Fiche présentée par M. Jean-Pierre BIBET – APN
Sources : Dictionnaire Biographique et Historique des Généraux et Amiraux Français – Tome 1
AUBERT-DUBAYET (
Jean-Baptiste-Annibal)
(
1775 – 1797)
Général de division
Commandant d'armée
Député
Président de l'Assemblée nationale
Ambassadeur
Né le 19 août 1757 à Bâton-Rouge, en Louisiane (Nouvelle-France)
Fils d'un maréchal de camp.
Décédé le 7 décembre 1797 à Péra, près de Constantinople (Turquie)
Etat des services connus :Entré au service, en 1780, comme sous-lieutenant au régiment de Bourbonnais.
Capitaine, 30 juin 1785.
Revenu en France, il y servit avec le même grade, jusqu’en 1790.
Après la session de l’Assemblée nationale de 1792, il rentra au régiment de Bourbonnais.
Lieutenant-colonel dans le régiment de Saintouge, en 1792.
Général de brigade, en 1793.
Général de division, en 1795, commandant en chef des Côtes de Cherbourg.
Remplacé par le général Schérer, 30 décembre 1795.
Campagnes :1780 – 1783 : Guerre d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique.
1793 : A l’armée du Rhin.
- Chargé de défendre la ville de Mayence, assiègé en avril 1793, par une armée autrichienne forte de 80.000 hommes, il ne rendit cette place que le 22 juillet 1793, après avoir épuisé tous les moyens de s’y maintenir, et lorsque la garnison, affaiblie par les maladies et par les pertes qu’elle avait faites en hommes, réduite depuis longtemps à se nourrir de la chair des chevaux, de celle des animaux les plus immondes, et manquant de munitions de guerre, n’y pouvait plus tenir.
Malgré cette courageuse résistance, il fut accusé d’avoir mal fait son devoir, arrêté et conduit à Paris par des gendarmes, incarcéré et dénoncé à la Convention nationale ; il y fut défendu, le 4 août 1793, par le représentant du peuple Merlin de Thionville, l’un des commissaires envoyés à Mayence, et sa justification ayant été proclamée, il fut mis en liberté.1793 : Armée des Côtes de Cherbourg.
Envoyé de suite avec les troupes de la garnison de Mayence, à l’armée des Côtes de Cherbourg, commandée par le général Canclaux, il est cependant défait à l’affaire de Clisson, 22 septembre 1793.
Remporte sur les Vendéens la bataille de Chollet, 8 octobre 1793.
Au moment où il faisait ses dispositions pour ce combat, il reçut l’ordre de venir à Paris rendre compte au ministre de la guerre. Arrivé à Paris, on y examina sa conduite, qui fut tour à tour défendue et attaquée à la tribune de la Convention ; et le député Montaut l’ayant accusé d’avoir professé des opinions royalistes dans la première assemblée législative, il fut mis en état d’arrestation et rendu à la liberté après le 9 thermidor an II (27 juillet 1794)1794 : Armée de Verndée.
Il seconda puissamment le général Hoche, soit dans les opérations militaires, soit dans la pacification de la Vendée.
1795 : A l’armée des Côtes de Cherbourg.
Il poursuivit et dispersa les bandes de chouans répandues dans le pays, et rétablit les communications interceptées par elles.
Autres fonctions :Président du collège électoral du département de l’Isère, et élu député à la première assemblée législative.
-
Il se montra avec distinction à la tribune de cette assemblée dans les sessions de 1791 et 1792 ; présenta des projets de loi sur le recrutement de l’armée ; s’opposa au brûlement des anciens drapeaux, provoqua une demande en réparation de l’insulte faite au pavillon anglais par une frégate française, et vota pour la guerre contre l’Autriche. Il prit la défense du général Lafayette ; s’opposa à une nouvelle fédération qu’il prévoyait devoir entraîner la chute de la monarchie ; présida l’Assemblée nationale, depuis le 9 jusqu’au 24 août 1792, et déploya beaucoup de fermeté pendant le temps qu’il occupait le fauteuil.Nommé ambassadeur près la Porte-Ottomane, il prit son audience de congé du directoire exécutif, 5 avril 1796 et est arrivé à Constantinople en octobre 1795.
Obtient que les ambassadeurs de France fussent rétablis dans les droits et privilèges qu’on leur contestait, et notamment dans celui de protéger les églises catholiques établies dans l’empire turc, il eut sa première audience du grand seigneur, en janvier 1797, et lui présenta de la part du gouvernement français, une batterie d’artillerie volante.
Ayant été attaqué d’une fièvre maligne, il mourut à Péra (Turquie), 17 décembre 1797.Mention : Commandant de l’armée des Côtes de Cherbourg, le 6 novembre 1795 , il offrit de marcher avec elle sur Paris pour y rétablir l’autorité de la Convention nationale qu’il croyait compromise.