Ici il faut maintenant quitter la RN 85 qui monte par le Pas de la Faye qui n'existait pas et qui est devenue un vrai boulevard. A la sortie de St Vallier, en laissant le Grand Pré à droite, il faut prendre cette petite route à gauche près du jeu de boules. Cette route est à peu près tout ce qui reste d'authentique sur la
Route Napoléon; elle est restée à l'identique, et bien sûr, on ne peut que la faire à pied. Avis aux courageux et aux puristes ! Il faut compter deux bonnes heures de marche pour arriver à Escragnolles. J'ai fait cette marche et il est difficile de décrire les sensations qu'elle procure tant le paysage est splendide, une merveille de nature sauvage, chargée d'émotions. On est à plus de 1.000 mètres, le froid est tombé avec la nuit qui commence.
Halte à Escragnolles.
Napoléon s'y arrête ce soir là. Il rencontre l'abbé Chiris sur la petite place de la mairie près de sa petite église, on ne parle guère que du général François Mireur qui est né à Escragnolles.
Commandant la cavalerie de la division Desaix, il a été assassiné durant la Campagne d'Egypte en 1798, haché à coups de cimeterres par une troupe de Bédouins, écrit Marcel Dupont. D'abord étudiant en médecine à Montpellier, puis volontaire dans le bataillon de l'Hérault, et général de brigade au bout de cinq ans, il est considéré comme l'un des grands chefs de l'avenir.
C'est lui qui fait connaître
La Marseillaise quand il monte à Paris avec les Fédérés en juillet 1792 pour la Fête de la Fédération au Champ de Mars. Ce que rappelle cette magnifique plaque en faïence haute en couleurs.
A la suite de cet entretien, Napoléon demande à rencontrer la mère du Général Mireur, et se fait conduire chez elle. La pauvre vieille dame est aveugle, après quelques paroles de réconfort, l'empereur lui glisse dans la main un rouleau de pièces d'or.