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 Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire....

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Jean-Baptiste
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Jean-Baptiste


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MessageSujet: Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire....   Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Icon_minitimeLun 21 Sep - 8:17

...... Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Icon_sunny ...... ....Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire....

(Sources...M.Neuville).


L’épopée Impériale est demeurée pour nous une fresque haute en couleurs, où des cavaliers
rutilants caracolent devant des carrés de grenadiers impassibles, au son des fanfares triomphales rythmées par la canonnade, sous l’œil de l’Empereur en longue redingote grise et petit chapeau noir.
Tout a concouru à créer cette image légendaire qu’entretient jusqu’à nos jours une certaine nostalgie de la grandeur et du panache. De l’art officiel à l’art populaire, de David à Georgin, le graveur naïf des images d’Epinal, tout témoigne du culte dont l’armée était l’objet sous l’Empire.

Il n’est pas de silhouette plus populaire dans le monde que celle d’un grenadier de la garde. Avec son habit bleu aux épaulettes rouges, sa culotte et ses guêtres blanches et son bonnet à poil à plaque de cuivre, il est entré dans l’histoire, et son ombre hante toujours les capitales européennes qu’il a « visitées » de son pas lent, majestueux, de Vienne à Berlin, de Rome à Madrid, de Varsovie à Moscou, et, depuis plus de cent quatre vingt ans, le soldat impérial continue sa parade dans les découpages de notre jeunesse, dans les pages de nos livres, dans les boites de soldats de plomb des enfants et des raffinés, sur nos écrans de cinéma et de télévision .

Il est le symbole du soldat français courageux et bon enfant, heureux en amour et au combat. Il efface le souvenir du guerrier gaulois, du chevalier des croisades, du mousquetaire et de Fanfan la Tulipe, et rend même le pas, au mépris du temps écoulé sur le poilu bleu-horizon dont la silhouette ne demeure que sur les monuments aux morts de nos villages. Ainsi immortalisé, figé dans sa stature héroïque et son uniforme étincelant par des Meissonier et des Detaille, le soldat de l’Empire est, il faut bien le dire, beaucoup plus élégant et beaucoup plus chamarré aux yeux de notre imagination qu’à ceux de ses contemporains.

Un Corps d’élite légendaire…..

Pour être tout à fait juste, il faut rappeler qu’au sein de l’armée impériale…dont le nombre ira sans cesse croissant…aux dépends, hélas ! de la qualité de l’instruction, et de l’équipement…il existait un corps d’élite faisant l’objet de tous les soins de l’Empereur et de l’administration…La Garde Impériale.

Cette garde, recrutée par prélèvement des meilleurs éléments des régiments de ligne, habillée avec éclat, bien nourrie et bien payée, constituait un véritable instrument de prestige pour le régime, et c’est au fond le souvenir de ses fastes qui s’est substitué pour nous à celui de la vaste armée anonyme des combattants du rang, dont les misères et la pauvreté se sont estompées au lointain de notre mémoire, comme à l’horizon des tableaux de bataille, où leurs lignes minces sont voilées par la fumée des canonnades.

Pour bien marquer ce contraste entre la Garde Impériale et la masse de l’armée il n’est que d’entendre deux témoignages sur un même évènement, l’entrée des Français à Berlin le 25 octobre 1806…Le capitaine de Talleyrand écrit à son oncle, le ministre….. « L’Empereur vient de faire son entrée aujourd’hui, il était au milieu de sa garde, n’ayant auprès de lui que le prince Alexandre Berthier, les maréchaux Davout, Augereau et Bessières…je ne crois pas que jamais triomphe romain ait été plus beau que celui-ci. La Garde était magnifique. J’espère au moins que la fanfaronnade Prussienne est un peu abattue. »

Un habitant de Berlin, "George", a vu tout autre chose « Le premier qui passa sous la porte de Brandebourg fut un fantassin. C’était un homme grand et maigre, avec un visage pâle, couvert d’une chevelure en broussaille, qui fut notre premier étonnement, habitués que nous étions aux perruques poudrées et aux queues bien tressées de nos soldats. Une capote courte couvrait son corps, sur sa tête un petit chapeau tout décati, plus rouge que noir et d’une forme indescriptible, mais ajusté si insolemment que cette tête et ce chapeau étaient pour nous un sujet d’étonnement. » C’est selon toute vraisemblance, un portrait exact d’un vainqueur d’Iéna ou d’Auerstaedt que celui que nous propose Horace Vernet….

Le problème de l’habillement et de l’équipement de l’Armée n’avait cependant pas été négligé par les gouvernements successifs de la République et du Consulat. Mais les multiples instructions sur la tenue des troupes étaient demeurées pour la plupart lettre morte en raison des bouleversements de l’administration, de la crise de l’industrie textile aggravée par le blocus, et surtout de l’impécuniosité des législateurs et de la chute de la monnaie.

A l’habit blanc et au tricorne des troupes royales on avait substitué l’habit bleu « national » avec le bicorne des volontaires…et l’amalgame de Carnot avait uni, dans les rangs des régiments devenus demi-brigades, les jeunes « bleus » au anciens « blancs ».


