Né le 21 janvier 1761 à Brest ,mort le 2 décembre 1848 à Versailles.
Entre en service en 1776, fait la guerre d'Amérique.
En 1179, va à l'Ile de France sur une gabare,puis à St Domingue sur une frégate.
Second sur "l'Atalante" puis lieutenant de vaisseau en 1789 , fait campagne dans les mers des Indes de 1791 à 1794.Nommé commandant du même navire, livre un combat contre le vaisseau anglais "swiftsure" amène son pavillon,est fait prisonnier.Echangé en 1795, devient capitaine de vaisseau.
Commande "le Formidable" sous Villaret Joyeuse, perd l'oeil gauche, est fait prisonnier au combat de Groix.Echangé, fait partie de malheureuse expédition d'Irlande.
Chef d'état-major des forces navales de Brest en 1799, sous Bruix.
Il est nommé contre-Amiral sur proposition de ce dernier en 1800, prend part au siège de Porto-Ferraio en 1801.
Quand Napoléon décide de voler au secours de l'Armée d'Egypte, l'escadre de Ganteaume passe Gibraltar le 9 février 1801.La flotte, atteinte de nombreuses avaries quoique minimes que tous les capitaines lui signalent à l'envie,il décide désobéissant aux instructions qui lui précisent d'aller au plus vite,de mouiller à Toulon le 18 février pour réparer.Pendant que Ganteaume, qui a sa marque sur "l'Indivisible" repart pour Alexandrie, sous la fureur et les injonctions de Napoléon,
Linois qui a sa marque sur le "Formidable" reste à Toulon avec deux autres vaisseaux "le Desaix" et "l'Indomptable" et la frégate "Muiron" pour remplacer les équipages atteints de scorbut et de malaria.Pourvu d'équipages "neufs" composés plus de soldats que de marins chevronnés,il appareille pour Cadix où Napoléon veut concentrer des forces; mais Saumarez bloque le port avec une véritable escadre, bons vaisseaux et bons équipages.Linois pour éviter le pire se dirige vers Algésiras pour s'y réfugier.Il va s'embosser à toucher terre, préférant faire de ses vaisseaux des forteresses échouées, pour éviter d'être tournées en donnant la primeur à la résistance de ses équipages en position défensive.Saumarez va attaquer en vain Linois, sans succès et même mieux, le "Formidable" qui vient de perdre son commandant aussitôt remplacé par le capitaine de vaisseau Troude va écraser le 6 juillet 1801 "l'Hannibal" anglais de ses bordées.Saumarez va repartir avec cinq vaisseaux avariés.Fort de ce succès, la flotte espagnole du vice amiral Moréno sort de Cadix pour aller à la rencontre de Linois sorti d'Algésiras.Saumarez qui a réparé à Gibraltar en un temps record, va se ruer sur la flotte combinée franco espagnole le 12 juillet.La bataille de nuit qui va suivre va être confuse, au point que deux navires espagnols vont se massacrer croyant l'un et l'autre avoir affaire à un anglais.Le "Saint Antoine" français(un deux ponts racheté aux espagnols) malmené, va amener son pavillon.Et Troude, encore lui, avec son "Formidable" va se débarrasser de ses adversaires, et forcer un deux ponts démâté entièrement à s'échouer sur la côte.Une petite victoire qui n'effacera pas les défaites, la méditerranée restant sous dominance anglaise. En décembre 1801, Linois appareille de Brest,second de Villaret Joyeuse, avec quinze vaisseaux et six frégates,que vont rejoindre à Belle Ile les quatre vaisseaux du contre amiral Demotte; avec Latouche Tréville, cinq vaisseaux et six frégates, et Ganteaume avec ses sept vaisseaux,venant
de Rochefort et de Toulon,rejoints par les transports venus Flessingue et Cadix,la puissante armée navale va débarquer l'armée à St domingue qui lui permettra de tenir quelques années.
