ;
- Fourtier : Provins lettré | |
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