Né le 12 novembre 1763, mort au combat le 21 octobre 1805 à Trafalgar.
- Aspirant garde marine en 1777,
- Participe au combat d'Ouessant sur la "Bretagne" en 1778,
- Fait campagne en Manche sur le "St Esprit"
- Enseigne de vaisseau en 1780, participe à plusieurs combats en Chésapeake,St christophe et aux Saintes.
- En 1781 est fait prisonnier et échangé en 1782,
- Fait campagnes aux Indes,nommé lieutenant de vaisseau en 1786,
- Retourne dans les mers des Indes et de Chine,
- En 1792,est chargé d'arborer les couleurs françaises dans les établissements des Indes.Il est arrêté en 1793 à l'ile de France pour de prétendues affaires touchant à la politique d'esclavage, pour lesquelles il sera rapidement acquitté puis libéré.
- Fait partie de la division navale de Sercey.En 1793, il rejoint la division formée de la "Cybèle" de la "Prudente" et du "Coureur" pour s'opposer aux vaisseaux anglais "Centurion " et "Diomède" qu'il va forcer à rompre le blocus de l'ile de France.
- Capitaine de vaisseau en 1795.
- En 1798, il est chargé de convoyer deux riches vaisseaux espagnols de la compagnie royale des Philippines.Il va livrer combat pour empêcher, avec succès, que les anglais ne s'en emparent.Il est récompensé par les espagnols par le don d'une armure qu'il portera fièrement à Trafalgar.
- Destitué à son retour en France,il devra sa réintégration à l'Amiral Bruix.
- Commande le "Jemmapes" puis "l'Océan" et encore le "Mont Blanc" dans l'expédition de St Domingue en 1801 et 1802. Le Kléber ou le Murat de la flotte (dit-on)est nommé à 39 ans contre-Amiral pour sa conduite exemplaire par Villaret-Joyeuse.
- Commande l'aile droite de la flottille de Boulogne en 1803.En inspection,Napoléon, contre l'avis de Bruix,impose de passer en revue l'armée navale,alors que le mauvais temps et des vents forts interdisent toute sortie.Après une discussion houleuse entre les deux hommes,qui faillirent se battre devant une assistance médusée,le premier mettant sa main à la garde de son épée le second avançant sa cravache à la main,Magon est chargé de procéder à la représentation navale.Les vents vont avoir raison de douze navires qui vont se briser sur la côte,dix huit autres s'échouant à Etaples et à St valery sur Somme, causant la mort de trente et marins (d'après Constant)
Napoléon regrettera son erreur,mais écrivant à Cambacéres, il ne parlera que de deux péniches perdues.
Le 16 aôut 1804, au camp de Boulogne Bruix et Decrès sont faits grands officiers de la légion d'honneur,Magon et Lacrosse commandants(commandeurs) Le 18 mars 1805, Bruix à bout de fatigue va s'éteindre à Paris.Il avait quarante cinq ans.
- Commande "l"Algésiras" et la 2ème division placée en avant de l'escadre sous les ordres de l'amiral espagnol Gravina à Trafalgar.
Le "Tonnant" anglais (l'ancien navire de Du Petit Thouars, mort à son bord pendant la bataile d'Aboukir) engagé par le navire de Magon est prêt à être pris à l'abordage alors que le "Colossus" et le "Bellorophon" viennent à son secours et tirent à mitraille,balayant l'équipe d'abordage réunie sur son avant. Blessé gravement par deux fois,Magon continue à diriger le combat pendant plusieurs heures.Il sera tué à son poste par un "biscaien" sorte de balle de mousquet ou de petit boulet de fonte.Les anglais ne sachant que faire de "l'Algésiras" en piteux état, pris à l'abordage par le "Tonnant" vont le restituer aux survivants qui vont réussir néanmoins à le ramener à Cadix.
Magon est mort debout,il n'avait que quarante deux ans.
****Magon est de ces officiers issus et formés par le grand corps de marine de Louis XVI,quand la royauté rompt avec le système Colbertiste accordant la prédominance de l'intendant sur l'officier de vaisseau.Avec des ministres tels que Sartine ou Castries, secondés par des officiers riches d'expérience,tel un Latouche Tréville,les grandes réformes de 1786 à 1787 vont amener le renouveau de la marine française.Son apogée sera de courte durée, balayée par une révolution qui n'aura de cesse de la briser,un directoire qui va l'ignorer tout en faisant appel à ses services,un consulat qui va la surestimer,un Empire qui va, mais trop tard, tenter de la redresser.Magon fait partie, comme Le Joille et bien d'autres,des officiers sacrifiés sur l'autel de la gloire.Ils seront nombreux dans ce cas,fauchés trop tôt pour servir d'exemples aux suivants qui n'auront ni leur bravoure ni leur compétence, pris par le système de courtisanerie et de course à l'intérêt personnel,si ce n'est par calcul politique.Mais la marine, après la chûte de l'Empire n'aura pas encore fini de souffrir,bien des déboires vont encore l'attendre pour la frapper, comme si l'histoire n'était pas une réference suffisante aux erreurs passées.
Etienne Taillemine,de l'académie de marine,dans la revue maritime n°472 de juin 2005, fait une synthèse pertinente et incontestable de l'état de la marine et des raisons qui l'ont amené à ses échecs successifs.Son texte à lui seul est criant de vérité.
Magon de Médine est officier du grand Orient, et commandeur de la légion d'honneur.Son nom est gravé côté ouest de l'Arc de Triomphe