Commandant des forces navales en mer de Chine, Linois part de Brest le 6 mars 1803 avec le général Decaen, capitaine général chargé d'organiser les Mascareignes à l'approche de la reprise des hostilités qui vont intervenir en Octobre.La division de Linois comprend son vaisseau et trois frégates, opposée aux quatre vaisseaux et quatre frégates anglaises, c'est tout ce que compte les forces en présence dans l'immensité des mers de Chine.La guerre de course a pour ces raisons été favorable jusque là aux courses françaises qui ont amené leurs prises par dizaines vers l'ile de France.Le 15 février 1804,Linois rencontre près de Singapour vingt neufs voiles anglaises composées de navires marchands,peu et mal armés, chargés de richesses d'Inde et de Chine.Belle aubaine pour Linois.Mais Dance qui dirige le convoi va faire un pari risqué: il va disposer sa flotte marchande comme une véritable escadre placée en position de combat et aller sans remord au devant de Linois.Intimidé,comme ses capitaines, par la hardiesse de l'adversaire et croyant avoir affaire à une véritable machine de guerre, Linois va rompre tout en envoyant quelques bordées lointaines autant qu'inefficaces.Il va se mettre à l'abri, tout heureux, comme il écrira d'avoir évité les suites d'un combat inégal.Et cette affaire va faire grand bruit.D'abord en Angleterre,où la presse de Londres va s'emparer de la nouvelle et en faire des gorges chaudes. L'affréteur anglais va récompenser Dance.
En france Napoléon entre en colère: le pavillon français est la risée de l'Europe écrit t-il en rajoutant que c'est l'honneur que l'on conserve et non pas quelques bouts de bois.Je préfèrerais
avoir perdu trois vaisseaux, le mépris de l'Angleterre est au dernier point de la part des officiers de la marine.Et il ordonne au Moniteur de publier "il faut que la marine se fasse une idée sur cette affaire aussi déshonorante,c'est la seule manière d'avoir une marine"
Linois, inquiet, envoie le capitaine de vaisseau Larue remettre son rapport à l'Empereur qui est à nouveau mécontent: " comment un capitaine de vaisseau peut-il abandonner son navire et se dégrader pour tenir rôle de midshipman,dites
au capitaine Larue que je ne le recevrai pas, qu'il a 24 heures pour quitter Paris et retourner aux Indes"
Ganteaume, consulté par Decrès sur cette affaire se montre tout aussi sévère " Linois a combattu à toute portée...Si ainsi que tu l'observes, il s'en fut approché à portée de pistolet, pas un n'eut résisté à une volée de nos vaisseaux"
Jurien de la Gravière dira quant à lui" Linois en 1801 avait pu apprendre de Ganteaume lui même à se dérober devant un ennemi supérieur" histoire de remettre en perspective des faits que Ganteaume semble oublier de son propre parcours.
Cependant une navigation continuelle dans les parages des mers lointaines fatigue les navires.Decaen décide de les faire rentrer en France ne conservant que la "Sémillante" Voyage de retour malheureux.Près du Cap "l'Atalante" est jetée sur la côte par une tempête.Les 250 rescapés formeront la meilleure troupe pour la défense de la colonie quand elle sera attaquée.Le "Marengo" et la "Belle Poule" tombent sur une division de cinq vaisseaux et après un combat honorable les deux navires amènent leur pavillon.Linois blessé à la jambe est fait prisonnier, pour la troisième fois.Il est conduit en Angleterre et Napoléon ayant renoncé aux échanges désormais, Linois y restera captif jusqu'en 1814.Aux cent jours il se ralliera quand même à l'Empereur et après sa libération il sera confirmé Comte avec dotation, avec effet rétroactif en 1810
Louis XVIII le nommera gouverneur de la Guadeloupe en 1815.
Traduit à sa demande en conseil de guerre en 1816 pour les faits survenus pendant les cent jours, il témoignera de sa fidélité au nouveau régime et sera acquitté et rendu à ses fonctions.Il prend sa retraite en 1816.
Il est fait Vice Amiral à titre honoraire en 1825,puis fait grand officier de la légion d'honneur en 1831.
Son nom est insrit côté ouest de l