La place des anciens

Articles de Boris Dânzer-Kantof……La vie des Français au temps de Napoléon.

N° 2.……La Place des Anciens.

Si on ne tient pas compte des événements militaires et des épidémies, la mortalité donne des signes de recul et la durée de la vie s’allonge La proportion des plus de 60 ans augmente sensiblement, traduisant une réelle amélioration des conditions de vie les vieilles filles commencent à prendre le pas sur les veufs remariés, majoritaires avant la révolution. Mais il faut qu’une femme soit morte pour ne pas s’offenser de l’épithète de vieille……Visitant Paris en 1804, l’écrivain allemand Kotzebue s’étonne du grand âge des personnes figurant sur les avis de décès…il relève trois personnes de 81 à 95 ans et vingt cinq autres de 63 à 79 ans. Plus remarquable encore, à Agen, en juillet 1808, on présente à Napoléon le père Printemps….qui avait peur de mourir avant d’avoir vu l’Empereur…âgé de 114 ans, il a connu le règne de Louis XIV !

Paradoxalement, la vieillesse n’est plus de mise à une époque où un soldat sur cinq a moins de 21 ans, où on peut être général à 26 ans et maréchal à 30 ans, comme Louis Viesse de Marmont. Les contemporains…...signalent le peu de respect qu’obtient aujourd’hui la vieillesse, et citent le cas de cet homme qui se voit refuser une place de concierge d’un grand château sur le seul motif qu’il a moins de 50 ans.

Des hommes vieux vivant plus longtemps grâce à la quasi-disparition de la famine et au recul des grandes épidémies, de jeunes conscrits obligés de partir à la guerre, exposés à la mort violente des grandes batailles, tel est le contraste démographique de la société napoléonienne.

Les premières maisons de retraite, c’est sous le consulat et sous l’Empire que, pour certains privilégiés, parmi lesquels les fonctionnaires, on met en place des caisses de retraite alimentées par une retenue sur le traitement. La première maison de retraite, Sainte-Périne, crée en 1800 à Chaillot, reçoit les vieilles personnes aisées.

A suivre…..N°3...Etre femme, une éternelle mineure, femmes libres, les veuves, « La conscription des filles ».