Joseph SZYMANOWSKI
né en 1779 en Mazovie (Pologne)
Décédé le 15 janvier 1867 à Rome
Envoyé au corps des cadets de Varsovie pour y faire ses études, il se sauve pour s’engager dans les rangs de l’armée de Kosciuszko.
Attaché à l’état-major du général Kamienski, il sert sous ses ordres au siège de Varsovie. Après la défaite de l’insurrection, il se retire dans ses terres à Grady et complète son instruction par plusieurs voyages à l’étranger.
En 1806, il rejoint l’armée de Napoléon et est attaché à l’état-major du 3ème corps en qualité d’officier d’ordonnance du maréchal Davout : « Ce fut sous les ordres de ce chef que je me trouvai au début de ma carrière militaire. Je ne sus jamais comment cela se fit, mais, quoique mon maréchal fût méfiant et soupçonneux, dès les premiers jours de mon arrivée à l’état-major, je sus gagner toute sa confiance et nous nous plûmes l’un à l’autre ; j’en eus la preuve dans maintes circonstances pendant les trois années que je passai avec lui » (Souvenirs de deux généraux polonais au service de la France).
Szymanowski a l’occasion d’attirer l’attention de l’Empereur à Pomiechow, au passage de la Wkra.
Contusionné à la bataille d’Eylau, il part en toute hâte pour prendre part au siège de Graudentz et mérite d’être cité à l’ordre du jour de l’armée à cause de la valeur qu’il déploya en combattant avec le 2ème régiment d’infanterie.
Le maréchal Davout le rappelle alors à son état-major à Varsovie. Refusant sa nomination au régiment de chevau-légers polonais de la Garde impériale ( « J’ai acquis la certitude que c’était par les conseils du prince Lubomirski » estime Davout ), Szymanowski reste à l’état-major de Davout avec la grade de chef de bataillon.
Sa participation courageuse aux batailles de Thann le 20 avril 1809, d’Eckmühl le 21 avril 1809 et de Wagram le 6 juillet 1809 lui vaut la croix de la Légion d’honneur.
C’est lui qui avait été envoyé par Davout à l’Empereur, au soir du 20 avril, pour informer Napoléon que le gros des troupes autrichiennes se trouvait près d’Eckmühl.
Il prend part ensuite à toutes les batailles livrées par le 3ème corps jusqu’à celle de Znaïm qui termine la guerre contre l’Autriche.
A son retour en Pologne, en 1810, il est nommé gros major.
Lorsqu’éclate la guerre en 1812, Szymanowski est lieutenant-colonel. A la tête du 2ème régiment, il rejoint, non sans mal, le général Dabrowski à Borisow.
Il se distingue particulièrement lors de la retraite de Russie en sauvant le parc d’artillerie polonais à Olita et en repoussant les Russes à Kalisz.
Nommé colonel, il sauve ensuite, à Jutterbrock, l’artillerie du maréchal Ney abandonnée par les Français.
S’illustrant à Leipzig puis à Hanau, où il est blessé, il obtient la croix d’officier de la Légion d’honneur. C’est au Mans, qu’il apprend ensuite la capitulation de Napoléon. Il demande alors au Tsar Alexandre l’autorisation pour les troupes polonaises de rentrer en Pologne avec armes et honneurs militaires, ce qui lui est accordé, mais il est aussitôt appelé à Saint-Petersbourg.
Le Grand-duc Constantin informe Szymanowski qu’il est nommé aide de camp du Tsar. Szymanowski refuse en prétextant qui a juré fidélité au roi de Saxe, souverain du duché de Varsovie. Ce refus est assez mal accueilli mais, en dépit de son franc parler, le Tsar le maintient tout de même parmi les cadres et lui accorde un congé illimité pour soigner sa goutte persistante. Deux ans plus tard, ce farouche patriote polonais est libéré du service actif et se retire dans ses terres.
En 1830, dix ans plus tard, la guerre pour l’indépendance de la Pologne le tire de sa retraite. Il se distingue à Grochow en avril 1831 et surtout à la bataille de Raigrod, le 29 mai 1831. Il est alors nommé général de brigade. L’offensive polonaise contre Vilna ayant échoué en raison des hésitations du général Gielgud, Szymanowski se lance à l’assaut de la ville de Szawle mais son escadron de cavalerie est décimé et il échappe lui-même de peu à mort. Assaillis de toutes parts par les Russes, les Polonais finissent par capituler mais, Szymanowski, refusant de signer certaines conditions de cette capitulation, est transféré à Weichselmunde, près de Dantzig, où il reste prisonnier jusqu’à la fin de l’année 1831.
Le général Szymanowski erre ensuite de ville en ville, de Dresde à Karlsruhe, puis de Naples à Ischia, avant de se fixer définitivement à Rome. Il s’y lie avec le pape Pie IX et avec de nombreux aristocrates de la ville et est bientôt considéré comme le consul de Pologne à Rome. Il s’éteint le 15 janvier 1867 à l’âge fort honorable de 98 ans. C’est en 1858 qu’il avait écrit ses mémoires.
source:Souvenir du Maréchal Davout