Mais les énormes levées de troupes de la Convention avaient dépassé toutes les possibilités des magasins et les quatorze armées de la République furent la plupart du temps « sans pain, sans souliers ».

Le premier Consul appliqua tous ses efforts à vêtir décemment la Garde Consulaire qui venait d’être créée. Mais en dépit des prises de guerre, l’Armée devra attendre les premières années de l’Empire pour se présenter à peu près uniformément dans la tenue du règlement de 1786, qui restera en vigueur jusqu’en 1813. L’habit bleu à parements et collets rouges…retroussis blancs…veste, culotte et guêtres blanches, constitue la tenue de parade, à laquelle se substitue en campagne, un pantalon de toile et une longue redingote. Le bonnet à poil, qui coiffe les grenadiers des unités d’élite ne sera conservé que dans la Garde Impériale….et le chapeau de feutre restera longtemps la coiffure habituelle, bien que le shako soit réglementaire.

Dans la cavalerie, l’infinie diversité des tenues, qui distinguent chaque régiment à l’intérieur des subdivisions d’armes….cuirassiers, carabiniers, dragons, hussards, chasseurs à cheval, chevaux-légers, participe au prestige de chaque corps dont les rivalités entraînent bien souvent des luttes d’élégance qui ne tiennent aucun compte des règlements. L’amour que l’Empereur porte aux belles troupes lui fait fermer les yeux sur ces irrégularités, et, si lui-même ne porte que des uniformes très discrets, son entourage empanaché brille de mille feux.
A....Suivre...... Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Salut




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" Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter "   (Sagesse Chinoise).

Jean-Baptiste Guindey, 1785-1813
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MessageSujet: Re: Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire....   Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Icon_minitimeLun 21 Sep - 9:08

Excellent sujet Jean-Baptiste. Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Icon_biggrin
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MessageSujet: Re: Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire....   Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Icon_minitimeLun 21 Sep - 16:41

Tres interessant sujet. Comme toujours MERCI Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Icon_flower
Amicalement et Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Salut
Maria Joanna
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Jean-Baptiste
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MessageSujet: Les Fastes et les Misères des Uniformes de L'Empire.....   Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Icon_minitimeMar 22 Sep - 7:53

....... Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Icon_sunny ....... Suite et Fin.........Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... (Sources...M.Neuville).



C’est au camp de Boulogne que l’armée impériale atteignit son aspect le plus brillant et le plus cohérent. La paix d’Amiens, en ranimant le commerce, avait permis de stabiliser les finances. L’Armée était équipée de neuf, instruite, et fière de l’impression de force qui se dégageait d’elle.

Malheureusement, dès l’entrée en campagne en 1805, la belle apparence des troupes commence à pâtir des longues marches harassantes, des bivouacs précaires et des combats incessants. L’intendance ne peut « suivre » en subvenant aux besoins de cette armée dispercée loin de ses dépôts, et dont les effectifs croissent sans cesse.

Tous les territoires occupés furent mis à contribution pour pallier les insuffisances de l’administration de la guerre contre laquelle Napoléon fulminait à juste titre, en dénonçant les malversations évidentes des fournisseurs, aux fortunes trop rapides.

L’Armée s’habilla donc de drap autrichien, de cuir bavarois, de toile prussienne, achetant, réquisitionnant, saisissant, payant parfois….. Le disparate des tenues alla croissant, et seule la Garde conserva toujours sa belle apparence, car elle jouissait d’une priorité absolue dans toutes les fournitures.

Le problème des chaussures préoccupa toujours l’Empereur qui, dans sa correspondance, entre dans des détails pointilleux pour prescrire les mesures propres à assurer une maintenance d’autant plus précieuse que l’Armée parcourait l’Europe en tous sens, sur de mauvaises routes où une paire de chaussures, neuve à Fontainebleau, était usée à Poitiers.

En 1807, le blocus anglais privant nos manufactures de l’indigo nécessaire aux teintures des draps, on en revint pour un temps à l’habit blanc de l’Ancien Régime, mais l’industrie des chimistes permit de reprendre l’habit bleu dont Napoléon disait en 1808 « la couleur bleue est la meilleure de toutes les couleurs, d’ailleurs, c’est celle sous laquelle nous sommes connus en Europe »

Si les magasins d’Allemagne et d’Italie avaient permis à l’Armée de réparer ses dommages après les campagnes de 1805, 1806, 1807, 1809….il n’en sera pas de même en Espagne où la pauvreté du pays, et le caractère particulier de la guerre, amèneront bientôt les unités à un état de complet dénuement. Les approvisionnements, qui partent tous de Bayonne, sont attaqués et pillés en chemin et l’on verra des régiments dont chaque bataillon portera des tenues de couleur différente…les chaussures feront place aux espadrilles, et les dragons rentreront en France habillés de la bure marron des moines espagnols.

Cependant en 1812, le colonel Bardin remet à l’Empereur un projet de remaniement de l’uniforme qui porte essentiellement sur le remplacement de l’habit à la française par un habit à basques très courtes, de la culotte par un pantalon et par l’adoption générale du shako de cuir.

