Né à Biarritz le 31 août 1743, mort à saint Jean de Luz le 31 janvier 1819.(1)
Pilotin de commerce en 1759, il devient lieutenant auxiliaire de corsaire.En 1763, à 20 ans, il commande un corsaire de 14 canons avec lequel il livre un combat contre deux vaisseaux anglais nettement supérieurs.Au moment de monter à l'abordage de l'un d'eux il est touché par la mitraille, évènement qui sera rapporté par les journaux anglais et français.Prisonnier, il est conduit en Angleterre où il va guérir de ses blessures.Libéré,il va conserver néanmoins trois balles dans le corps qui ne pourront être extirpées.Revient au commerce jusqu'en 1769.Lors de la guerre d'indépendance américaine il est employé comme officier auxiliaire puis nommé commandant de la frégate "Aigle" bâtiment de l'état que les dames de la cour ont fait construire.Armé par ses soins de marins basques il prendra quelques bâtiments anglais, sera blessé une seconde fois, et la réputation qu'il va acquérir va lui permettre de prendre le commandement du vaisseau "Le Fier" avec lequel il transportera des troupes en Inde.Ayant eu quelques oppositions avec la compagnie hollandaise des Indes,il retourne en France et gagne le procès qu'il intente envers cette compagnie.Louis XVI le nomme capitaine de vaisseau et chevalier de Saint Louis.
Monge, alors ministre de la marine l'appelle comme adjoint, le désigne comme successeur lorsqu'il quitte la fonction.Nommé ministre de la marine par la convention le 10 avril 1793, il fait des envieux parmi ses détracteurs, est dénoncé à la suite des troubles survenus à Marseille et à Toulon le 31 mai 1793, mais se justifie de ces accusations.Dans une seconde dénonciation l'année suivante,il fera encore démonstration de sa fidélité à la République et réduira alors ses opposants, manquant d'arguments, au silence.Il reprend du service dans la marine,avec le grade de Contre Amiral au commandement du port de Lorient.Après l'incendie du vaisseau "quatorze juillet" à quai, il est accusé de négligence dans l'exercice de ses fonctions. Le jugement fut rendu possible à cause de ses probables opinions politiques, lui qui restait fidèle à la patrie mais qui, à l'en croire, allait s'éteindre entre les mains du premier consul Napoléon.Considéré longtemps comme auxiliaire des anarchistes, les comités de gouvernement l'ont conservé pourtant en qualité de commissaire de la marine, titre substitué à celui de ministre, aboli par décret du 1er avril 1794, mais c'est après l'insurrection anarchique qui éclata le 1er avril 1795 contre la convention que la cour martiale au terme de son jugement condamna Dalbarade à la destitution, le privant désormais de tout commandement. Entré au ministère avec la probité et l'honnêteté d'un brave officier de marine que ses pairs lui reconnaissaient, il lui manquait certainement la connaissance des rouages administratifs et surtout politiques pour combattre ses adversaires, et en l'occurrence il semble bien que la médiocrité de ses talents en la matière fut la seule raison ou la cause qui fit que Napoléon rechignât à l'employer.Il vécut longtemps sa destitution avec seulement une pension de deux mille francs, lorsque le jugement l'ayant condamné fut annulé en 1799 par le conseil de guerre qui suivit.Admis à la retraite, il se retira en 1802 chez le fils d'un compatriote qui l'hébergea jusqu'en 1813.C'est à cette époque que les Basses Pyrénées furent envahies par les troupes anglo espagnoles et la seule propriété qui lui restait à Hendaye fut dévastée.Réfugié à Paris, c'est Louis XVIII qui augmenta sa pension à quatre mille francs,mais Dalbarade ne put se faire solder ses arrérages qui lui étaient dus du temps de la République, malheureux de ne pouvoir rembourser ses créanciers, qui disséminèrent le peu de choses qui lui restait.Revenu dans sa région il mourut dans la misère.
(1) les historiens sont en désaccord sur l'année de sa naissance (1741 ou 1743) et sur le lieu de son décès: Saint jean de Luz ou Hendaye.
Sources:
- Biographie des ministres français.Bruxelles.ed Tarjier et Grignon.1826.
- Josette Pontet.Université Montaigne/Bordeaux: les corsaires de l'Amirauté de Bayonne.Muséo naval.Donostia San Sebastian.
- A.Thomazi.Bibliothèque napoléonienne.Ed.Tallandier.