Dans le préambule de ce projet, l’auteur souhaite « que l’habit militaire ne soit plus livré aux caprices de la frivolité et aux métamorphoses de la mode….l’inconstance des modes militaires n’a d’égale que celle de la mode féminine…celle des généraux est à l’initiative des tailleurs et des passementiers, et non aux règlements et ordonnances ».

Cette réforme entra en vigueur au moment où la Grande Armée se constituait pour l’entrée en campagne contre la Russie, mais ne toucha en fait que les recrues et ajouta donc au disparate des tenues dans une armée où les contingents étrangers apportaient déjà la bigarrure de tous leurs uniformes nationaux. Il nous reste de cette réforme, la très belle série d’aquarelles que Carle Vernet réalisa pour son illustration.

Après le désastre de Russie où aucune prise de guerre ne vint soulager la mise de l’Armée, privée de ses convois embourbés dans les boues de Pologne, les difficultés allèrent croissant. Il sera de plus en plus difficile de vêtir et d’équiper les nouveaux contingents et, en 1814, c’est sur le champ de bataille qu’à Champaubert les « Marie-Louise » toucheront quelques effets pour leur donner une apparence militaire.

Pour les prises d’armes, pour les entrées solennelles dans les villes conquises, la garde Impériale malgré tout, offrait un spectacle exemplaire.

Bientôt devenue une armée dans l’Armée, dont elle constituait l’ultime réserve, rarement engagée, la Garde Impériale, dans chacun de ses corps, reprenait l’uniforme réglementaire en l’agrémentant de chamarrures et de dorures qui éblouissaient les spectateurs, et n’étaient pas sans attirer les jalousies et les critiques des troupes de la ligne. Ceux-là ressemblent à leur légende et leur souvenir et bien digne de la perpétuer.

Grenadiers et chasseurs à pied en bonnets à poil, grenadiers hollandais aux habits blancs et cramoisis, grenadiers à cheval vainqueurs à Marengo, à Austerlitz et à Eylau….les « diables noirs », chasseurs à cheval habillés de vert à la hussarde, Mamelucks en tenue orientale, dragons de l’Impératrice avec leur casque à la Miner, lanciers polonais écarlates, lanciers rouges hollandais, gendarmes d’élites, artilleurs en bleu sombre dont l’étendard porte ces noms prestigieux « Le Caire – Venise – Milan – Vienne – Berlin – Madrid – Varsovie – Moscou », Sapeurs, Marins, Gardes d’honneur…..

Les musiques occupent une place à part….dans la musique des grenadiers à pied, chaque musicien est en tenue d’officier et le tambour-major porte des galons d’or sur toutes les coutures de son habit. Dans les autres corps…..et même dans les régiments de ligne…les trompettes portent des tenues aux couleurs contrastées avec celle de la troupe. Les trompettes des grenadiers à cheval qui ouvrent le cortège du mariage impérial sont habillés de bleu céleste, de cramoisi et d’or avec des harnachements de cuir blanc…leur chapeau d’officier général à plumes blanches et écarlates coûtait environ mille de nos francs….

Lorsque la vieille Garde forme le carré à Waterloo dans son uniforme de parade qu’elle avait seule le privilège de porter au combat, c’est la fin de l’épopée et le début de la légende. Les uniformes de l’Empire, peu à peu modifiés, puis abandonnés par la Restauration et Louis-Philippe, entrent dans l’oubli. Brûlés dans les dépôts, mités dans les greniers des demi-soldes, ils ne nous sont parvenus qu’à de très rares exemplaires dans leur version authentique, et même les musées en sont très pauvres.

Heureusement de le musée de l’Armée nous offre aujourd’hui dans ses salles si magistralement rénovées, l’exacte vision de ce que furent les fastes de ces uniformes de légende.

Le dernier défilé de ces cohortes glorieuses qui semblaient ressusciter un monde disparu, eut lieu le 15 décembre 1840, lorsque tous les survivants de l’Armée Impériale, vieillards presque fantomatiques, ayant revêtu l’uniforme de leur ardente jeunesse, accompagnèrent une dernière fois leur Empereur dans les rues d’un Paris enthousiaste et ému jusqu’au dôme des Invalides, où leurs ombres prestigieuses continuent de monter une garde invisible.

......FIN..... .....Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Salut

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Jean-Baptiste Guindey, 1785-1813
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MessageSujet: Re: Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire....   Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Icon_minitimeMar 22 Sep - 12:21

Beau sujet, on a envie de dire encore et encore....
ombres et lumières,fastes et misères...
il y manque peut-être le marin, le mal aimé et le moins bien loti...
mais bon j'en reviens à ma passion personnelle tout en la partageant avec celles des grognards...
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dups

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MessageSujet: Re: Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire....   Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Icon_minitimeMar 22 Sep - 20:15

Dommage qu'il comporte des approximations et des erreurs.
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MessageSujet: Re: Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire....   Les Fastes et les Misères des Uniformes de l'Empire.... Icon_minitime

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